Escamps (Yonne)

Escamps est une commune française située dans le département de l'Yonne et la région Bourgogne-Franche-Comté. Ses habitants sont appelés les Escampois.

Pour les articles homonymes, voir Escamps.

Escamps

Le château d'Avigneau.
Administration
Pays France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Yonne
Arrondissement Auxerre
Intercommunalité Communauté d'agglomération de l'Auxerrois
Maire
Mandat
Yves Vecten
2020-2026
Code postal 89240
Code commune 89154
Démographie
Gentilé Escampois
Population
municipale
887 hab. (2018 )
Densité 40 hab./km2
Géographie
Coordonnées 47° 43′ 49″ nord, 3° 28′ 27″ est
Altitude Min. 141 m
Max. 300 m
Superficie 22,21 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Auxerre
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Vincelles
Législatives Première circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
Escamps
Géolocalisation sur la carte : Yonne
Escamps
Géolocalisation sur la carte : France
Escamps
Géolocalisation sur la carte : France
Escamps

    Géographie

    Communes limitrophes

    Urbanisme

    Typologie

    Escamps est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Auxerre, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 104 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[4],[5].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (89,1 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (89,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (69,1 %), zones agricoles hétérogènes (11,7 %), forêts (10,8 %), prairies (8,3 %)[6].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].

    Histoire

    Jusqu'au XVIIe siècle, la paroisse d'Escamps porte très majoritairement le nom d'Escamps-Saint-Germain. L'abbaye bénédictine de Saint-Germain d'Auxerre possédait en effet plusieurs des hameaux du finage. Pour autant, le finage comprenait de très nombreux autres hameaux ne relevant pas des moines, mais de la seigneurie d'Avigneau.

    Hameaux de la paroisse

    Escamps (bourg), Avigneau, Vaumarloup, la Grilletière, Semilly, Pouligny, Nantennes, les Huilliers, une partie de Crosles (l'autre partie relevant de Coulangeron).

    Antiquité et Haut Moyen Âge

    La voie romaine d'Auxerre à la Loire passant par Entrains, arrivait du plateau de Trémilly, franchissait le ru de Beaulches à Avigneau, et poursuivait ensuite sur la ligne de crête entre Nantennes et Chery. Il aurait existé un atelier de frappe monétaire à Avigneau à l'époque mérovingienne.

    Époque médiévale

    Vers 1158, le comte Guillaume III de Nevers mène la guerre contre Narjot II de Toucy, Gibaud de Saint-Vérain et Guillaume de Dampierre. Il met des garnisons à Diges et à Escamps durant les combats. Pour compenser les dégâts, il donne aux moines de Saint-Germain d'Auxerre la moitié du nouveau village qu'il bâtit dans le bois de Tuaul près d'Auxerre en 1159. Par la suite en 1171, les habitants empêchent les soldats du comte Gui de Nevers de loger au château d'Escamps : il y a des morts. En compensation, le comte donne la famille d'un serf. En 1176, ce même comte abandonne son droit de gîte à Escamps.

    Guerre de Cent Ans

    Dans la première phase de la guerre de Cent Ans, à la suite du traité de Brétigny en 1360, les compagnies françaises, anglaises et navarraises sont licenciées. Désœuvrées, elles se répandent sur le territoire et y vivent sur les populations qu'elles « écorchent ». Malgré les ordres royaux contraires donnés pour diminuer le nombre de points fortifiés à reprendre et à défendre, les habitants décident de se défendre en fortifiant leurs églises. C'est le cas à Escamps. Membre du Conseil de Régence à l'origine de cette doctrine militaire, l'évêque d'Auxerre excommunie les habitants. Le pape annule l'excommunication en 1364, considérant que les habitants avaient déjà assez à faire avec les horreurs de l'époque sans que l'Église y ajoute des sanctions aussi lourdes[8].

    En 1405, les troupes de Bertrand Boétard et de Thomas Cybale viennent depuis la Loire ravager Diges et Escamps. Dans la seconde phase de la guerre de Cent Ans, au printemps 1419, cette même église fortifiée servira de point de défense à des Armagnacs qui y soutiendront un siège de dix-sept jours contre une compagnie bourguignonne[9] venue de Troyes : l'écuyer Guyot de Corbetrin et le chevalier Ferrandos de Sarrabie sont blessés dans les rangs bourguignons. Dès le début de l'année 1421, Escamps retombe au pouvoir des Armagnac.

