Emma La Grua

Emma La Grua est une soprano italienne née en 1831 à Palerme et morte après 1865.

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Biographie

Emma La Grua[1],[2] naît à Palerme en 1831[2].

Elle commence sa carrière de soprano coloratura[3] à l'âge de vingt ans[4] et acquiert en dix ans une solide réputation de tragédienne unanimement reconnue[4]. En 1850 elle fait partie de la troupe du Théâtre de la Cour de Dresde lorsque Giacomo Meyerbeer l'entend, lors d'une soirée privée, chanter en avant-première la romance d'Alice de Robert le Diable avec une belle voix de soprano pleine et étendue, estimant qu'elle fera une excellente « Falcon »[5]. Dans une lettre du Meyerbeer écrit encore à son propos : « Mme Lagrua a obtenu à Dresde beaucoup de succès dans les rôles de Valentine[6] et d'Alice,[2]. » En 1852, elle crée le rôle d'Irène dans Le Juif errant de Fromental Halévy à l'Opéra de Paris[5]. En 1857, elle est à Buenos Aires pour l'ouverture du premier Théâtre Colón[7]. Elle est aussi une Norma recherchée[3] : en 1860, alors qu'une représentation est reportée parce qu'elle est souffrante, le jeune Piotr Ilitch Tchaïkovski, élève du Collège impérial de Jurisprudence, se rend à son domicile avec un ami, se faisant passer pour un étudiant de province, affirmant qu'il s'est déplacé à Saint-Pétersbourg spécialement pour elle et qu'il ne peut retourner chez lui sans l'avoir entendue. D'abord amusée, elle se met au piano et chante « Casta Diva » pour les deux amis[8]. Elle chante en Italie, en Amérique du Sud, à Paris, à Vienne où un journaliste la déclare « la meilleure comédienne d'Europe » et se trouve dans la troupe du Théâtre impérial lorsque Giuseppe Verdi se rend à Saint-Pétersbourg, en , pour la création de La forza del destino dont elle doit chanter le rôle de Leonora. À nouveau malade, elle ne peut assurer les répétitions de l'opéra dont la première doit être reportée, aucune chanteuse n'étant à même de la remplacer. Le rôle sera finalement créé par Caroline Barbot lors de la saison suivante[4].

La date de sa mort est très peu documentée. Seule une note dans l'édition de la correspondance de Meyerbeer mentionne qu'elle serait survenue après 1865[2].

Notes et références

  1. Parfois aussi « Lagrua »
  2. (de) Giacomo Meyerbeer Briefwechsel und Tagebücher, Sabine Henze-Döhring (Herausgegeben und kommentiert), Walter de Gruyter, 1999, 1073 p. (ISBN 3-11-014244-9) (Voir en ligne p. 879)
  3. Roland Mancini « La forza del destino », p. 880 in Jean Cabourg (dir.) Guide des opéras de Verdi, Fayard, collection Les indispensables de la musique, Paris, 1990, 1283 p. (ISBN 2-213-02409-X)
  4. Mary Jane Phillips-Matz, Giuseppe Verdi, pp. 524-525, Fayard, Paris, 1996, 1031 p. (ISBN 2-213-59659-X)
  5. (en) The Diaries of Giacomo Meyerbeer Volume 3 1850-1856, Robert Ignatius Le Tellier (trad., éd. et notes), Fairleigh Dickinson Univ Press, 2002, 488 p. (ISBN 9780838638446) (Lire en ligne)
  6. Des Huguenots
  7. (en) « Arrival of the Italian Singers (A history of opera in Buenos Aires, part II) » (Lire en ligne)
  8. (en) Alexander Poznansky, Tchaikovsky through others' eyes, Indiana University Press, 1999, 311 p. (ISBN 9780253335456) (Lire en ligne p. 19)

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