Elvire De Greef

Elvire Ghislaine Berlemont épouse le 7 octobre 1922, Fernand De Greef. Lors de l'exode, la famille De Greef fuyant l'invasion allemande tente de rallier l'Angleterre. Elle s'installera finalement dans une ferme abandonnée, la villa Voisin, à 18 kilomètres de la frontière espagnole, route de Bahinos à Anglet. Son époux, Fernand, y est interprète à la Kommandantur et par conséquent chargé des relations avec l'occupant. Une place de choix pour être informé des actions menées par les allemands en vue de les communiquer ensuite à la résistance. Leur fille Jeanine née en 1925 était passeuse et Frédéric (Freddy) né en 1923, le frère, secondait son paternel dans la confection de faux-papiers. Plus de 360 personnes (dont 287 pilotes) passèrent par la ferme avant de traverser les Pyrénées et de regagner l'Espagne entre août 1941 et juillet 1944. Elvire s'occupait des finances et géra durant cette période 17 millions de Francs français de l'époque. Son action la plus héroïques fut le sauvetage de son principal guide, Florentino, blessé par balle, un mois après le débarquement de Normandie, tandis qu'il traversait la Bidassoa. Elle lui rendit visite à l'hôpital accompagnées de résistants déguisés en agents de la Gestapo qui firent irruption dans la salle pour emmener leur prisonnier... et le mettre en lieu sûr. Peu après l'arrestation d'Andrée De Jongh, elle est arrêtée à son tour. Grâce au silence de Dédée De Jongh et à sa bonne connaissance du monde du marché noir, elle parvient à dissimuler l'action de sa famille sous couvert de l'exercice d'une activité mercantile transfrontalière illégale. Certains allemands tirant eux-mêmes profit de ce commerce, elle est libérée[1]^,[2]^,[3]^,[4]. La famille regagne l'Angleterre à bord d'un Douglas C-47 Skytrain. Elle y restera moins de six mois avant de rejoindre la Belgique[5].

• Médaille de George[3]