Eugène Frot

Eugène Frot est un homme politique français né le à Montargis dans le Loiret et décédé le à Neuilly-sur-Seine dans les Hauts de Seine.

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Eugène Frot

Eugène Frot en 1932.
Fonctions
Ministre de l'Intérieur

(8 jours)
Président Albert Lebrun
Président du Conseil Édouard Daladier
Gouvernement Daladier II
Prédécesseur Camille Chautemps
Successeur Albert Sarraut
Ministre du Travail et de la Prévoyance sociale

(21 jours)
Président Albert Lebrun
Président du Conseil Camille Chautemps
Gouvernement Chautemps II
Prédécesseur Lucien Lamoureux
Successeur Jean Valadier

(1 mois et 10 jours)
Président Albert Lebrun
Président du Conseil Albert Sarraut
Gouvernement Sarraut I
Prédécesseur François Albert
Successeur Lucien Lamoureux
Ministre de la Marine Marchande

(1 mois et 14 jours)
Président Albert Lebrun
Président du Conseil Camille Chautemps
Gouvernement Chautemps II
Prédécesseur Jacques Stern
Successeur William Bertrand

(8 mois et 25 jours)
Président Albert Lebrun
Président du Conseil Édouard Daladier
Gouvernement Daladier I
Prédécesseur Léon Meyer
Successeur Jacques Stern
Sous-secrétaire d'État à la présidence du Conseil

(1 mois et 10 jours)
Président Albert Lebrun
Président du Conseil Joseph Paul-Boncour
Gouvernement Paul-Boncour
Prédécesseur Paul Marchandeau
Successeur Guy La Chambre
Député

(16 ans, 1 mois et 29 jours)
Élection
Réélection

Circonscription Loiret
Législature XIIIe, XIVe, XVe, XVIe
(Troisième République)
Groupe politique SFIO (1924-1932)
USR (1932-1940)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Montargis (France)
Date de décès
Lieu de décès Neuilly-sur-Seine (France)
Résidence Loiret

Biographie

Eugène Frot, Joseph Paul-Boncour et Henry Chéron, en 1933 à la sortie de l'assemblée nationale.

Il se présente pour la première fois aux élections législatives de 1919 à l'âge de 26 ans en tête d'une liste de "concentration et rénovation républicaine". Il n'obtient que 8 645 voix sur 78 215 votants. Aucun des candidats de sa liste n'est élu.

En 1924, il est candidat sur la liste de rassemblement de la gauche qui remporte les 5 sièges du Loiret. Il rassemble alors 46 916 voix sur son nom pour 86 368 votants. Il s'oppose alors fortement à la politique du Bloc national mais également aux révolutionnaires communistes. À la chambre, il siège au sein du groupe socialiste.

En 1928, les élections ont lieu au scrutin d'arrondissement. Il se présente à Montargis où il réside et est réélu dès le 1er tour comme candidat de l'Union des gauches radicales et socialistes. Son mandat est renouvelé dans les mêmes conditions en 1932. Il quitte la SFIO peu après les élections () et s'inscrit dès lors dans la mouvance républicaine-socialiste proche des radicaux.

Il entame alors une brillante carrière ministérielle :

Dans ce dernier poste, il aura à gérer les violences de la manifestation du 6 février 1934. Il est accusé d'avoir donné l'ordre aux policiers de tirer et même d'avoir organisé des provocations. La droite et l'extrême droite l'accusent après coup d'avoir été un « ministre de l'Intérieur aux mains sanglantes ». Il s'en défend mais voit sa carrière ministérielle brisée alors qu'on lui avait fait miroiter la présidence du Conseil[1].

Réélu une dernière fois aux législatives de 1936, il siège avec l'Union socialiste républicaine, issue de la scission néo-socialiste de 1933. Cet antifasciste qui fut l'un des orateurs du rassemblement du Front populaire du à Montrouge adhère par pacifisme au Comité France-Allemagne en 1937, ce qui lui vaut un article amer de Bernard Lecache dans le périodique de la LICA, intitulé « Adieux à ce qui fut Eugène Frot »[2].

Le , il fait partie des 549 parlementaires à voter les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Sous l'occupation, il appartient à une amicale lavaliste regroupant socialistes indépendants et militants SFIO. Il adhère un temps au Rassemblement national populaire[3]. Membre du Conseil national de Vichy, il en est écarté en [4]. Il élabore un projet de constitution conciliant pétainisme, tradition républicaine et réforme sociale.

En 1974, un procès en diffamation l'oppose à Jacques Duclos ancien dirigeant du Parti communiste français, ancien candidat de ce parti aux élections présidentielles de 1969, alors sénateur. Dans ses mémoires, Duclos avait laissé entendre que Frot (et Édouard Daladier, mort en 1970) avaient donné l'ordre de tirer sur la foule au soir du . Jacques Duclos se défendit en expliquant qu'il n'avait fait que refléter son état d'esprit quand il avait eu connaissance de la fusillade, et qu'il pensait à ce moment-là - mais à tort - que cet ordre avait bien été donné par les intéressés. Il ajouta qu'il ne savait pas que Frot était encore vivant. Duclos fut condamné, et mourut en 1975, soit huit ans avant Frot mort le même jour que sa deuxième épouse Marguerite Legon, le .

Bibliographie

  • « Eugène Frot », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960
  • Roland Vouette, Eugène Frot : l'homme du  : fusilleur du peuple ou sauveur de la République ?, Châtillon-Coligny, Éditions de l'Écluse, coll. « Les biographies gâtinaises », 2012, 185 p., (ISBN 978-2-916564-47-0)

Annexe

Lien externe

Références

  1. Le 6 février 1934 à Montargis.
  2. Simon Epstein, Un paradoxe français. Antiracistes dans la Collaboration, antisémites dans la Résistance, Albin Michel, 2008, p. 84-87, Le Droit de vivre, 5 mars 1938: « De savoir que tu fais partie du comité France-Allemagne, cela fait tout drôle » ( selon l'article, il n'aurait été accepté à ce comité qu'avec 7 voix de majorité et son élection aurait été contestée ).
  3. Henri Amouroux, La grande histoire des Français sous l'occupation t.3, Robert Laffont, , p. 363
  4. Rémy Handourtzel et Cyril Buffet, La Collaboration... à gauche aussi, Paris, Perrin, 1989, p. 90, 133.
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