EssilorLuxottica

EssilorLuxottica est une entreprise multinationale à intégration verticale franco-italienne basée à Charenton-le-Pont près de Paris et fondée le par la fusion du français Essilor et de l'italien Luxottica. C'est l'un des groupes leaders dans la conception, la production et la commercialisation de verres ophtalmiques, d'équipements optiques, de lunettes de vue et de lunettes de soleil.

EssilorLuxottica
Création
Forme juridique Société anonyme
Action Euronext : EL
Siège social 147 rue de Paris
94220 Charenton-le-Pont
 France
Direction Leonardo Del Vecchio (Président))
Francesco Milleri (Directeur général)
Paul du Saillant (Directeur général délégué)
Directeurs Leonardo Del Vecchio
Actionnaires Delfin (32 %)
Valoptec
Activité Optique
Produits Verres correcteurs, montures optiques et lunettes de soleil
Filiales Essilor
Luxottica
Effectif 140 000 (2020)
SIREN 712049618
TVA européenne FR25712049618[1]
Site web essilorluxottica.com
Capitalisation 32,789 milliards d'€ (2020)
Chiffre d'affaires 14,429 milliards d'€ (2020)
Résultat net 149 millions d'€ (2020)
Société précédente Essilor

Le groupe réalise un chiffre d'affaires de 14 milliards d'euros et possède une capitalisation boursière de 33 milliards d'euros. La société est cotée sur le marché Euronext Paris et fait partie des indices CAC 40, qui regroupe les 40 plus grandes entreprises cotées à la Bourse de Paris, et Euro Stoxx 50, qui regroupe les 50 plus grandes entreprises de la zone euro.

Histoire

Origines d'Essilor et de Luxottica

Le groupe Essilor trouve son origine dans une coopérative ouvrière créée en 1849[2], l'Association fraternelle des ouvriers lunetiers, devenue Essel. En 1959, Bernard Maitenaz invente le verre progressif Varilux. Essilor naît en 1972 de la fusion entre Essel et Silor (Société Industrielle de Lunetterie et d'Optique Rationnelle). Il réalise un chiffre d'affaires de 6,71 milliards d'euros et consacre 200 millions d'euros par an à la recherche et développement[3]. Essilor est dirigé par Paul du Saillant depuis décembre 2020. Il compte 490 laboratoires de prescription, 32 sites de production, 4 centres "Innovation et technologies" aux Etats-Unis, en France, en Chine et à Singapour et un centre de R&D de pointe sur la technologie photochromique Transitions basé en Irlande.

Luxottica est créée en 1961 par l'entrepreneur italien Leonardo Del Vecchio[4]. En 2019, la société est présente dans 150 pays[5] et réalise un chiffre d'affaires de 14,429 milliards d'euros.

Rapprochement d'Essilor et Luxottica

En , Essilor et Luxottica annoncent la fusion de leurs activités[6]. Après avoir reçu les autorisations nécessaires de la part des autorités de concurrence des États-Unis, de l'Union européenne, du Brésil, du Canada et de la Chine, EssilorLuxottica est créée le .

Cette fusion donne naissance à un géant de l'industrie de l'optique générant un chiffre d'affaires de plus 16 milliards d'euros[7] et une capitalisation boursière de 57 milliards d'euros[8].

Ce rapprochement a été réalisé en changeant la dénomination sociale d'Essilor qui est devenue EssilorLuxottica et a lancé une offre publique d'échange.

Delfin S.a.r.l. (société contrôlée par Leonardo Del Vecchio, ancien actionnaire majoritaire de Luxottica) détenait alors 62,42 % de Luxottica, part qu'il a apporté à EssilorLuxotica. Delfin est par la même occasion devenu le principal actionnaire du nouveau groupe avec 38,9 % du capital[9].

Après l'offre publique d'échange, la part de Delfin dans le capital social d'EssilorLuxottica est passée de 38,93 % à 32,05 % (les droits de vote faisant l'objet d'un plafonnement à 31 %).

Le , EssilorLuxottica détient l'ensemble des actions composant le capital de Luxottica et les actions Luxottica ont ainsi été retirées de l'inscription à la cote à la bourse de Milan[10].

En , Hubert Sagnières et Leonardo Del Vecchio s'affrontent par médias interposés, Del Vecchio reprochant à Sagnières de gérer seul la nouvelle société sans respecter les accords[11], et Sagnières répondant que le partenaire italien cherche à prendre le contrôle de la société sans payer de prime aux autres actionnaires[12].

Le 25 mars, Delfin (société holding de la famille Del Vecchio) dépose une demande d'arbitrage auprès de la Chambre de commerce internationale « pour faire vérifier les violations de l'accord de rapprochement » signé en 2017[13].

Le , à la veille de l'assemblée générale du groupe, Leonardo Del Vecchio et Hubert Sagnières annoncent finalement avoir conclu un accord prévoyant de confier plus de responsabilités à leurs premiers « lieutenants » respectifs.

En juillet 2019, EssilorLuxottica annonce un projet d'acquisition d'une participation de 76,72 % dans GrandVision, entreprise d'opticien ayant près de 7 000 boutiques, valorisant la totalité de celui-ci à 7,2 milliards d'euros[14].

Au premier semestre 2021, dopé par une augmentation des ventes de 5,7 % par rapport à 2019 (2020 étant une année à part compte tenu de la crise), EssilorLuxottica enregistre un bénéfice net de 854 millions d'euros[15]. Les succès obtenus permettent à la direction de rehausser les prévisions de croissance pour la fin de l'année[16].