    Seigneurie d'Avigneau

    Le hameau d'Avigneau est le siège du château et de la seigneurie du même nom[10]. Le château accueille François Ier le 13 novembre 1541. La seigneurie couvre plusieurs hameaux et a des fiefs vassaux. La chapelle Sainte-Reine a accueilli une messe locale jusque récemment.

    La famille Marie, issue de la magistrature et plus anciennement du milieu marchand d'Auxerre, reprend cette seigneurie et la conserve jusqu'en 1789.

    Personnalités liées à la commune

    • François de Maraffin, capitaine huguenot durant les guerres de Religion, il est tué à Paris le 24 août 1572, lors de la Saint-Barthelémy.
    • Nicolas Ansel, lieutenant (c'est-à-dire juge) d'Avigneau, il demeure à Gy-l'Évêque où sa descendance se fixe aux XVIIe et XVIIIe siècles[11]. Il abjure le protestantisme dans les jours qui suivent la Saint-Barthélémy. Époux de Catherine Leviste. On peut suspecter qu'il soit en lien avec Thomas Ancel, originaire d'Entrains, brûlé à Auxerre pour fait d'hérésie.
    • Thomas Marie, né en 1616 à Auxerre. Seigneur des Chesnez et du Petit Monéteau en 1653. En 1652, la bataille de Bléneau est une victoire pour les armées royales. Pourtant dans les jours précédant cette bataille, l'armée royale était en déliquescence. Magistrat d'Auxerre, Thomas Marie a su rallier les troupes affolées et les envoyer à la bataille. Il est anobli en 1660. Il acquiert la seigneurie d'Avigneau vers 1661. Il meurt en 1689. Sa descendance, tout en conservant la seigneurie, domine le bailliage-présidial d'Auxerre jusqu'à la Révolution.
    • Le chanoine Clavel de Saint-Geniez, curé de la paroisse du 14 février 1848 au 1er juillet 1850.

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    1995 2020 Christian Chaton[12] DVG Retraité de l'enseignement
    2020 En cours Yves Vecten DVG Conseiller départemental

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[13]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[14].

    En 2018, la commune comptait 887 habitants[Note 3], en diminution de 1,11 % par rapport à 2013 (Yonne : −1,17 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    1 0081 0291 0101 0021 0531 0751 0801 1101 097
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    1 0841 0671 0451 0541 0651 0231 002923871
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    838815773683691605651612619
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012
    554505469564685710792804893
    2017 2018 - - - - - - -
    888887-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[15] puis Insee à partir de 2006[16].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Lieux et monuments

    Chapelle d'Avigneau.
    Ru d'Escamp près du château.

    Pour approfondir

    Articles connexes

    Ouvrage

    • Nicolas Martin, La France fortifiée : Châteaux, villes et places fortes, Paris, Nathan, (ISBN 2-09-284371-0).

    Article

    • Étienne Meunier, « Les églises et les bourgs fortifiés du Sénonais et des pays de l'Yonne », Bulletin de la Société Archéologique de Sens, no 33, .

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Liste des communes composant l'aire d'attraction d'Auxerre », sur insee.fr (consulté le ).
    5. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    7. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    8. Meunier 1990.
    9. Martin 1990, p. 146.
    10. Antoine Gullois. Le château d'Avigneau. Bulletin de la Société des Sciences historiques et naturelles de l'Yonne, année 1913, 67e volume.
    11. Etienne Meunier. La famille Ansel, de Gy-l'Evêque. Bulletin de la Société généalogique de l'Yonne
    12. Conseil général de l’Yonne, Ma Commune, consulté le 22 décembre 2013.
    13. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    14. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    15. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    16. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    17. Notice no PA00113682, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    18. Jean Lebeuf, Mémoire concernant l’histoire ecclésiastique et civile d’Auxerre, vol. 1, , 544 p. (présentation en ligne), p. 245.
    19. Notice no PA00113681, base Mérimée, ministère français de la Culture.
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