Eugène Léon L'Hoëst

Eugène Léon Lhoes dit L'Hoëst, né à Paris le et mort le dans la même ville[1], est un sculpteur français. Il fut l'une des figures de la sculpture orientaliste.

Biographie

Eugène Léon L'Hoëst naît le dans le 2e arrondissement de Paris, d'un père wallon et d'une mère angevine. Il semble qu'il ait passé toute son enfance en Anjou[2], où il a travaillé pour le sculpteur Amédée Charron, dont il dégrossissait des statues d'anges et de Vierges.

Après ses études d'art à Angers, il s'installe à Paris, d'abord au no 48 rue Descartes, puis plus tard au no 114 rue de Vaugirard.

Présenté par le sculpteur angevin Jules Eugène Lenepveu, Eugène L'Hoëst entre le dans l'atelier du sculpteur Gabriel-Jules Thomas, alors professeur à l'École des beaux-arts de Paris. L'Hoëst y fut admis à titre définitif en juillet 1895.

Gabriel-Jules Thomas, dans une note datant de janvier 1894, qualifiait le jeune sculpteur de « très travailleur, bien doué et faisant de grands progrès »[3]. Il semblerait qu'il ait travaillé par la suite avec le sculpteur Alfred-Désiré Lanson.

Demeurant toujours à Paris, il avait un atelier au no 27 rue des Dames dans le 16e arrondissement, qu'il conservera jusqu'à la fin de sa vie.

Il participa pour la première fois au Salon de la Société des artistes français en 1893, en présentant le buste de Jegu, alors conseiller municipal à Angers. L'année suivante fut consacrée à son service militaire et, en 1895, il présenta au Salon l'œuvre intitulée Modestia pour laquelle il se vit attribuer une mention honorable. Il obtint en même temps le premier prix d'atelier de l'École des beaux-arts avec une œuvre intitulée Pro Patria.

En avril 1899, Eugène Léon L'Hoëst obtint le premier prix au concours Chenavard[4] et continua à participer au Salon jusqu'à sa mort, se disant élève de Gabriel Thomas et Jean-Antoine Injalbert. Il y reçut une médaille de troisième classe en 1900 et une médaille de seconde classe en 1912. Il participa aussi à l'Exposition universelle de 1900 à Paris.

En 1906, Eugène Léon L'Hoëst obtint une bourse de voyage pour son groupe Idylle et son buste d'André de Joly, alors préfet de Nice. Il visita l'Italie, la Sicile, la Tunisie et l'Algérie d'où il rapporta son œuvre la plus populaire, Trois musiciens arabes, exposée au Salon de 1900. En 1908, il réalisa pour la sépulture de Suarez, un monument dont il dirigea l'exécution en pierre l'année suivante à Alexandrie, en Égypte. Il profita de cette occasion pour effectuer un voyage en Haute-Égypte et visiter Louxor, Assouan et le temple de Philae. Impressionné par ces voyages, L'Hoëst fit de la représentation des types physiques de l'Afrique du Nord son thème favori.

En 1911, l'artiste présente au Salon de la Société des peintres orientalistes français[5], une dizaine de sculptures en plâtre ou en bronze à la cire perdue inspirées par l'Égypte et l'Algérie.

Eugène Léon L'Hoëst meurt le dans le 17e arrondissement de Paris.

Œuvres

Bakchich ! (vers 1911).

L'œuvre de L'Hoëst est constituée de nombreuses commandes parmi lesquelles La France héroïque, Hommage à l'Agriculture, le Monument de Grignon, le Monument aux morts de Pont-Audemer, le Monument aux morts de Vaires-sur-Marne ou encore le Monument aux morts de la guerre de Loudun, ainsi que des bustes de personnalités. Mais l'artiste est surtout connu pour ses sujets orientalistes, et plus particulièrement berbères et égyptiens, réalisées dans des matériaux divers.

La fonderie Barbedienne édita en bronze quelques-unes des sculptures de l'artiste dont Trois Musiciens arabes, Nubien porteur de couffins, Bédouine au marché, Danseuse orientale, et Porteuse de Rebbia. Pierre Kjellberg cite encore du même fondeur, Fellah à la cruche et Bédouine en marche.

