Esnandes

Esnandes [ɛnɑ̃d] est une commune du Sud-Ouest de la France située dans le département de la Charente-Maritime (région Nouvelle-Aquitaine).

Esnandes

L'église Saint-Martin.

Blason
Administration
Pays France
Région Nouvelle-Aquitaine
Département Charente-Maritime
Arrondissement La Rochelle
Intercommunalité Communauté d'agglomération de La Rochelle
Maire
Mandat
Didier Geslin
2020-2026
Code postal 17137
Code commune 17153
Démographie
Gentilé Esnandais
Population
municipale
2 072 hab. (2018 )
Densité 278 hab./km2
Géographie
Coordonnées 46° 15′ 01″ nord, 1° 06′ 49″ ouest
Altitude Min. 0 m
Max. 19 m
Superficie 7,45 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction La Rochelle
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Lagord
Législatives Première circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Nouvelle-Aquitaine
Esnandes
Géolocalisation sur la carte : Charente-Maritime
Esnandes
Géolocalisation sur la carte : France
Esnandes
Géolocalisation sur la carte : France
Esnandes
Liens
Site web esnandes.fr

    Ses habitants sont appelés les Esnandais[1].

    Géographie

    Situation géographique

    Position d’Esnandes en Charente-Maritime.

    Esnandes est une commune résidentielle située dans la deuxième couronne péri-urbaine de l'aire urbaine de La Rochelle, à km au nord de La Rochelle, au bord de la mer, face à la baie de l’Aiguillon.

    Sur un plan plus général, Esnandes est située dans la partie sud-ouest de la France[Note 1], au centre de la côte atlantique dont elle est riveraine, faisant partie du « Midi atlantique »[2].

    Localisation géographique

    Communes limitrophes d’Esnandes
    Charron
    Baie de l’Aiguillon Villedoux
    Marsilly

    Le cadre géographique

    Panorama d'Esnandes vu depuis l'église. On aperçoit au fond la baie de l'Aiguillon.

    Esnandes est avant tout une commune maritime. Son littoral est formé de falaises vives qui surplombent la baie de l’Aiguillon que les eaux de l'océan viennent saper lors des grandes tempêtes hivernales, et de falaises mortes où celles-ci rappellent l'ancien rivage du golfe des Pictons. Ces falaises blanches sont issues du calcaire du Jurassique ancien et terminent la table calcaire de la plaine de l'Aunis à laquelle Esnandes fait partie.

    Au nord de cette ligne de falaises calcaires commence la vaste dépression du Marais poitevin où le canal du Curé vient servir de limite communale séparant Esnandes de Charron.

    L'histoire d’Esnandes autant que ses origines sont liées depuis le Moyen Âge à la culture des moules dont la pratique fait vivre encore aujourd’hui plusieurs de ses familles.

    Urbanisme

    Typologie

    Esnandes est une commune rurale[Note 2],[3]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[4],[5]. Elle appartient à l'unité urbaine d'Esnandes, une unité urbaine monocommunale[6] de 2 069 habitants en 2017, constituant une ville isolée[7],[8].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de La Rochelle, dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 72 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[9],[10].

    La commune, bordée par l'océan Atlantique, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[11]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[12],[13].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (86,7 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (88,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (68,9 %), zones urbanisées (12,6 %), prairies (12 %), zones agricoles hétérogènes (5,8 %), zones humides côtières (0,7 %)[14].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

    Histoire

    La première mention écrite d'Esnandes date de 920. En 1987 des fouilles permettent de remonter dans l'histoire d'Esnandes de plusieurs millénaires. On y trouve un fossé protohistorique et des sites à sel dont un derrière l'église. L'occupation romaine y laissa des traces sous la forme d'une villa gallo-romaine à la pointe Saint-Clément.

    L'église.
    Pontons de pêche au carrelet à Esnandes.

    Esnandes est célèbre pour son église fortifiée. En 1622 le Conseil de la ville de La Rochelle en ordonne la destruction en tant que place forte catholique.