Actionnaires

Au 31 décembre 2020, la répartition du capital d'EssilorLuxottica est :

  • Delfin S.a.r.l. (société financière de la famille Del Vecchio) : 32 %
  • Salariés et partenaires : 4,3 %
  • Public : 63,4 %
Liste des principaux actionnaires au 3 octobre 2019
Nom Actions %
Delfin S.a.r.l. (société financière de la famille Del Vecchio) 139 738 506 32 %
FCPE (salariés) 4 620 089 1,06 %
Amundi Asset Management 4 030 132 0,92 %
Essilor (salariés plan d'épargne) 1 218 674 0,28 %
EssilorLuxottica (auto-contrôle) 1 099 757 0,25 %
William Blair Investment Management 1 002 349 0,23 %
Scout Investments 751 747 0,17 %
Caisse retraite des enseignements du Texas 210 708 0,048 %
Los Angeles Capital Management & Equity Research 156 992 0,036 %
Allianz Global Investors 144 034 0,033 %

Activités

EssilorLuxottica réunit les activités d'Essilor et de Luxottica.

Essilor est organisé autour de trois activités : verres correcteurs ; verres solaires et lunettes prémontées ; instruments et équipements. Les principales marques d'Essilor sont Varilux, Crizal, Transitions, Eyezen et Xperio.

Luxottica fabrique et distribue des montures de lunettes de vue et de lunettes de soleil.

Organisation

Lors du rapprochement en 2018, EssilorLuxottica est dirigé par un Président-directeur général (Leonardo Del Vecchio) et un Vice-Président-directeur général délégué (Hubert Sagnières), qui ont les mêmes pouvoirs[17].

Le 15 mai 2019, Leonardo Del Vecchio, PDG et premier actionnaire du nouveau groupe à travers sa holding Delfin (32 % du capital et 31 % des droits de vote), et Hubert Sagnières, vice-PDG délégué, annoncent qu'ils délèguent à Francesco Milleri, directeur général de Luxottica et à Laurent Vacherot, directeur général d'Essilor, la responsabilité « de développer et de mettre en œuvre la stratégie et le processus d'intégration d'EssilorLuxottica »[18]. Cet accord met fin aux procédures en cours et notamment à l'arbitrage demandé à la Chambre de commerce international.

En décembre 2020, Francesco Milleri et Paul du Saillant sont nommés respectivement directeur général et directeur général délégué, mais la différence de titre n'est pas réelle et masque en fait une égalité de pouvoir, destinée à respecter le subtil équilibre des forces existant entre anciens d'Essilor et de Luxottica. C'était déjà le cas pour le tandem franco-italien Del Vecchio-Sagnières, mais ceux-ci abandonnent cette fois leurs responsabilités exécutives au profit du nouveau duo. Si ce dispositif bicéphale ne tranche pas la question d'une gouvernance unifiée pour l'avenir, il se pourrait cependant qu'il perdure s'il est validé lors de l'AG des actionnaires 2021[19].

En mai 2021, quatre ans après l’annonce d’une fusion entre égaux, Luxottica a fait main basse sur Essilor, Leonardo Del Vecchio obtient les pleins pouvoirs[20],[21].

Notes et références
  1. « https://amadeus.bvdinfo.com/version-2019829/ » (consulté le )
  2. Samuel Cincinnatus, « Essilor, près de 170 ans d'histoire », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  3. Dominique Gallois, « Le plus grand centre de recherche ophtalmique au monde est à Créteil », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. « Leonardo Del Vecchio, l'empereur de la lunette », sur L'Express L'Expansion, (consulté le )
  5. Sylvie Andreau, « Luxottica le succès du "made in Italy" », L'Usine nouvelle,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. « Essilor et Luxottica annoncent une fusion à 50 milliards d'euros », sur Investir, (consulté le )
  7. « 16 milliards de CA pour EssilorLuxottica et des prévisions de croissance jusqu'à 5 % », sur Fréquence optic, (consulté le )
  8. « Essilor et Luxottica finalisent leur fusion, créant un nouveau géant de l'optique », sur Investir, (consulté le )
  9. « EssilorLuxottica contrôle désormais 93,31 % des actions Luxottica », sur Zone bourse, (consulté le )
  10. « Luxottica quitte la Bourse de Milan », sur Le Figaro, (consulté le )
  11. Keren Lentschner et Ivan Letessier, « Leonardo Del Vecchio, PDG d'EssilorLuxottica, déclare la guerre au patron français du groupe », sur Le Figaro, (consulté le )
  12. « EssilorLuxottica : Sagnières répond à Del Vecchio », sur Le Figaro, (consulté le )
  13. « Delfin saisit la CCI sur la crise de gouvernance d'EssilorLuxottica », Reuters,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. Matthias Blamont, « EssilorLuxottica sets sights on retail dominance with $8 billion GrandVision deal », sur Reuters,
  15. « Le Cac 40 préserve les 6.600 points, EssilorLuxottica en met plein la vue », sur Investir (consulté le )
  16. « Dopé par ses ventes au premier semestre, EssilorLuxottica relève ses perspectives », sur LEFIGARO (consulté le )
  17. « Conseil d'administration », sur EssilorLuxottica (consulté le )
  18. Jean-Michel Bezat, « EssilorLuxottica : la guerre des chefs s'apaise », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  19. « EssilorLuxottica change de tête en maintenant un savant équilibre des pouvoirs », sur Les Echos, (consulté le )
  20. Ivan Letessier, Keren Lentschner, « Comment Luxottica a fait main basse sur la pépite Essilor », sur LeFigaro.fr, (consulté le )
  21. Boris Manenti, « EssilorLuxottica : comment l’Italie a pris le dessus sur un fleuron du CAC 40 », (consulté le )

Voir aussi

Liens externes
  • Portail de l’œil et de la vue
  • Portail de la physique
  • Portail des entreprises
  • Portail du Val-de-Marne
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.