Escamotage d'une dame au théâtre Robert-Houdin

Escamotage d'une dame au théâtre Robert-Houdin, réalisé en 1896 par Georges Méliès, est le premier film de l'histoire du cinéma français utilisant un trucage. Ce film est une transposition de l’illusion la plus réputée de Buatier de Kolta, appelée The Vanishing Lady (La Femme enlevée), exploit de scène le plus imité dans les années 1880[1]. Il a été tourné dans les locaux même du théâtre Robert-Houdin, propriété de Méliès.

Escamotage d'une dame au théâtre Robert-Houdin
Escamotage d'une dame au théâtre Robert-Houdin (1896).
Réalisation Georges Méliès
Sociétés de production Star Film
Pays d’origine France
Genre Tour de magie
Durée 120 s
Sortie 1896


Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

Un prestidigitateur recouvre une belle dame d'une nappe, exécute des passes magiques, enlève la nappe : la dame a disparu, à sa place un squelette. L'artiste repositionne la nappe, fait des passes, ôte à nouveau la nappe : la dame a reparu. Ils saluent de concert.

Fiche technique

  • Titre original : Escamotage d'une dame au théâtre Robert-Houdin
  • Réalisation : Georges Méliès
  • Scénario : Georges Méliès, d'après The Vanishing Lady (La Femme évanescente), tour de prestidigitation de Buatier de Kolta (1880)
  • Décors : Georges Méliès
  • Photographie : Georges Méliès
  • Son : muet
  • Production : Star Film
  • Pays d’origine : France
  • Format : 35 mm, 1,33:1, noir et blanc
  • Genre : trucage
  • Durée : 2 minutes
  • Dates de sortie : 1896

Interprétation

Trucage

Ce premier trucage est l'« arrêt de caméra », qu'avaient utilisé, avant Méliès, deux collaborateurs de Thomas Edison, William Heise et Alfred Clark, pour une scène de décapitation dans leur film L'Exécution de Marie, reine des Écossais (The Execution of Mary, Queen of Scots), tourné le . La transformation, ou la disparition, ou l'apparition, sont obtenues par un arrêt de caméra et une reprise du tournage sans bouger l’appareil, après avoir modifié des éléments de la scène. Après développement, une soudure est nécessaire pour éliminer les images surexposées provoquées par l'arrêt et le redémarrage de la caméra. Dans son film, Méliès arrête sa caméra trois fois, pour obtenir respectivement la disparition de la dame, l'apparition du squelette, puis la réapparition de la dame. « L’histoire est simple, sur une scène de music-hall, en fait une toile peinte tendue dans son jardin, Méliès, qui joue le rôle du prestidigitateur, présente une dame au public (la caméra) et lui demande de prendre place sur une chaise. Il saisit alors une nappe et en recouvre la belle. Quelques gestes magiques... Méliès retire brusquement le tissu, la chaise est vide, la dame s’est volatilisée. Par le même moyen, il la fait réapparaître[2] ».

Dans certains de ses films, Méliès réussit avec brio jusqu'à 24 substitutions de vêtements ou d'accessoires, avec autant d'arrêts, de redémarrages, et de soudures réparatrices à l'acétone, pour des films comiques, comme Le Déshabillage impossible, réalisé en 1900.

Notes et références

  1. Georges Méliès - 199 films retrouvés
  2. Marie-France Briselance et Jean-Claude Morin, Grammaire du cinéma, Paris, Nouveau Monde, coll. « Cinéma », , 588 p. (ISBN 978-2-84736-458-3), p. 47

Articles connexes

Liens externes

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