Kéké Geladzé

Ékateriné Giorgis asuli Geladzé[1] (en géorgien : ეკატერინე გიორგის ასული ჯუღაშვილი), née à Gambaréouli en 1858 et morte à Tiflis le , est la mère de Joseph Staline.

Ékateriné Geladzé
Ékateriné Geladzé (sous le nom de Djougachvili) par Isaak Brodski.
Nom de naissance Ékateriné Giorgis asuli Geladzé
Naissance Vers 1858
Gambaréouli, Géorgie
Empire russe
Décès
Tiflis, RSS de Géorgie
Union soviétique
Nationalité Géorgienne (de 1850 à 1922)
Soviétique (de 1922 à 1937)
Ascendants
Glakho Gueladzé (père)
Conjoint
Vissarion Djougachvili (né en 1850, mariés de 1872 à 1910, décédé en 1910)
Descendants
Mikhail (fils, avec Vissarion, né et décédé en 1875)
Gueorgui (fils, avec Vissarion, né en 1876, décédé en 1877)
Iossif (fils, avec Vissarion, né en 1878, décédé en 1953)

Biographie

On a beaucoup plus d'éléments sur la mère de Staline que sur son père, les archives restent cependant assez rares. Ékateriné est née dans le village géorgien de Gambaréouli dans une famille orthodoxe et serve en 1858 à une date inconnue. Bien que son père soit mort jeune et que la famille vive dans une grande pauvreté, la tradition soviétique voudrait que la mère d'Ékateriné, dont le diminutif est Kéké (კეკე) se soit assurée que sa fille apprenne à lire et à écrire le géorgien tradition à prendre évidemment avec précaution. Le 17 mai[2] 1872[3], à l'âge de 14 ans, elle épouse l'énigmatique Vissarion Djougachvili, né vers 1850, cordonnier de son état à Didi Lilo. Trois enfants naissent de cette union : les deux premiers meurent en bas âge : Mikhail (), Georgi ()[4]. Seul le troisième et dernier, Joseph survivra : il naît le 6 décembre[5] 1878[6] à Gori. Le petit garçon a le deuxième et le troisième orteils palmés[7], mais il est en bonne santé ; Ékateriné a beaucoup prié Dieu pour que ce fils ne meure pas avant sa première année.

La famille vit dans la pauvreté, dans une maisonnette de Gori. Ékateriné dira par la suite : « La pluie coulait par le toit de notre petite maison sombre et il faisait humide. On mangeait mal[8] »[9]. Le climat familial est violent : Vissarion, souvent ivre, bat sa femme ainsi que Joseph et, en 1883, il quitte le foyer, obligeant Kéké à trouver du travail. Elle occupe un poste de bonne à tout faire chez de riches employeurs de Gori pour lesquels elle fait le ménage, des travaux de couture et cuit le pain. Il est également fait mention de prostitution[Par qui ?][réf. nécessaire]. Elle sera recueillie au presbytère, chez le prêtre orthodoxe Tcharkviani aux côtés duquel elle s'installe et qui la conseille sur l'avenir de Joseph. En 1888, Ékateriné encouragea son fils à entrer dans les ordres et finance ses études avec son maigre revenu. Durant l'été 1889, Ékateriné est passée près de la catastrophe, son fils a failli être écrasé par une lourde charrette, il n'a que le bras gauche de cassé, mais cette séquelle le suivra toute sa vie[10].

Après la révolution

Bien des années plus tard, son fils, devenu secrétaire général du Parti Communiste de l'Union soviétique, l'installera dans un palais caucasien d'où ils s'échangeront des lettres en géorgien qui nous sont parvenues (-). La relation qu'avait Staline avec sa mère reste mystérieuse au cours des années 1930. Apparemment, il ne lui aurait pas rendu visite avant d'apprendre qu'elle était gravement malade au printemps 1935. Cette visite aurait occasionné cet échange :

« - Ékateriné : Qu'est-ce que tu fais maintenant, Joseph ?
-
Staline : Te souviens-tu du tsar ?
- Ékateriné : Oui.
- Staline : Eh bien, je suis comme le tsar.
- Ékateriné : Tu aurais mieux fait d'être prêtre... »[11]

Peu de temps avant sa mort, lorsqu'on l'interrogea sur son mari Vissarion, elle répondit qu'il était mort en 1890 lors d'une « rixe de soûlards », comme le raconte Irémachvili, ami d'enfance et biographe de Staline, et le confirme Svetlana Allilouieva la petite-fille de celui-ci.

Ékateriné meurt âgée de 79 ans, peu de temps après, le à Tiflis. Staline ne se rendra pas à son enterrement et il fait envoyer une couronne sur laquelle était inscrit : « À sa chère mère et aimée de son fils Joseph Djougachvili (Staline) ». Elle repose au Panthéon de Mtatsminda[12].

Références

  1. Selon sa nécrologie, qui apparut dans le journal de l'université de Tbilissi.
  2. Le 29 mai dans le calendrier grégorien
  3. Simon Sebag Montefiore, Le jeune Staline, p. 49
  4. Simon Sebag Montefiore, Le jeune Staline, p. 53
  5. Le 18 décembre dans le calendrier grégorien
  6. Staline fera changer ultérieurement sa date de naissance au .
  7. Simon Sebag Montefiore, Le jeune Staline, p. 54
  8. interview de La Pravda, 1935
  9. (ru) « Екатерина Джугашвили », sur hrono.ru (consulté le )
  10. Simon Sebag Montefiore, Le jeune Staline, p. 67
  11. (en) Edvard Radzinsky, Stalin : The First In-depth Biography Based on Explosive New Documents from Russia's Secret Archives Paperback, Anchor, 1997, p. 336.
  12. Paul B. Rich, Crisis in the Caucasus : Russia, Georgia and the West, Routledge, , 246 p. (ISBN 978-0-415-54429-0, lire en ligne), p. 145

Bibliographie

  • (de) Irémachvili, Stalin und die Tragödie Georgiens, Berlin, 1932.
  • Roy Medvedev, La Famille du tyran.
  • Lily Marcou, Staline : vie privée, Calmann-Lévy, 1996.
  • Joseph Staline, Chroniques de l'Histoire, 1996.
  • Jean-Jacques Marie, Staline, Paris, Fayard, , 994 p. (ISBN 2-213-60897-0, présentation en ligne).
  • « Staline, dictateur rouge au sang bleu ? », Courrier international, .
  • Simon Sebag Montefiore, Le jeune Staline, (traduit de l'anglais par Jean-François Sené), Calmann-Lévy, 2008, (ISBN 978-2-2701-3296-4)
  • Alexandre Bensi, "K., mère de Staline", 2020, (ISBN 9798566924601)
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