Edwige Feuillère

Edwige Feuillère, née Edwige Louise Caroline Cunati, est une actrice française de théâtre et de cinéma, née le à Vesoul (Haute-Saône) et morte le à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Considérée comme l'une des actrices les plus importantes de sa génération, elle occupe une place importante dans l'histoire du cinéma et du théâtre.

Edwige Feuillère a été nommée Grand officier de la Légion d'honneur et Commandeur des Arts et des Lettres.

Biographie

La place Edwige-Feuillère à Vesoul.

Fille d'un entrepreneur de travaux originaire de la province de Côme (Italie), Edwige Louise Caroline Cunati naît le au 13, boulevard de Besançon (actuel boulevard Charles-de-Gaulle) à Vesoul[1]. Un théâtre inauguré le 3 janvier 1983 ainsi qu'une place au centre-ville inaugurée par son ami Guy Tréjan portent son nom dans la ville préfecture.

Ancienne élève du conservatoire d'art dramatique de Dijon, elle y obtient un premier prix de comédie et de tragédie en  ; elle fait une carrière de plus de soixante années sur les planches (1930-1992), commencée à la Comédie-Française, et plus de quarante ans au cinéma (1931-1974).

Le , elle épouse l'acteur Pierre Feuillère dont elle gardera le nom tout au long de sa carrière[2].

Elle incarne Marguerite Gautier dans La Dame aux camélias d'Alexandre Dumas fils en 1939, au théâtre des Galeries Saint-Hubert à Bruxelles et, en 1940, au théâtre Hébertot à Paris, puis de nouveau en 1942, avant d'interpréter le personnage de Lia dans Sodome et Gomorrhe de Jean Giraudoux en 1943.

Au cinéma, elle débute sous le nom Cora Lynn en 1931 dans Le Cordon bleu. Elle tourne dès lors avec les grands metteurs en scène de l'époque ; Edwige Feuillère devient célèbre en 1935 par son interprétation dans Lucrèce Borgia, un film d'Abel Gance.

Elle tourne également avec Max Ophüls dans Sans lendemain en 1939 et interprète, en 1940, le rôle de Sophie Chotek dans De Mayerling à Sarajevo du même réalisateur ; elle obtient encore un grand succès avec Mam'zelle Bonaparte de Maurice Tourneur en 1941. Un autre de ses films majeurs date de 1941, La Duchesse de Langeais d'après Honoré de Balzac avec des dialogues de Jean Giraudoux, un film dans lequel elle interprète une coquette rattrapée par le grand amour interprété par Pierre Richard-Willm, le partenaire de ses débuts au cinéma dans Barcarolle en 1935.

Devenue une des vedettes les plus populaires de sa génération, elle joue avec Gérard Philipe dans L'Idiot en 1946, d'après Fiodor Dostoïevski, et avec Jean Marais dans L'Aigle à deux têtes de Jean Cocteau en 1948. Elle incarne Julie de Carneilhan en 1949, la Dame en blanc dans le Blé en herbe en 1954, et La Folle de Chaillot de Jean Giraudoux en 1965.

Au théâtre, elle s'illustre dans Partage de midi de Paul Claudel aux côtés de Jean-Louis Barrault et Pierre Brasseur ; elle était alors la muse de Paul Claudel.

Elle joue en 1971 dans Doux oiseau de jeunesse de Tennessee Williams, traduit par Françoise Sagan, dans une mise en scène d’André Barsacq au Théâtre de l'Atelier.

Elle joue en 1975 dans La Chair de l'orchidée de Patrice Chéreau, son dernier rôle au cinéma. En , elle interprète une énergique tante Alix dans la série télévisée de Nina Companeez, Les Dames de la côte.

En 1992, elle revient au théâtre grâce à Jean-Luc Tardieu, directeur de la Maison de la culture de Loire-Atlantique et metteur en scène, dans un spectacle intitulé Edwige Feuillère en scène, un florilège des plus beaux moments de sa carrière, des extraits de ses plus grands rôles et le souvenir de ses chers amis acteurs et auteurs ; elle se produit à Nantes à l'Espace 44 et au théâtre de la Madeleine à Paris pour cinquante représentations.

En 1993, la chaîne Arte propose un documentaire filmé au musée Jacquemart-André à Paris, sur la carrière d'Edwige Feuillère, intitulé Vertige Feuillère ; la comédienne y raconte sa longue carrière en feuilletant un grand livre dans lequel on peut voir quelques extraits de ses plus grands films : Sans lendemain en 1939, l'Aigle à deux têtes en 1947, etc.

Son dernier rôle pour la télévision est, en 1995, celui de la princesse de Blomont-Chovry dans la Duchesse de Langeais de Jean-Daniel Verhaeghe.

Fin de vie et mort

Le , en apprenant la mort de Jean Marais, son partenaire dans L'Aigle à deux têtes, elle est victime d'une crise cardiaque. Elle meurt quelques jours plus tard à l'hôpital Ambroise-Paré de Boulogne-Billancourt[3].

