Enfeu

Un enfeu désigne un casier étanche en élévation, destiné à recevoir un cercueil ou une urne funéraire. Il correspond le plus souvent à l'espace où un tombeau est encastré dans l'épaisseur du mur d'un édifice religieux (église, cimetière). Dérivée de l'arcosolium antique, cette niche funéraire à fond plat ou légèrement incliné était généralement réservée aux nobles. Elle comportait généralement un gisant, une pierre tombale ou une simple dalle sans inscription.

Le soubassement creusé de l'enfeu du doyen Adrien de Hénencourt est surmonté de quatre niches[1] qui exposent un riche ensemble iconographique, cathédrale Notre-Dame d'Amiens.

Palliatif du manque de place dans les cimetières actuels, certaines communes développent des produits industriels, tels les caveaux prêts à poser, ou, plus sophistiqués, des infrastructures surélevées et parfois enterrées, en éléments préfabriqués (caveaux), appelées enfeus[2].

Étymologie

Déverbal du verbe enfouir, le terme enfeu, depuis le Moyen Âge et jusqu'au XVIIIe siècle, ne s'applique qu'au caveau creusé dans le sol pour recevoir les dépouilles mortelles[3].

Description

Un enfeu, en tant qu'édifice funéraire, peut être superposé à un autre, voire à plusieurs autres. Il est couronné d'une arcature en plein cintre, d'une arcade gothique ou d'une voûte d'ogive et parfois surmonté de pignons ou de gables. Le plafond peut être plat ou à voûtes d'ogive et parfois à clé pendante. Des gisants peuvent figurer en dessous ou au-dessus, ces sculptures funéraires reposant sur un socle en forme de sarcophage ou de lit de parade, surmonté d'une dalle funéraire. Plusieurs niches aménagées sur son pourtour ou bas-reliefs sculptés (médaillons) peuvent montrer le défunt à différents moments de sa vie. Des représentations de saints peuvent aussi y figurer, ainsi que des ex voto. Le soubassement ou la peinture murale sont parfois animés par des pleurants.

Parfois était encastrée et scellée dans la dalle une lame de cuivre et de bronze incisée, servant de support à une figuration gravée ou en bas-relief du défunt[4].

Galerie

Notes et références

  1. Un couronnement très orné unit les pinacles et les fleurons des arcs en accolade des niches bordées intérieurement de festons trilobés. Le plafond est composé de deux petites voûtes d'ogive à clé pendante Source : Dany Sandron, Amiens. La cathédrale, Éditions Zodiaque, , p. 68.
  2. Martine Tabeaud, La Mort en Île-de-France, Publications de la Sorbonne, , p. 87.
  3. Jean-Yves Copy, Art, société et politique au temps des ducs de Bretagne : les gisants haut-bretons, Aux Amateurs de livres, , p. 87.
  4. Hervé Kergall, La France romane et gothique, Éditions de La Martinière, , p. 91.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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