    Les noms des syndics de la paroisse sont parvenus jusqu'à nous :

    • 1737 François Dugas, boucholeur ;
    • 1754 Mathurin Michelon, aubergiste ;
    • 1754-1759 François Maudet ;
    • 1759-1765 Jacques Blanchard, marchand, élu le  ;
    • 1766 Jean-Baptiste Mesnard, marchand, élu le  ;
    • 1781 Jacques Choyau ;
    • 1782-1787 Jean Maudet, décédé le à 56 ans ;
    • 1787-1789 Charles Valton, boucholeur.

    Son activité principale est la mytiliculture ou élevage des moules dont l'origine remonte, dit-on, à Patrice Walton, un Irlandais échoué sur son rivage au XIIIe siècle. Ce fut la naissance des premiers bouchots.

    Administration

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    2001 2014 Yann Juin PRG  
    2014 En cours Didier Geslin UDI Cadre

    Intercommunalité

    La commune d'Esnandes fait partie de la communauté d'agglomération de La Rochelle dont elle est l'une des 28 communes. C'est l'intercommunalité la plus peuplée de la Charente-Maritime mais aussi de la région Poitou-Charentes.

    Esnandes fait partie d'un syndicat intercommunal à vocation unique (SIVU) éducatif, un établissement public de coopération intercommunale[15].

    Jumelages

    Esnandes est jumelée avec Thorens-Glières.

    Démographie

    Évolution démographique

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[16]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[17].

    En 2018, la commune comptait 2 072 habitants[Note 4], en diminution de 0,53 % par rapport à 2013 (Charente-Maritime : +2,13 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    650616633665770724734737750
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    730815832793845911907842826
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    857849789638607602633633700
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2010 2015
    7137197811 3701 7301 8361 9332 0632 059
    2018 - - - - - - - -
    2 072--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[18] puis Insee à partir de 2006[19].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Économie

    Vue d'un carrelet depuis les falaises d’Esnandes. Juillet 2015.
    • 23 mytiliculteurs produisent des moules de bouchot, la « Charron »[20].
    • 8 exploitations agricoles sont encore en activité.
    • 5 entreprises dans l’industrie et 12 dans la construction.
    • Dans le secteur dit tertiaire, Esnandes a 6 commerces et 8 services. Dans le détail, ces activités sont les suivantes :
      • plusieurs commerces de détail sont en exercice dans le bourg dont une boulangerie, une épicerie ;
      • un café/tabac/presse/jeux de loterie, une auto-école ;
      • sur le plan des services de la santé, la commune est dotée de deux médecins, un chirurgien-dentiste, une infirmière, un masseur-kinésithérapeute et une orthophoniste. Une pharmacie est également présente ;
      • un bureau de poste.

    Culture locale et patrimoine

    Patrimoine civil

    • Table d'orientation sur la pointe Saint-Clément.
    • Maison d'Alcide d'Orbigny.

    Patrimoine religieux

    Le prieuré Saint-Martin ou église Saint-Martin, dépendait dès 1029 de l'abbaye royale de Saint-Jean-d'Angély. L'édifice primitif construit aux XIe et XIIe siècles a été reconstruit, fortifié au XIVe siècle puis remanié encore plusieurs fois. Il a été inscrit monument historique en 1840.

    La façade garde sa base romane du XIIe siècle qui est surmontée d'un crénelage et encadré par deux échauguettes qui forment un ensemble complet de mâchicoulis sur consoles. Le clocher est une tour carrée percée d'étroites fenêtres. Un escalier à vis en donne l'accès ainsi qu'au chemin de ronde muni de crénelages, de mâchicoulis et de bretèches. Le mur Est est percé de trois fenêtres[21].

    Il s'ajoute à ce dispositif de défense une poterne et un fossé.

    La nef est voûtée d'ogives qui reposent sur des colonnes et forme trois vaisseaux et cinq travées avec chevet plat.

    Les deux sacristies sont derrière les autels latéraux, de style gothique flamboyant.

    Les guerres de Religion ont été à l'origine d'importants dégâts. Dès la chute de La Rochelle () des travaux de réparation furent envisagés. Ils débutèrent en 1629 et devaient se poursuivre jusqu'en 1740. Les réparations portèrent sur l'ensemble du bâtiment et de la voûte de la nef et du chœur. L'église a été restaurée à nouveau au XIXe siècle à partir de 1864. La couverture est refaite en 1996. 2010 -Des travaux de réfection de la toiture[22] ont été achevés.