L'héritage d'Edwige Feuillère

Le théâtre Edwige-Feuillère de Vesoul, qui porte le nom de l'actrice depuis 1983.
Foyer Edwige-Feuillère, 45, rue de Trévise (Paris).

Le centenaire d'Edwige Feuillère s'inscrit dans la liste des célébrations nationales en 2007. À cette occasion, le théâtre de Vesoul, sa ville natale, qui porte son nom depuis 1983, lui consacre en novembre 2007 une exposition de photographies et un cycle de films. À quelques centaines de mètres de ce théâtre, la ville de Vesoul a baptisé une nouvelle place à son nom, en plein centre-ville, dans un quartier complètement rénové, à l'intersection des rues Paul-Morel et de l'Aigle-Noir.

L'actrice est représentée dans la fresque peinte en trompe-l'œil par Charles Hoffbauer (1875-1957), Grand Prix de Rome 1924, au plafond de la coupole du château d'Artigny à Montbazon (Indre-et-Loire), ancienne propriété du parfumeur François Coty (1874-1934)[4].

Elle a souhaité être inhumée dans le cimetière communal de Beaugency (Loiret) où une allée porte son nom. Une place porte également son nom dans le village proche de Lestiou (Loir-et-Cher) où elle aimait se reposer dans sa grande maison du bourg[5].

L'association « Les Amis d'Edwige Feuillère », créée en avril 2003 à Paris, perpétue la mémoire de l'artiste.

La place Edwige-Feuillère est créée à Paris en 2004 dans le 7e arrondissement, à l'angle des rues Sédillot et Dupont-des-Loges, près de l'immeuble où l'actrice a vécu trente-trois ans.

Le , la mairie de Paris fait apposer une plaque au 16, avenue de la Bourdonnais, à l'endroit où Edwige Feuillère vécut de 1937 à 1970 ; cette manifestation est à l'initiative de la Mutuelle générale des artistes Taylor, de l'Union chrétienne du théâtre et de la musique (UCTM) et de l'association les Amis d'Edwige Feuillère.

Fondée en 1922, l'UCTM, qui a pour but « d'apporter une aide matérielle et morale aux artistes en difficulté quelle que soit leur appartenance », siège au foyer Edwige-Feuillère, 45, rue de Trévise (Paris 9e)[6].

Alain Feydeau (1934-2008), petit-fils du célèbre auteur dramatique, était le confident, le biographe et l'ami d'Edwige Feuillère, auprès d'Antoinette Guédy (1927-2013). Alain Feydeau a fait don de beaux documents et de milliers de photographies de la comédienne à la Bibliothèque nationale.

Théâtre

1931

1932

1933

Hors Comédie-Française

Filmographie complète

Cinéma

Télévision

Distinctions

Récompenses

Décorations

Iconographie

  • 1955 ca - Portrait photographique d'Edwige Feuillère dans sa loge, par le photographe Willy Maywald

Publications

  • Edwige Feuillère, Les feux de la mémoire, Paris, Albin Michel, 1976
  • Edwige Feuillère, Moi, la Clairon, Paris, Éditions J'ai Lu, (ISBN 978-2-277-21802-9)
  • Edwige Feuillère, À vous de jouer, Paris, Albin Michel, 1998

Notes et références

  1. Archives de la Haute-Saône, commune de Vesoul, acte de naissance no 147, année 1907 (vue 40/53 (avec mention marginale de mariage et sans mention marginale de décès)
  2. Archives de Paris 18e, acte de mariage no 3512, année 1929 (vue 3/9).
  3. « Acte de décès », sur CinéArtistes (consulté le )
  4. (fr + en) Patrice de Sarran, François Coty, empereur d'Artigny : le parfum de la gloire, Tours, La Nouvelle République du Centre-Ouest, , 95 p. (ISBN 2-86881-085-3, présentation en ligne), p. 47.
  5. Bertrand Beyern, Guide des tombes d'hommes célèbres, Paris, Le Cherche midi, , 385 p. (ISBN 978-2-7491-2169-7, lire en ligne), p. 98.
  6. « Présentation de l'association », sur edwigefeuillere.canalblog.com.
  7. Décret du 31 décembre I992 portant élévation à la dignité de grand'croix et de grand officier

Voir aussi

Bibliographie

  • Alain Feydeau, Edwige Feuillère PAC, (ISBN 978-2853362009), 1983
  • Alain Feydeau, Edwige Feuillère, Paris, H. Veyrier, , 259 p. (ISBN 2-85199-548-0 et 978-2851995483)
    biographie complétée avec 260 photos
  • Yvan Foucart, Dictionnaire des comédiens français disparus : 694 portraits, 2147 noms, Mormoiron, Y. Foucart, , 1186 p. (ISBN 978-2-9531139-0-7)
  • Marie-Christine Giordano, Edwige Feuillère-Alain Feydeau, Un demi-siècle de fidélité, Éditions Abatte Piolé, 2009.

Liens externes

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