Elise Haighton

Elise Adelaïde Haighton () est une féministe néerlandaise, écrivaine et libre penseuse. À une époque où les femmes ne sont pas censées publier d'œuvres littéraires, elle écrit sous les pseudonymes Hroswitha ou Brun(e)hilde.

Jeunesse

Elise Adelaïde Haighton naît le 28 mai 1841 à Amsterdam[1]. Elle est l'une de dix enfants de Richard Haighton, courtier, et d'Antoinette Petronella Martha Finkensieper[2]. Son père meurt alors qu'elle est très jeune et elle passe son enfance avec sa mère. Elle est l'une des premières femmes aux Pays-Bas à obtenir un certificat d'enseignant conforme au Dutch Secondary Education Act de 1863. Elle devient écrivaine en 1870. On ne sait pas grand-chose de sa vie avant, sauf qu'elle a travaillé comme institutrice pendant quelques années.

Écrivaine et militante des droits des femmes

Dans les années 1870, Elise Haighton publie la transcription des conférences du scientifique littéraire Willem Doorenbos (nl), puis sa biographie en 1906.

Stimulée par Doorenbos, Haighton commence une carrière littéraire. Elle utilise d'abord deux pseudonymes puisque les femmes n'étaient pas censées publier de la littérature à l'époque : Brunhilde (ou Brunehilde) et Hroswitha. Son pseudonyme Hroswitha fait référence à l'écrivain médiéval Hroswitha, qui a trouvé la liberté dans l'ascèse d'une vie monastique et a consacré sa vie à l'étude, tandis que Brunhilde fait référence à une guerrière mythique qui refuse de s'abaisser devant l'homme en qui elle ne veut pas reconnaître son supérieur.

Haighton écrit sur les femmes qui se distinguent d'une manière ou d'une autre, qu'il s'agisse de classiques ou de contemporaines comme Anne-Marie de Schurman, Elise van Calcar (nl), Mina Kruseman (en) ou Clara Ziegler[3]. Selon elle, les femmes, tout comme les hommes, doivent se perfectionner le plus possible et se rendre utiles à la société.

En 1876, elle est l'une des initiatrices du Reading Museum for Women, une bibliothèque publique pour femmes à Amsterdam.

Elise Haighton est une libre penseuse et féministe. Elle voit l'Église chrétienne, qu'elle soit calviniste ou catholique, comme un obstacle pour les femmes qui aspirent au développement intellectuel et à l'autonomie. Par conséquent, elle devient membre de l'association des libres penseurs De Dageraad (qui s'est intéressé à la situation des femmes dans différents pays), dont elle est la première femme membre du conseil d'administration. Elle milite pour que les femmes obtiennent l'égalité d'accès à l'éducation et au marché du travail avec un salaire égal pour un travail égal. De 1882 à 1885, elle est secrétaire de ce conseil d'administration, poste grâce auquel elle gagne sa vie à partir de 1883, lorsque le secrétariat devient un emploi salarié[4].

À la suite d'une affaire de cœur, elle part pour le Suriname en 1885, en tant que gouvernante dans la famille du nouveau gouverneur du pays, H.J. Smidt. En 1893, Elise Haighton est de retour aux Pays-Bas. Elle reprend ses activités, rédigeant une série de manuels pour « la femme économiquement indépendante » et devient une employée permanente de De Amsterdammer[Quoi ?] (section « Pour les dames »). Elle prend une part active au mouvement féministe, qui s'est davantage organisé entre-temps. En 1893, elle est co-fondatrice du syndicat d'enseignants Thugatêr, dont elle est membre jusqu'en 1897.

Convaincue que les femmes doivent également représenter leurs propres intérêts politiques, elle rejoint le conseil d'administration, en 1894, peu après sa fondation, de l'Association pour le droit de vote des femmes (VvVk), dont elle est secrétaire jusqu'en 1896. Au nom du VvVk, elle devient membre du comité de rédaction de l'hebdomadaire pour les femmes Evolution en 1896.

