Emelian Pougatchev

Emelian Pougatchev (en russe : Емелья́н Ива́нович Пугачёв, Iemelian Ivanovitch Pougatchiov, parfois francisé en Émilien Pougatchëv[1],[2], ou Pougatchov[3],[4],[5]), né en 1742 dans le village de Zimoveïski-sur-le-Don dans l'Empire russe et décédé le 10 janvier 1775 ( dans le calendrier grégorien) à Moscou, fut un prétendant au trône ayant mené une insurrection notamment cosaque pendant le règne de Catherine II.

« Pougatchev » redirige ici. Pour les autres significations, voir Pougatchev (homonymie).

Biographie

Le Jugement de Pougatchev (1879).
Otto Friedrich von Möller : Assaut de Kazan par Pougachev

Fils d'un cosaque du Don, petit propriétaire terrien, marié à la cosaque Sofia Nedioujeva en 1758, Pougatchev participe la même année à la guerre de Sept Ans sous le commandement du comte Zakhar Tchernychev. Dans la première guerre russo-turque de 1768-1774, Pougatchev, devenu khorounji (grade cosaque équivalent à « sous-lieutenant »), sert sous le comte Pierre Panine et prend part au siège de Bender.

Rendu à la vie civile, il passe plusieurs années à errer et, plus d'une fois, les autorités le font jeter en prison pour vagabondage. En 1773, après avoir fréquenté les monastères des vieux-croyants qui exercent sur lui une influence considérable, il se proclame soudainement « empereur Pierre III » (l'époux de Catherine II, assassiné dans des circonstances troubles en 1762) et organise l'insurrection des cosaques du Iaïk, déclenchant une jacquerie de toute la Petite Russie (basse Volga). Dans un premier temps, le pouvoir ne prend pas la menace au sérieux et se contente de mettre sa tête à prix.

Les forces de Pougatchev s'emparent des forteresses de l'Oural. Les Bachkirs musulmans menés par Salavat Ioulaïev se soulèvent à leur tour et se joignent au mouvement. En , la ville d'Orenbourg est assiégée. À Nijni Novgorod, les serfs brûlent les manoirs et égorgent leurs maîtres. Le gouvernement, prenant enfin la mesure du péril, se décide à réagir. L'armée du général Bibikov libère Orenbourg. Surtout les cosaques, lassés par les excès du nouveau « tsar », ne supportent pas de voir leurs intérêts confondus avec ceux des serfs révoltés : ils décident d'en finir avec Pougatchev.

En , le général Mikhelson inflige une défaite décisive près de Tsaritsyne, et Pougatchev est livré le . Il est présenté dans une cage en fer pour montrer au peuple sa déchéance. Il est décapité à la hache, puis ses bras et ses jambes sont tranchés par le même moyen alors qu'il avait été prévu de couper d'abord les quatre membres, sur un échafaud dressé place Bolotnaïa à Moscou.

Postérité littéraire

Notes et références

  1. Pierre Pascal, La Révolte de Pougatchëv, p. 43.
  2. D. S. Mirsky, Histoire de la littérature russe, Fayard, 1969, p. 143.
  3. Efim Etkind, Georges Nivat, Ilya Serman et Vittorio Strada, Histoire de la littérature russe, t. 1 : Des origines aux lumières, Paris, Fayard, , 895 p. (ISBN 978-2-213-01985-7), p. 872.
  4. Alexandre Pouchkine, Œuvres complètes, tome I, Éditions L'Âge d'Homme, Lausanne, 1973, p. 737.
  5. Alexandre Pouchkine, Œuvres, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 1973, p. 656.

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • A. Gaïssinovitch, La Révolte de Pougatchev, Payot, 1938.
  • Pierre Pascal, La Révolte de Pougatchëv, Collection « archives », Gallimard, 1971, 274 p.
  • Philip Longworth, Les Cosaques, Paris, Albin Michel, 1972.
  • Mikhaïl W. Ramseier, Cosaques, Genève, Nemo, 2009, (ISBN 2-940038-39-2)
  • Jean Savant, Les Cosaques, Paris, Éditions Balzac, 1948.

Voir aussi

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