La fonderie Susse édita, quant à elle, La Grande Caravane ou Famille Berbère revenant du marché. Quelques éditions en grès fin furent produites par la Manufacture nationale de Sèvres, comme Joueur de tam-tam et Joueurs de daba et de darbouka, édités en 1932 d'après les modèles achetés en 1911.

Le musée des beaux-arts d'Angers conserve quelques peintures et une vingtaine de sculptures, dont Femme arabe vendant des oranges, Aveugle jouant de la lyre (1923), Vendeur d'eau, ainsi que deux pièces titrés Berger arabe et deux études de femmes arabes.

Le musée d'Orsay à Paris conserve deux sculptures de l'artiste : Jeune Fellah porteuse d'eau (1910) et Porteur d'eau de Louqsor (1910), toutes deux exécutées au Caire.

À Constantine, le musée national Cirta conserve une sculpture en pierre intitulée Musiciens arabes (1924) et deux bronzes intitulés Désespérance[6] et Le Retour du pêcheur[7], et un marbre : Coquetterie de nymphe[8].

Salons et expositions

Eugène Léon L'Hoëst, fut mobilisé en 1914 dans les services de l'aviation. Après la guerre, il participa au Salon des indépendants et toujours au Salon de la Société des artistes français. Il participa aussi à celui de la Société coloniale des artistes français. En 1921 il y présenta Joueur de rita et Musiciens arabes. En 1924, il y envoya Danse rituelle et Porteuse de Berrada, et à celui de 1930, Berger marocain et Fellah à l'enfant, exposé de nouveau en 1935 au palais des beaux-arts de Bruxelles.

Le sculpteur participa aussi à l'Exposition coloniale de Marseille de 1922, où il présenta une terre cuite intitulée Tête d'Arabe, ainsi que le portrait de Son Excellence El Hadj Thami, Pacha de Marrakech. À l'Exposition coloniale internationale de 1931 à Paris, il proposa deux bronzes : Femme à l'enfant et Porteuse d'eau du Soudan. Il participa encore au Salon de la société des peintres orientalistes français de 1933 et à la deuxième Exposition coloniale de Naples en 1934.

Notes et références

  1. Archives en ligne de Paris, 17e arrondissement, année 1937, acte de décès no 2666, cote 17D 258, vue 15/24
  2. Louis de Romain, « Nos artistes », Le Maine-et-Loire, 26 juin 1906. L'Hoëst est cité en tant « qu'ancien élève de notre école régionale des Beaux-Arts. »
  3. Stéphane Richemond, Les Orientalistes : dictionnaire des sculpteurs orientalistes, XIXe – XXe siècles, Paris, Éditions de l'Amateur, 2008.
  4. Le nom du concours fait référence à son créateur Paul Chenavard.
  5. Pierre Sanchez, Stéphane Richemond, La Société des peintres orientalistes français (1889-1943), Éd. l'Échelle de Jacob, 2008.
  6. Acquis en 1929.
  7. Acquis en 1931.
  8. Acquis en 1936.

Annexes

Bibliographie

  • L.R., « Le Monument de Grignon », L'Art décoratif, novembre 1905.
  • H.J.D., « Un Angevin au salon », Le Patriote de l'ouest, 25 juin 1906.
  • Louis de Romain, « Nos artistes », Le Maine-et-Loire, 26 juin 1906.
  • C. Leroux-Cesbron, « Le Sculpteur L'Hoëst », Revue de l'Anjou, 1919 ou 1920.
  • Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Paris, Librairie Gründ, 1976.
  • Pierre Kjellberg, Les Bronzes du XIXe siècle, Paris, Éd. de l'Amateur, 1989.
  • Stéphane Richemond, Les Orientalistes: dictionnaire des sculpteurs orientalistes XIXe- XXe siècle, Paris, Éd. de l'Amateur, 2008.
  • Pierre Sanchez, Stéphane Richemond, La Société des peintres orientalistes français (1889-1943), Éd. l'Échelle de Jacob, 2008.

Liens externes

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