Essarois

Essarois est une commune française située dans le canton de Châtillon-sur-Seine du département de la Côte-d'Or en région Bourgogne-Franche-Comté.

Essarois

Église Saint-Médard.

Blason
Administration
Pays France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Côte-d'Or
Arrondissement Montbard
Intercommunalité Communauté de communes du Pays Châtillonnais
Maire
Mandat
André Lippiello
2020-2026
Code postal 21290
Code commune 21250
Démographie
Gentilé Essaroyen
Population
municipale
88 hab. (2018 )
Densité 4,8 hab./km2
Géographie
Coordonnées 47° 45′ 15″ nord, 4° 47′ 07″ est
Altitude Min. 277 m
Max. 428 m
Superficie 18,25 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Châtillon-sur-Seine
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Châtillon-sur-Seine
Législatives Quatrième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
Essarois
Géolocalisation sur la carte : Côte-d'Or
Essarois
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Essarois
Géolocalisation sur la carte : France
Essarois

    Géographie

    Au sud de la grande forêt domaniale de Châtillon située sur un plateau en rive gauche de l'Ource au sud-est de Châtillon-sur-Seine, la commune d'Essarois est une commune forestière de 18 km2 couverte aux trois quarts de feuillus. Par rapport au reste du plateau qui n'a pratiquement pas de rivières, ici le territoire est coupé du sud au nord par la Digeanne qui sort de la commune au point bas de 277 m. Le village est assez central à son finage, installé en rive gauche près de la confluence de la rivière (au lieu-dit le Moulin) avec le ruisseau de la Cave. Les méandres des cours d'eau, qui se divisent parfois, arrosent de larges prairies, et on trouve quelque activité agricole sur des zones défrichées, notamment sur les versants sud du plateau Baudot qui accède au Val des Choues, en forêt de Châtillon plus au nord. La forêt couvre toute la partie rive droite de la Digeanne, le point culminant de la commune s'y trouve au sud-est dans le bois de la grande-Brosse à 427 m. En rive gauche la couverture forestière est plus clairsemée mais couvre encore bien la moitié des terres entre champs et pâturages.

    La commune d'Essarois est située au croisement de la D 29 (Aisey-sur-Seine à Recey-sur-Ource) avec la D 996 (de Dijon au nord du département en direction de Bar-sur-Aube).

    Hameaux, écarts, lieux-dits

    La population est regroupée dans le village, la commune n'a pas de hameau rattaché.

    • Habitat ou bâti écarté : le Moulin, la Forge, ferme du Fourneau, combe Messire Gond.
    • Lieux-dits d'intérêt local : la côte Chaudron, les côtes Chantreux, prés des Quartes, chemin de la Côte-d'Essarois, chemin du Val-des-Choues, bois : le Chanoi, les Brûlis, la Grande Brosse, Monsecroi, les Avergennes.

    Communes limitrophes

    Hydrographie

    Le plateau formé de calcaires du Jurassique en partie ouest du plateau de Langres est sujet à des phénomènes karstiques, les eaux s'infiltrant dans les sols pour réapparaître comme sources, résurgences ou exsurgences (parfois nommées douix dans la région), souvent dans les versants des vallées de rivières et alimentant celles-ci. Pour cette raison, la forêt domaniale de Châtillon entre vallées de la Seine et vallée de l'Ource[1] n'a pratiquement pas de cours d'eau sauf deux au sud-est, la Digeanne[2] qui vient du seuil bourguignon du bassin parisien à une dizaine de kilomètres au sud, et le ruisseau du Canal plus local puisqu'il vient des étangs de l'abbaye du Val-des-Choues, alimentés par les rares sources situées en forêt.

    La Digeanne entre sur le finage d'Essarois par le sud à l'altitude de 300 m et poursuit son cours vers le nord par de nombreux méandres qui irriguent de belles prairies à pâturage. Au niveau du village elle reçoit en rive gauche le ruisseau de la Cave qui point en lisière des bois dans la combe de la Côte-Chaudron, avant de se diviser en deux bras qui reçoivent eux-mêmes de cours ruisseaux issus de sources au sol dans les grasses prairies. Avant de sortir du finage à 277 m, la rivière longe un temps la limite de commune nord-ouest dans les prés de la Forge et même marque cette limite sur près de km dans les prés des Quartes. Près du village, la Digeanne entraînait un moulin, et plus au nord après la réunion de ses bras, elle apportait de l'énergie à des forges.

    Les versants de la rivière donnent plusieurs sources alimentées par les eaux infiltrées dans le sols des plateaux (combe Gauthier, Vaussenois, combe du Val-Profond,…), certaines se perdent avant d'arriver au fond de la vallée ou sont captées pour les besoins domestiques.

    Urbanisme

    Typologie

    Essarois est une commune rurale[Note 1],[3]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[4],[5].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Châtillon-sur-Seine, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 60 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[6],[7].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (73,2 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (73,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (70,4 %), prairies (14 %), terres arables (11,4 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (2,8 %), zones urbanisées (1,4 %)[8].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[9].

    Histoire

    Préhistoire et Antiquité

    Dès le XIXe siècle la fouille de plusieurs tumulus livre des bracelets et des anneaux de bronze d'époque celtique.

