Ernest Constans

Jean Antoine Ernest Constans est un homme politique français né à Béziers (Hérault) le et mort à Paris le . Il repose au cimetière de Sainte-Croix (Aveyron).

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Biographie

Fils de Armand Constans receveur de l'enregistrement et de Marie Victoire Galtié, Ernest passe sa licence de droit à Toulouse en 1854[1], puis le doctorat en 1857. Le 19 février 1857, il épouse à Sainte-Croix dans l'Aveyron Magdeleine Masbou, fille d'un avocat[2].

En 1861, il exerce comme avocat à Toulouse. Son père étant décédè et ayant un petit héritage, il tente sa chance à Barcelone. D'abord associé à Cousinet, il est marchand de charbon anglais et c'est une première faillite. Il crée en 1862 sous le nom de Don Ernesto Constans y Galtié [3],[4] une entreprise de pompes locomobiles[Note 1] Ernesto Constans y compania associé en commandite avec Puig y Puig un banquier catalan. La société fait faillite et Ernest Constans rentre en France et reprend ses études de droit.

Ayant réussi son agrégation en 1867 Ernest Constans devient professeur de droit à la faculté de Douai et revient à Toulouse en 1870 [5].En 1874 après 16 ans d'absence, il réintègre la franc maçonnerie et en 1875 devient vénérable de la loge toulousaine 'les Cœurs réunis" avant d'être élu député de la Haute-Garonne (circonscription de Toulouse) en 1876, siégeant au centre gauche. Lors de la crise du 16 mai 1877, il est l'un des signataires du manifeste des 363[6]. Réélu en octobre 1877, il fut appelé comme ministre de l'Intérieur dans le gouvernement de Charles de Freycinet (17 mai 1880 au 14 novembre 1881).

En 1887, il est nommé chef de la légation française à Pékin. En tant que tel, il est l'un des signataires de la convention du 26 juin 1887 établie entre la France et la Chine pour délimiter la frontière entre la Chine et le Tonkin. Du 16 novembre 1887 à avril 1888, Constans fut le premier Gouverneur général de l'Indochine française, placée sous protectorat français.

Selon l'historien Charles-Robert Ageron, les conceptions d'Ernest Constans quant aux questions coloniales était celle d'un « cynisme agressif », la colonisation ayant pour but principal l'enrichissement des colons[7].

Le 22 février 1889, il redevint ministre de l'Intérieur dans le gouvernement de Pierre Tirard qui cherchait un républicain qui soit un homme à poigne pour contrecarrer les entreprises du général Boulanger. Constans l'était, et il était en outre franc-maçon, ce qui, dans le contexte d'alors, était également une recommandation. Il se signala par sa répression du boulangisme, ordonnant la dissolution de la Ligue des patriotes (3 avril 1889). Il fit également courir la rumeur de l'arrestation imminente du général Boulanger et de son jugement en Haute Cour pour "attentat contre la sûreté de l'État", ce qui amènera l'intéressé à s'enfuir en Belgique, non sans se discréditer auprès de l'opinion. Constans démissionna le 1er mars 1890, entraînant la chute du gouvernement.

Il retrouva son portefeuille dans le gouvernement de Charles de Freycinet le 17 mars 1890. Bien que violemment pris à partie par les députés boulangistes et par une partie de la presse[8],[Note 2], il resta en fonctions jusqu'à la chute du gouvernement le 26 février 1892. Entre-temps, il avait été élu sénateur de la Haute-Garonne le 29 décembre 1889.

Le 27 décembre 1898, il fut nommé ambassadeur à Constantinople, fonction qu'il occupa jusqu'en juin 1909. Il y mena une diplomatie personnelle largement indépendante de la politique étrangère française, dont on a des raisons de penser qu'elle fut avant tout guidée par l'appât du gain, ce qui expliquerait notamment son rôle très actif dans le développement du projet de chemin de fer reliant Constantinople à Bagdad.

Hommages

  • Au pied de la fontaine de la place Plumancy à Périgueux, des plaques mentionnent les noms de personnalités de l'époque à laquelle le monument fut érigé : celui de Ernest Constans figure sur l'une d'elles[10].
  • Il est représenté dans le fragment subsistant du panorama L'Histoire du siècle (1789-1889) de Henri Gervex et Alfred Stevens[11], deux marches au-dessus du président Sadi Carnot, à gauche en faisant face au tableau.

Résidence

Liens externes

Bibliographie

  • « Ernest Constans », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
  • « Ernest Constans », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960
  • Bruce Fulton, "Ernest Constans and the struggle for power in the French Republic, 1892-93", The Australian Journal of Politics and History, 22 septembre 1997
  • Bruce Fulton, "France's Extraordinary Ambassador: Ernest Constans and the Ottoman Empire, 1898-1909", French Historical Studies, Volume 23, Number 4, 1 October 2000, p. 683-706(24)

Notes et références

Notes

  1. Ernest Constant avait obtenu le monopole d'exploitation pour l'Espagne d'un brevet d'invention de pompes locomobiles (procédé Delpech) destinées à combattre l'incendie. Dans ses prospectus de 1862, Constant fait également la publicité sur le fait qu'elles peuvent être utilisées pour la vidange des fosses septiques. Ses adversaires politiques reprenant les termes de cette annonce le surnomment "le Vidangeur"
  2. Son plus féroce adversaire est alors Henri Rochefort dans L'Intransigeant qui fait article après article du 10 au 13 janvier 1892[9] des révélations sur son passé agité

Références

  1. licence de droit sur Gallica
  2. Acte mariage AD12
  3. l'Étoile de la Vendée sur Gallica
  4. Tribunal civil de la Seine Journal du Loiret sur Pléade
  5. Bruce Fulton: Ernest Constans et la vie politique de Toulouse (1870-1876 sur Persée
  6. Fiche sycomore
  7. Charles-Robert Ageron, Jules Ferry et la question algérienne en 1892 (d'après quelques inédits), Revue d’histoire moderne & contemporaine, 1963, 10-2, p. 127-146.
  8. L'Express du Midi sur Gallica
  9. L'Intransigeant Le livre d'or de Constans sur Gallica
  10. Guy Penaud, Le Grand Livre de Périgueux, Périgueux, éditions la Lauze, , 601 p. (ISBN 2-912032-50-4), p. 403.
  11. fragment L'Histoire du siècle Musée Carnavalet
  12. L'Histoire du siècle N°599, p.69

Voir aussi

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