    La Maison de la Baie du Marais poitevin

    La Maison de la Baie du Marais poitevin qui a été labellisée Musée de France est le reflet du patrimoine local et du savoir-faire de l'élevage de la moule.

    Afin de découvrir la mytiliculture et l’environnement dans lequel évolue la moule, la Maison de la Mytiliculture propose une muséographie dynamique et interactive et une scénographie originale sur la baie de l'Aiguillon ainsi que des expositions temporaires.

    Patrimoine environnemental

    La pointe Saint-Clément, le chemin côtier dit des Douaniers et ses carrelets, attirent les flâneurs.

    Esnandes et le cinéma

    En 2013, a été tourné dans la commune le téléfilm Les François de Jérôme Foulon.

    En 2011, Esnandes a accueilli Bernard Giraudeau et l'équipe de tournage local pour son téléfilm « Un été glacé ».

    En , Esnandes a reçu l'équipe de tournage de la série allemande qui s'inspire du film  "Das Boot" de Wolfgang Petersen.

    Personnalités liées à la commune

    • Les seigneurs Guy et Amaury de Vivonne (croisades de 1129 et 1194) qui devinrent rois de Chypre et de Jérusalem ;
    • la famille d'Alcide d'Orbigny, zoologiste français, vécut dans une maison à Esnandes ;
    • Georges Simenon dont plusieurs ouvrages ont pour cadre Esnandes et les communes voisines.

    Héraldique

    Blasonnement :
    Écartelé au 1) et 4) fasce d'argent et d'azur de huit pièces au 2) et 3) cinq points d'or équipolés à quatre d’azur.

    Voir aussi

    Bibliographie

    Publications de la Société d'Archéologie et d'histoire de l'Aunis :

    • Jean Claude Bonnin, Les seigneurs d'Esnandes, 1974 ;
    • Jean Claude Bonnin, Histoire du Prieuré et de l'église Saint Martin d'Esnandes, 1976 ;
    • Jean Claude Bonnin, L'Église d'Esnandes in Revue Le Collibert, no 6, 1982 ;
    • Luc Bucherie, Graffiti des XVIIe et XVIIIe siècles à Esnandes, 1980 ;
    • Mme François Lafon, Esnandes Village d'Aunis, 1992 ;
    • Mme François Lafon, L'Église de Saint-Martin d'Esnandes, 1987 ;
    • Jean Louis Mahé, Essai pour une histoire de la culture des moules en baie de l'Aiguillon, 1992.

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes et cartes

    • Notes
    1. Certains y voient une appartenance géographique au Midi de la France — en référence au « Midi atlantique » cher au géographe Louis Papy - ainsi Esnandes comme le département de la Charente-Maritime peuvent être rattachés à deux grands ensembles géographiques, le Grand Ouest français et le Grand Sud-Ouest français.
    2. Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    3. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
    • Cartes
    1. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.

    Références

    1. Les gentilés de Charente-Maritime.
    2. Louis Papy, Le midi atlantique, atlas et géographie de la France moderne, Flammarion, Paris, 1984, p. 21.
    3. « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    5. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    6. « Unité urbaine 2020 d'Esnandes », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
    7. « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
    8. Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur insee.fr, (consulté le ).
    9. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    10. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    11. « Les communes soumises à la loi littoral. », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr, (consulté le ).
    12. « La loi littoral », sur www.collectivites-locales.gouv.fr (consulté le ).
    13. « Loi relative à l’aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral. », sur www.cohesion-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    14. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    15. Projet Educatif Local SIVU L'ENVOL.
    16. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    17. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    18. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    19. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    20. La marque Charron est réservée aux moules de bouchots de la baie de l'Aiguillon, centres mytilicoles de Marsilly, Esnandes, Charron et l'Aiguillon-sur-Mer.
    21. Yves Blomme, L'Architecture gothique en Saintonge et en Aunis, éditions Bordessoules, (ISBN 2-90350-433-4).
    22. « Église Saint-Martin », notice no PA00104683, base Mérimée, ministère français de la Culture.
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