    Une voie protohistorique, venant de celle de Beneuvre- Vertault (Vertillum), était empruntée par les pèlerins se rendant au fanum, implanté dans un cirque naturel, au débouché d'une source tuffeuse[10]. Ce temple, construit en matériau périssable (bois) à l'époque celtique puis maçonné en pierre locale (calcaire oolithique) à l'époque gallo-romaine, est célèbre pour les ex-voto anatomiques découverts dans la zone cultuelle[11], ces dépôts d'offrande aux dieux pour les remercier et/ou leur demander certaines guérisons.

    Un ex-voto particulier y fut découvert en 2009[12], représentant un cas de polydactylie sur un pied humain taillé dans la pierre locale. L'objet, actuellement conservé au musée du Pays Châtillonnais, est un témoignage encore unique de polydactylie humaine dans le nord-est de la Gaule romaine et qui reste rare dans l'Antiquité, même si cette malformation était parfaitement connue.

    Moyen Âge

    Une nécropole mérovingienne, riche en sarcophages transformés souvent depuis en auges, est identifié de longue date au cimetière bossu.

    La seigneurie des barons de Rochefort dépend ensuite du bailliage de la Montagne, prévôté de Villiers-le-Duc et du diocèse de Langres pour le spirituel.

    Époque moderne

    Le château actuel, inscrit à l'inventaire des Monuments historiques est construit au début du XVIIe siècle par Jean Gaillard, bourgeois de Châtillon.

    En 1611, la seigneurie passe aux Chastenay-Lanty dont Victorine de Chastenay décédée en 1855 est l'ultime représentante[13]. La Dijeanne permettait alors de faire fonctionner un haut-fourneau et une forge[14].

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    avant 1981  ? Pierre Ormancey DVG  
    mars 2001 En cours André Lippiello    
    Les données manquantes sont à compléter.

    Héraldique

    Blasonnement :
    D'argent aux trois quintefeuilles de gueules.

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[15]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[16].

    En 2018, la commune comptait 88 habitants[Note 3], en augmentation de 1,15 % par rapport à 2013 (Côte-d'Or : +0,65 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    325286299318396445480490490
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    432440400398395374335345280
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    264250282224177201172202186
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2010 2015
    170150101909393918788
    2018 - - - - - - - -
    88--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[17] puis Insee à partir de 2006[18].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Lieux, monuments et pôles d'intérêt

    En 2016, la commune compte 1 monument inscrit à l'inventaire des monuments historiques[19], 9 monuments ou édifices répertoriés à l'inventaire général du patrimoine culturel[20], 1 élément classé à l'inventaire des objets historiques[21] et 20 objets répertoriés à l'I.G.P.C[22].

    • Château[23], ancienne propriété de la famille des Chastenay-Lanty ; corps de logis du XVIe siècle bâti par le seigneur de Montfort remanié et agrandi au XVIIe siècle  Inscrit MH (1947)[24].
    • L'église Saint-Médard remaniée en façade au XIXe siècle par l'architecte châtillonnais Simon Tridon a conservé son chœur et une chapelle castrale du XIIIe siècle (IGPC 1989)[25]. Elle renferme une statue de saint Antoine du XVIe siècle et un retable du XVIIIe siècle avec statues de saint Médard et saint Éloi.
    • Lavoir-fontaine au centre du village (IGPC 1989)[26].
    • Pont de pierre sur la Digeanne avec une croix datée de 1790 (IGPC 1989)[27].
    • Source et vestiges du sanctuaire gallo-romain d'Essarois[28].

    Personnalités liées à la commune

    • Victorine de Chastenay (11/04/1771 - 09/05/1855) fille du seigneur d'Essarois ; fut chanoinesse d'Epinal ; musicienne et écrivaine, auteur de Mémoires sur la Révolution et l'Empire.

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en celle d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. Sandre, « Fiche cours d'eau (F04-0400) ».
    2. Sandre, « Fiche cours d'eau (F0410600)) ».
    3. « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    5. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    6. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
    7. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
    8. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    9. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    10. Archéologia N°482 - novembre 2010. p. 35.
    11. Deyts S., 2003, « Les sculptures du sanctuaire d’Essarois », Dossiers d’archéologie, n° 284, juin 2003, Dijon, éd. Faton, p. 98-101.
    12. Curie J. et al., « Découverte d'un ex-voto particulier sur le site cultuel d'Essarois (Côte d'Or) : un cas de polydactylie chez les Gallo-Romains ? », Revue Archéologique de l'Est, tome 60, 2011, p. 563-568 : [lire en ligne].
    13. René Paris 1987, p. 154.
    14. René Paris 1987, p. 155.
    15. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    16. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    17. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    18. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    19. « Liste des monuments historiques de la commune d'Essarois », base Mérimée, ministère français de la Culture.
    20. « Liste des lieux et monuments de la commune d'Essarois à l'inventaire général du patrimoine culturel », base Mérimée, ministère français de la Culture.
    21. « Liste du patrimoine mobilier de la commune d'Essarois », base Palissy, ministère français de la Culture.
    22. « Liste des objets de la commune d'Essarois à l'inventaire général du patrimoine culturel », base Palissy, ministère français de la Culture.
    23. description p. 86 in Châteaux de Côte d'Or par Mme Françoise Vignier
    24. Notice no PA00112446, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    25. Notice no IA00050315, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    26. Notice no IA00050385, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    27. Notice no IA00050386, base Mérimée, ministère français de la Culture.

    Bibliographie

    • René Paris, A la rencontre du Châtillonnais : Montigny-sur-Anbe, Recey-sur-Ource, Châtillon-sur-Seine, La Bourgogne,
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