Eunice Newton Foote

Eunice Newton Foote, née Eunice Newton le 17 juillet 1819 à Goshen (Connecticut) et morte le 30 septembre 1888 à Lenox (Massachusetts, États-Unis) est une scientifique et inventrice américaine, également militante pour les droits des femmes. Elle est la première chercheuse à avoir identifié le phénomène d'effet de serre et est l'une des signataires de la convention de Seneca Falls, une des premières conventions américaine de droit des femmes.

Militantisme

Foote est l'une des signataires de la Convention de Seneca Falls, première convention des droits des femmes, en tant que membre du comité de rédaction. Elle la signe avec son mari, Elisha, et elle est l'une des cinq femmes qui ont préparé sa publication.

Recherche

Foote étudie précocement l'effet du soleil sur le réchauffement de l'air, et l'influence de la présence de certains gaz, dont le dioxyde de carbone (CO2), sur ce réchauffement. Elle met en évidence que ce réchauffement est accentué lorsque du gaz carbonique (dioxyde de carbone) est présent. Ce phénomène est plus tard appelé « effet de serre ». Elle réalise des expériences à l'aide d'un dispositif expérimental qui comprend deux cylindres en verre, dans chacun desquels elle place deux thermomètres, avant de faire le vide dans l'un des cylindres à l'aide d'une pompe à air, et en en transférant l'air vers le second cylindre où l'air est condensé. Elle place alors les deux cylindres dont la température est identique au soleil et suit l'évolution de leur température et de leur humidité, mesures qu'elle répète en présence d'air, d'hydrogène et de CO2[1].

N'étant pas autorisée à présenter son article intitulé Circumstances affecting the heat of the sun’s rays portant sur les résultats de ses travaux auprès de l'Association américaine pour l'avancement des sciences parce qu'elle est une femme, ceux-ci sont présentés par le professeur Joseph Henry lors de la réunion annuelle de l'association le 23 août 1856[1]. La lecture de l'article de Foote par Henry est précédée d'une préface rédigée par celui-ci, dans laquelle il indique « Science was of no country and of no sex. The sphere of woman embraces not only the beautiful and the useful, but the true. » (littéralement : « La science n'a ni pays ni sexe. La sphère de la femme englobe non seulement le beau et l'utile, mais aussi le vrai. »)[1]. L'article de Foote est cependant écarté de la revue Proceedings de l'association, qui rassemble normalement toutes les publications présentées lors de sa réunion annuelle sans exception. L'unique copie de l'article de Foote est publiée The American Journal of Science and Arts[1].

Le travail de Foote est antérieur de trois ans à celui de John Tyndall[2], généralement crédité pour la découverte de l'effet de serre[3]. Les travaux de Tyndall portent sur l'absorption des rayonnements infrarouges par le CO2 et font l'objet d'une série de publications en 1859[4],[1]. Des expériences similaires sont utilisées dans les écoles contemporaines pour enseigner ce phénomène[5].

Elle travaille également sur l'excitation électrique des gaz, à l'origine d'une publication en août 1857 dans les actes de l'Association américaine pour l'avancement de la science[6],[7]. Elle dépose également un brevet en 1860 concernant le « remplissage des semelles de chaussures et de bottes[8] ».

Vie personnelle

Son père, Isaac Newton Junior, est originaire de Goshen (Connecticut) agriculteur à East Bloomfield (New York), et sa mère se prénomme Thirza[9]. Eunice Newton Foote a six sœurs et cinq frères[10].

Eunice est décrite comme « un génie inventif et une personne à l'insolite beauté[11] ». Son éducation et sa formation sont mal connues, même si ses expériences témoignent d'une formation scientifique avancée[1].

Elle se marie le 12 août 1841 à Elisha Foote, juge, statisticien et inventeur, à East Bloomfield[12]. Ils vivent à Seneca Falls, sur Nord Park Street[13]. Ils ont deux enfants : Mary Foote Henderson, artiste et écrivain, née le 21 juillet 1842[14], et Augusta Newton Arnold, née en octobre 1844, écrivain, auteur de The Sea at Ebb Tide, et membre du conseil d'administration du Barnard College. Augusta épouse Francis B. Arnold le 6 mars 1869[15]. Eunice et Elisha ont six petits-enfants, trois de chaque fille. Ils déménagent ensuite à Saratoga, New York. Elisha Foote meurt en 1883 et Eunice Newton Foote cinq ans plus tard, le 30 septembre 1888.

Références

  1. (en) Leila McNeill, « This Lady Scientist Defined the Greenhouse Effect But Didn’t Get the Credit, Because Sexism », (consulté le ).
  2. (en) Maura Shapiro, « Eunice Newton Foote’s nearly forgotten discovery », Physics Today, (DOI 10.1063/PT.6.4.20210823a, lire en ligne , consulté le ).
  3. (en) Megan Darby, « Meet the woman who first identified the greenhouse effect », sur http://www.climatechangenews.com, (consulté le ).
  4. Eunice Foote, Circumstances affecting the Heat of the Sun's Rays, , XXXI p. (lire en ligne)
  5. Megan Darby, « Meet the woman who first identified the greenhouse effect », Climate Home, sur Climate Home, (consulté le )
  6. Elizabeth Wagner Reed, « Eunice Newton Foote », American women in science before the civil war, sur American women in science before the civil war, (consulté le )
  7. Eunice Foote, Proceedings of the American Association for the Advancement of Science, (lire en ligne), « On a new source of electrical excitation », p. 123
  8. Judith Wellman, The Road to Seneca Falls: Elizabeth Cady Stanton and the First Woman's Rights Convention, University of Illinois Press, (lire en ligne)
  9. « Eunice Newton », Rootsweb, sur Rootsweb (consulté le )
  10. « Isaac Newton », Rootsweb, sur Rootsweb (consulté le )
  11. Ermina Newton Leonard, Newton genealogy, genealogical, biographical, historical, being a record of the descendants of Richard Newton of Sudbury and Marlborough, Massachusetts 1638, with genealogies of families descended from the immigrants Rev. Roger Newton of Milford, Connecticut, Thomas Newton of Fairfield, Connecticut, De Pere, Wis. : B.A. Leonard (lire en ligne), p. 110
  12. Goodwin, Nathaniel, "The Foote family: or, The descendants of Nathaniel Foote, one of the first .
  13. « Foote House, site of ...A NYS Women's History Site », New York State Women's History, sur New York State Women's History, New York Cultural Heritage Tourism Network (consulté le )
  14. Goodwin, p. 159
  15. Who's who in New York City and State, Issue 3, L.R. Hamersly Company, , p. 41

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de l’environnement
  • Portail des femmes et du féminisme
  • Portail des États-Unis
  • Portail des sciences de la Terre et de l’Univers
  • Portail de la chimie
  • Portail de la biologie
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.