Essai nucléaire nord-coréen du 3 septembre 2017

Le , un événement sismique de magnitude 6,3 est enregistré en Corée du Nord, lequel correspondrait à un essai nucléaire souterrain de bombe H (bombe thermonucléaire) effectué sur le site d'essais nucléaires de Punngye-ri, dans le comté de Kilju. Il s'agirait du sixième essai nucléaire de la Corée du Nord et le premier d'une bombe H (l'essai nucléaire du 6 janvier 2016 étant suspecté d'avoir été celui d'une bombe à fission dopée, plutôt que celui d'une vraie bombe H comme le prétendait le régime nord-coréen[2]). C'est le plus puissant de son histoire.

Essai nucléaire nord-coréen du 3 septembre 2017

Carte sismique de l'événement.
Puissance nucléaire Corée du Nord
Localisation Site d'essais nucléaires de Punggye-ri (Kilju, Corée du Nord)
Coordonnées 41° 17′ 53″ N, 129° 00′ 54″ E
Date
Type d'arme nucléaire Bombe H ?
Puissance Estimée à 120 kt[1]
Type d'essais Souterrain
Géolocalisation sur la carte : Corée du Nord
L'ordre de conduite du test signé par Kim Jong-un.

Événements sismiques

Une première secousse sismique de magnitude 6,3 a d'abord eu lieu, à 3 h 30 UTC selon l'Institut d'études géologiques des États-Unis[3], puis une autre de magnitude 4,1. En conséquence, des glissements de terrain ont eu lieu. Des craintes se sont élevées sur de possibles diffusions de matière radioactive dans l'environnement, mais l'agence sud-coréenne de la sûreté nucléaire n'en a pas trouvé[4].

Puissance de l'essai et technologie utilisée

La Corée du Nord affirme que l'engin est une bombe H capable d'être embarquée sur un missile balistique intercontinental. Une photo de Kim Jong-un visitant un missile équipé d'une tête nucléaire a ainsi été transmise aux agences de presse[5].

Le Japon estime initialement la puissance de la bombe à 70 kt équivalent en TNT, la Corée du Sud à 50 kt et les États-Unis à 100 kt[6].

Le ministre de la Défense du Japon, Itsunori Onodera, se basant sur les chiffres de l'Organisation du traité d'interdiction complète des essais nucléaires, relève l'estimation à 120 kt le 5 septembre, puis à 160 kt le 6 septembre[7]. Jeffrey Feltman, chef des Affaires politiques de l'ONU, donne une puissance comprise entre 50 et 100 kt à la bombe.

Le 4 septembre, l'université de sciences et technologie de Chine[8] publie son rapport basé sur les données sismiques et conclut à l'emplacement du test nucléaire : 41° 17′ 53,52″ N, 129° 04′ 27,12″ E , à seulement quelques mètres des quatre essais nucléaires précédents, avec une puissance estimée à 108,1 ± 48,1 kt.

Le NORSAR évalue la puissance de l'engin à 120 kt le 3 septembre 2017[9].

Le département 38 North de l'université Johns-Hopkins évalue le 13 septembre la puissance de l'essai à 250 kt, et considère que le fait que l'essai soit thermonucléaire n'est « pas improbable »[10].

Réactions

Le conseil de sécurité de l'ONU est réuni en urgence le 4 septembre 2017[11]. La plupart des pays du monde condamnent l'essai nucléaire[12],[13] :