À partir de 1896, Elise Haighton est présente parfois en tant que conférencière, toujours en tant que journaliste, à tous les congrès internationaux de femmes en Europe : les Congrès féministes internationaux de Paris (1896), Berlin (1896) et Bruxelles (1897), les congrès du Conseil international des femmes à Londres (1899) et Berlin (1904) et les congrès de l'Union mondiale pour le droit de vote des femmes à Copenhague (1906), Amsterdam (1908) et Londres (1909). Dans ses conférences, Elise Haighton s'oppose aux bas salaires et aux conditions de travail déplorables des ouvrières d'usine et à l'iniquité et à l'incapacité légalement établies de la femme mariée. Les femmes dépendent alors des hommes et n'ont aucun pouvoir politique, ni le droit de vote.

Elle joue un rôle de premier plan dans l'organisation de l'Exposition nationale du travail des femmes à La Haye[5].

Elise Haighton meurt le 11 août 1911 à La Haye[4]. Après sa mort, elle est incinérée en Allemagne car la crémation était alors interdite par la loi aux Pays-Bas.

Publications (sélection)

  • 'Mevr. E. van Calcar. De dubbele roeping der vrouw' dans : De Gids, 1873, IV, 177-207
  • Louise's liefde. Een karakterschets (Deventer 1879)
  • 'De vrouw in Nederland' dans : Vragen des Tijds, 1883, I, 385-400
  • 'A Dutch Lady-Doctor' (over Aletta Jacobs) dans : The Phrenological Journal, 1883, 1, 199-205, 259-261[6]
  • 'Een teeken des tijds' dans : Vragen des Tijds, 1884, II, 74-88
  • Zijn wagen kruien en er zelf inzitten. I. Betalen. II. Van houen & trouwen, uit het Burgerlijk Wetboek. III. Beroepskeuze der vrouw. Een studie (Amsterdam 1893-1895)
  • 'Het heele land in 't klein. (Een woord tot alle hooggestemde mannen en vrouwen)' dans: Vragen des Tijds, 1895, II, 166-184
  • 'Cornélie Huygens en het feminisme' dans: Evolutie, 29.4.1896, 36-38
  • 'Te Parijs' (over het Internationale Feministencongres te Parijs) dans: De Amsterdammer, 31.5 en 14.6.1896
  • 'Het vrouwencongres te Berlijn' dans: Sociaal Weekblad, 10.10.1896, 326-328
  • 'Het Feministen-congres te Brussel van 4-8 Augustus' dans : De Amsterdammer, 29.8 en 5.9.1897
  • 'Het gevangeniswezen' dans : Nationale Tentoonstelling van Vrouwenarbeid: Maatschappelijke Toestand der Vrouwen (Amsterdam 1899) 87-114
  • 'Terugblik op de vergadering van den Intern. Raad en het Intern. Congres van vrouwen' dans : De Amsterdammer, 16.7.1899
  • 'Is wettelijke regeling van vrouwenarbeid gewenst?' dans : Vragen des Tijds, 1903, II, 50-76
  • 'Internationale vrouwen-energie' (over het congres van de Internationale Vrouwenraad te Berlijn) dans : Vragen van den Dag, 1904, 704-722
  • 'Groote woorden' dans : De Dageraad. Geschiedenis, Herinneringen en Beschouwingen, 1856-1906 (Amsterdam 1906) 285-286
  • 'De wereldbond voor vrouwenkiesrecht te Kopenhagen' dans : Vragen des Tijds, 1907, 1, 134-150
  • 'Hoe de internationaal verbonden vrouwen voor haar kiesrecht werken' (over het congres van de Wereldbond voor Vrouwenkiesrecht te Amsterdam) dans : Vragen van den Dag, 1908, 851-861
  • 'Het Londensche congres voor vrouwenkiesrecht' dans : Vragen des Tijds, 1909, II, 304-318.

Références

  1. (nl) « Elise Adelaïde Haighton », sur www.biografischportaal.nl (consulté le )
  2. « Elise Adelaïde Haighton », sur geni_family_tree (consulté le )
  3. (nl) Elise A. Haighton, Clara Ziegler, haar leven en hare kunst, Brouwer, (lire en ligne)
  4. « HAIGHTON, Elise Adelaïde | BWSA », sur socialhistory.org (consulté le )
  5. (en) Sybil Oldfield, International Woman Suffrage: October 1918-September 1920, Taylor & Francis, (ISBN 9780415257404, lire en ligne)
  6. « A DUTCH LADY-DOCTOR. - ProQuest », sur search.proquest.com (consulté le )

Liens externes

  • Portail des femmes et du féminisme
  • Portail des Pays-Bas
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.