Enrique Pichon Rivière

Enrique Pichon Rivière, né à Genève le et mort à Buenos Aires , est un psychiatre et psychanalyste argentin d'origine suisse. Il est l'un des fondateurs de l'Association psychanalytique argentine.

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Biographie

Il est le fils d'Alphonse Pichon et sa mère est Joséphine de la Rivière. Sa famille émigre en Argentine, alors qu'il a 3 ans. Après un court séjour de la famille à Buenos Aires, il vit pendant quatre ans dans la forêt vierge au contact des indiens Guaranis, dans la province du Chaco au nord-est de l'Argentine. Son père, après avoir été militaire en Angleterre, est devenu exploitant d'une concession de terre octroyée par l'état argentin, où il tente de produire du coton, mais ses tentatives se soldent par un échec. Ceci conduit la famille à émigrer à Corrientes, ville située au bord du Paraná.

Il fait ses études de médecine à l'université de Buenos Aires et obtient son diplôme en 1936. Il exerce comme psychiatre hospitalier. Il découvre la psychanalyse par la lecture de Freud, fait une première analyse avec Ángel Garma. Il fait un premier mariage avec Arminda Aberastury théoricienne kleinienne argentine.

Il étudie l'œuvre de Lautréamont, notamment les Chants de Maldoror. Son ouvrage Psicoanálisis del Conde de Lautréamont, publié à titre posthume, comprend une conférence de 1949, et des fragments d'un cours donné à l'Instituto francés de estudios superiores, en 1946. Il écrit peu, mais l'influence de sa transmission dans le cadre de ses séminaires hebdomadaires est importante : José Bleger, Salomon Resnik, David Liberman, notamment, y assistent. Il participe, en 1942, à la fondation de l'Association psychanalytique argentine avec Ángel Garma, Marie Langer, Arnaldo Rascovsky, Celes Ernesto Cárcamo et Guillermo Ferrari Hardoy[1]. L'APA s'affilie à l'Association psychanalytique internationale.

Recherches

En s'inspirant de la théorisation kleinienne, il conceptualise la triade « déposant-dépôt-dépositaire », selon laquelle le patient serait « dépositaire » d'une maladie mentale, dont sa famille serait le « déposant ». Il développe également une théorisation du patient «porte-voix», notion reprise parallèlement par Piera Aulagnier[2] puis par René Kaës[3], sous le terme de « porte-parole ». Il fait la connaissance de Jacques Lacan en 1955[4].

Citation

« Je pourrais dire que ma vocation pour les sciences humaines est née de la tentative de résoudre ce conflit entre deux cultures. En raison de l’émigration de mes parents de Genève au Chaco, j’ai été, dès l’âge de 4 ans, à la fois le témoin et le protagoniste de l’insertion d’un groupe minoritaire européen dans un contexte de vie primitive. Mon intérêt pour l’observation de la réalité trouve ses racines dans le mythe et la magie. » (1975)

Ouvrages

  • El Proceso Grupal, (Del psicoanálisis a la psicología Social, I), Buenos Aires, Ediciones Nueva Visión, 2001.
  • La Psiquiatría, una nueva problemática, (Del psicoanálisis a la psicología Social, II), Buenos Aires, Ediciones Nueva Visión, 1983.
  • Zito Lima, Vicente, Conversaciones con Enrique Pichon Rivière sobre el arte y la locura, Buenos Aires, Ediciones Cinco, 2007.
  • Teoría del Vínculo, Buenos Aires, Ediciones Nueva Visión.
  • El Proceso Creador, (Del psicoanálisis a la psicología Social, III), Buenos Aires, Ediciones Nueva Visión, 2001.
  • Psicoanálisis del Conde de Lautrémont, Buenos Aires, Editorial Argonauta, Biblioteca de Psicoanálisis.
  • Psychanalyse et psychologie sociale, Revue de psychothérapie psychanalytique de groupe, Paris, Erès
  • Théorie du lien : suivi de Le processus de création (trad. de l'espagnol, préf. Salomon Resnik), Ramonville Saint-Agne, Érès, coll. « La maison jaune », , 230 p. (ISBN 2-7492-0316-3)
  • Le processus groupal (trad. de l'espagnol, préf. René Kaës), Ramonville-Saint-Agne, Érès, coll. « La maison jaune », , 271 p. (ISBN 2-7492-0317-1)

Références

  1. Janine Puget, « Langer, Marie Glass Hauser de », p. 912-913, in Alain de Mijolla (dir.), Dictionnaire international de la psychanalyse 1. A-L. Calmann-Lévy, 2002, (ISBN 2-7021-2530-1).
  2. Piera Aulagnier, « Le Porte-Parole », chapitre 4, « L’espace où le Je peut advenir », in La violence de l’interprétation, Paris, Puf, 1975.
  3. René Kaës, « Une fonction phorique : Le porte-parole, 2, Le Travail psychique des associations dans les groupes : résultats », in La parole et le lien, Processus associatifs dans les groupes, Paris, Dunod, 1994.
  4. Maria Vanina Fonseca Zas, « Quelques notes à propos de l'histoire de la psychanalyse en Argentine : entre Idéal et résistance », Topique, no 98, , p. 171–180 (ISSN 0040-9375, DOI 10.3917/top.098.0171, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Samuel Arbiser :
    • « Pichon-Rivière, Enrique », p. 1234-1235, in Alain de Mijolla (dir.), Dictionnaire international de la psychanalyse 2. M-Z. Calmann-Lévy, 2002, (ISBN 2-7021-2530-1).
    • « Introduction to the life and work of Enrique Pichon Rivière (1907-1977) », p. 375-378, in Nydia Lisman-Pieczanski, Alberto Pieczanski, The Pioneers of Psychoanalysis in South America: An essential guide, The Institute of Psychoanalysis/Routledge, 2015 (ISBN 9780415713726).
  • Rosa Jaïtin, « Théories et méthodes de formation à l’école de Pichon Rivière (Buenos Aires)] », Revue de psychothérapie psychanalytique de groupe, 2/2002, no 39, p. 141-179 [lire en ligne].
  • Eduardo Mahieu (dir.) et Martin Reca (dir.), Enrique Pichon-Rivière : une figure marquante de la psychanalyse argentine, Paris Budapest Kinshasa etc, L'Harmattan, , 113 p. (ISBN 2-296-00400-8)
  • Conférences sur Enrique Pichon Rivière [lire en ligne].

Articles connexes

Liens externes

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