  • Nations unies : le Secrétaire général des Nations Unies António Guterres qualifie l'événement de « profondément déstabilisant » ;
  • OTAN : le Secrétaire général Jens Stoltenberg considère que le sixième essai nucléaire est déstabilisant ;
  • AIEA : pour Yukiya Amano de l'Agence internationale de l'énergie atomique « L’essai nucléaire de la République démocratique populaire de Corée (RPDC) est un acte extrêmement regrettable »[14] ;
  • Australie : l'évacuation des citoyens australiens de Corée du Sud est envisagée[15] ;
  • Belgique : le Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Didier Reynders condamne « dans les termes les plus forts » l'essai nucléaire ;
  • Corée du Sud : le Président Moon Jae-in a demandé à la communauté internationale d'infliger « la punition la plus forte » ;
  • États-Unis : le Président Donald Trump déclare sur Twitter que les mots et actions [nord-coréens] continuent à être très hostiles et dangereux pour les États-Unis ;
  • France : le Président Emmanuel Macron a appelé à réagir « avec la plus grande fermeté » ;
  • Israel : le ministre des Affaires étrangères Benyamin Netanyahou condamne l'essai nucléaire et demande une réponse internationale ferme, afin d'éviter que d'autres pays adoptent un comportement similaire[16] ;
  • Japon : le Premier ministre Shinzō Abe a déclaré que l'essai nucléaire était « absolument inacceptable » ;
  • Russie : le Président Vladimir Poutine a appelé à éviter une « hystérie militaire » contre le risque de « catastrophe planétaire ».

Conséquences

Des célébrations ont lieu en Corée du Nord[17].

De nouvelles sanctions sont proposées par les États-Unis, notamment un embargo sur le pétrole et les exportations de textile, ainsi qu'un gel des avoirs nord-coréens dans les autres pays[18],[19].

Notes et références

  1. (en-GB) « Large nuclear test in North Korea on 3 September 2017 », NORSAR, (lire en ligne, consulté le ).
  2. L'Obs avec AFP, « Corée du Nord : les experts sceptiques sur la thèse d'une bombe H », L'Obs, (lire en ligne, consulté le )
  3. « La Corée du Nord a réalisé un nouvel essai nucléaire avec une bombe H qui pourrait être montée sur un missile longue portée », sur Europe 1 avec AFP, (consulté le )
  4. 20 Minutes avec AFP, « Corée du Nord : l'essai nucléaire a provoqué des glissements de terrain », sur 20 minutes, (consulté le )
  5. 20 Minutes avec AFP, « La Corée du Nord dit avoir développé une bombe H destinée à un missile », sur 20 minutes, (consulté le )
  6. « Corée du Nord : l’essai nucléaire plus puissant qu’estimé », sur l'opinion, (consulté le ).
  7. « Tensions avec la Corée du Nord – La puissance de l’essai nucléaire nord-coréen encore révisée en hausse », sur metro, (consulté le ).
  8. « North Korea's 3 September 2017 Nuclear Test Location and Yield: Seismic Results from USTC »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), Lianxing Wen's Geography, University of Science and Technology of China (consulté le )
  9. Grégor Brandy, « La réaction inquiétante d'un sismologue au dernier essai nucléaire nord-coréen », sur Slate, (consulté le ).
  10. Monde avec AFP, « L’essai nucléaire nord-coréen, 16 fois plus puissant qu’Hiroshima », sur Le Monde, (consulté le ).
  11. Belga, « Tensions avec la Corée du Nord : le Conseil de sécurité de l'ONU réuni en urgence », sur RTBF, (consulté le ).
  12. AFP, « Tollé international après l'essai nucléaire nord-coréen, Trump mène la charge », sur Le Vif, (consulté le )
  13. Belga, « La Belgique condamne fermement le test nucléaire nord-coréen », sur RTBF, (consulté le )
  14. D.B. avec AFP, « Essai nucléaire de la Corée du Nord : les condamnations affluent à travers le monde », sur 20 minutes, (consulté le )
  15. (de) « Australien prüft Evakuierungspläne für Bürger in Südkorea », sur Spiegel, (consulté le )
  16. (en) Tamar Pileggi, « Israel condemns ‘defiant’ North Korea for latest nuclear test », sur Times of Israel (consulté le )
  17. AFP, « La Corée du Nord fête son essai nucléaire par des rassemblements de foule et des feux d'artifice », sur Sud Info avec AFP, (consulté le )
  18. « Corée du Nord : les États-Unis veulent un embargo sur le pétrole », sur Europe 1, (consulté le )
  19. RTBF avec Agences, « Corée du Nord : les États-Unis veulent un embargo sur le pétrole », sur RTBF, (consulté le )

Articles connexes

  • Portail de l’histoire militaire
  • Portail du nucléaire
  • Portail de la Corée du Nord
  • Portail des années 2010
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.