Esprit Antoine Gibelin

Esprit Antoine Gibelin, né à Aix-en-Provence le et mort à Aix-en-Provence le , est un peintre et archéologue français.

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Biographie

Élève de Claude Arnulphy à Aix-en-Provence, Esprit Antoine Gibelin part en Italie où il séjourne dix ans. Il se spécialise dans la peinture monochrome à fresque. Il obtient un prix à l'Académie de Parme pour Achille combat le fleuve Scamandre. En 1771, il vient à Paris où il est chargé de réaliser des fresques pour le grand amphithéâtre de l'école de chirurgie. Dans cet amphithéâtre, seules subsistent les inscriptions qui étaient sous les fresques à savoir, Ils étanchent le sang consacré à la défense de la patrie, La bienfaisance du Souverain hâte leurs progrès et récompense leur zèle et Ils tiennent des dieux les principes qu'ils nous ont transmis. En effet les fresques étant très abîmées, elles furent remplacées en 1864 par des tableaux de Matout qui furent eux-mêmes détruits dans un incendie en 1889[1].

Il réalise également deux fresques qui ornent les deux pavillons méridionaux de l'École militaire. Il décore l'église des Capucins de la Chaussée d'Antin[2] ainsi que nombreux hôtels particuliers. Il réalise aussi de nombreux dessins : La Coalition et l'Unisson (BNF), Marie-Antoinette remettant le dauphin dans les mains de la France (Château de Versailles), les prêtresses nourrissant les chevaux d'Apollon (Musée du Louvre) et notamment un dessin de la Libertas Americana qui servit de modèle pour la réalisation de la fameuse médaille gravée par Augustin Dupré.

Vie privée

Il se marie en 1789 avec Marie Marguerite Valiengo[3].

Œuvres

Dessins et tableaux

Ses principales œuvres sont les suivantes :

  • Dessin pour célébrer l'indépendance américaine : le thème allégorique a été imaginé par Benjamin Franklin et traduit par Gibelin. Ce dessin réalisé en septembre 1782 représente Minerve figurant la France, debout, penchée vers l'avant tenant dans sa main droite une épée et portant de son bras gauche un bouclier décoré de fleurs de Lys ; elle repousse une lionne représentant la Grande-Bretagne afin de protéger l'enfant Hercule figurant les États-Unis. L'enfant étouffe deux serpents qui correspondent aux deux généraux anglais John Burgoyne vaincu à la bataille de Saratoga et Charles Cornwallis défait à la bataille de Yorktown. Ce dessin a servi de modèle pour réaliser d'abord une terre cuite qui se trouve au musée franco-américain du château de Blérancourt[4], puis une médaille gravée par Augustin Dupré[5] et réalisée par La Monnaie de Paris.
  • Danse devant un temple, plume et encre noire, lavis gris, quelques touches de lavis rose, H. 0,256 ; L. 0,204 m[6]. Paris, Beaux-Arts de Paris[7]. L'indépendance artistique et la liberté de Gibelin s'expriment pleinement dans cette feuille. Ce dessin antique est un pur produit de son imagination, qu'il nous livre dans une expression originale et vivante. Les figures dansantes se dessinent à contre-jour, la lumière du feu projette des ombres qui s'étirent à l'avant-plan, un chien se faufile en courant parmi les jambes des comparses, ces idées singulières illustrent à merveille le "génie" de l'artiste.

Ouvrages littéraires

Ses connaissances archéologiques et les études des monuments romains qu'il a pu réaliser au cours de son séjour en Italie, lui permettent d'écrire plusieurs ouvrages sur ce sujet :

  • Lettres sur les tours antiques qu'on a démolies à Aix-en-Provence et sur les antiquités qu'elles renfermaient, Aix-en-Provence, B. Gibelin-David & T. Emeric-David, , 34 p. (OCLC 421722676, notice BnF no FRBNF16885264, lire en ligne)
  • Observations critiques sur quelques notes, explications, opinions et jugements émis dans l'ouvrage de Millin intitulé : "Voyage dans les départements du midi de la France" : Lettre première relative au bas-relief antique conservé dans l'hôtel de ville d'Aix, aux mosaïques découvertes près des bains de Sextius et au groupe antique d'enfants trouvé à Vienne département de l'Isère, Marseille, Chardon, , 22 p. (OCLC 457811340, lire en ligne)

Notes

  1. Université Paris Descartes, l'Académie et le Collège de chirurgie, Lire en ligne
  2. Monique de Savignac, « Le décor de Louis-Esprit Gibelin (1739 - 1813) pour l’église Saint-Louis d’Antin à Paris : Saint François d’Assise prêchant », Bulletin de la Société de l'histoire de l'art français, 2006, p. 201-206.
  3. Archives nationales, MC/ET/XLVI/539, 29 juillet 1789, contrat de mariage d'Esprit Antoine Gibelin, demeurant rue Grétry, paroisse Saint-Eustache, membre honoraire de l'académie royale des Beaux-Arts de Parme, fils de Michel Gibelin, avocat au parlement d'Aix, avec Marie Marguerite Valiengo, fille de défunt Charles Valiengo et de Marie Alsiere, bourgeois de Turin, future épouse à laquelle Marie Christine Valiengo, sa sœur, veuve de Pie Ignace Victorien Campane, peintre du cabinet de la reine, demeurant toutes deux rue Neuve-des-Petits-Champs à Paris, fait donation de 1000 livres.
  4. Musée de Blérancourt
  5. Notice no 000SC021889, base Joconde, ministère français de la Culture
  6. « Danse devant un temple, Esprit-Antoine Gibelin, sur Cat'zArts »
  7. Sous la direction d’Emmanuelle Brugerolles, de l’alcôve aux barricades de Fragonard à David, Beaux-Arts de Paris les éditions, 2016, p.120-121, Cat. 36

Bibliographie

  • André Alauzen et Laurent Noet, Dictionnaire des peintres et sculpteurs de Provence-Alpes-Côte d'Azur, Marseille, Jeanne Laffitte, (1re éd. 1986), 473 p. (ISBN 978-2-86276-441-2, OCLC 920790818, notice BnF no FRBNF40961988), p. 216.
  • Monique de Savignac, « Le décor de Louis-Esprit Gibelin (1739-1813) pour l’église Saint-Louis d’Antin à Paris : Saint François d’Assise prêchant», Bulletin de la Société de l'histoire de l'art français, 2006, p. 201-206.

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