Edwardsiella andrillae

Edwardsiella andrillae est une espèce d'anthozoaires récemment découverte (en 2010) en Antarctique, sous la banquise[1]. Cette espèce appartient à la famille des Edwardsiidae, qui regroupe des anémones vivant dans des terriers.

Edwardsiella andrillae, seule espèce d'anémone connue à s'enfouir dans la glace
coupes histologiques
Échelle : barre noire = 100µm (sauf mention contraire)
Localisation des premières observations
Edwardsiella andrillae
Edwardsiella andrillae, trouvée sous la glace Antarctique
(Echelle : 10 cm entre les 2 points laser rouge)
Classification
Règne Animalia
Embranchement Cnidaria
Classe Anthozoa
Ordre Actiniaria
Famille Edwardsiidae
Genre Edwardsiella

Espèce

Edwardsiella andrillae
Daly et al., 2013

D'autres espèces d'anémones avaient été signalées en zone antarctiques, trouvées dans des habitats variés, allant des grands fonds[2],[3],[4] à des milieux hypersalins[5],[6],[7],[8],[9] ou au contraire des estuaires hyposalins.
Toutes les espèces d' Edwardsiella décrites avant celle-ci vivent sur eaux côtières.

Elle a été baptisée ainsi en l'honneur du programme de forage ANDRILL.

Cette espèce a été découverte à l'occasion d'une mission d'exploration de la face inférieure de la Banquise de Ross en Antarctique, filmée par un ROV (SCINI). À ce jour, il s'agit du seul représentant du genre Edwardsiella dans la région antarctique[1] et le seul cnidaire du genre Edwardsiella pouvant vivre avec la plupart de son corps enfoui et protégé dans la glace, en ne laissant que sa couronne de tentacules dans l'eau de mer[1].

Description

L'espèce se distingue de tous les autres cnidaires du même genre par le nombre de ses tentacules, par leur taille et par leur distribution.

Adaptations aux milieux extrêmes

L'anatomie et l'histologie d'Edwardsiella andrillae intrigue les scientifiques, car elles ne semblent pas présenter de caractéristiques pouvant expliquer comment cet animal résiste aux défis de la vie dans son environnent (milieu extrême).

Microbiome

Il a fait l'objet d'une étude publiée en 2016 par Murray & al. [10], de même que celui de 5 autres espèces de cnidaires ou coraux mous. Ce microbiote intéresse car pouvant jouer un rôle explicatif de la survie de cette espèce dans plusieurs milieux exconsidérés comme extrêmes pour les cnidaires. D'autres études ont montré que le microbiote de métazoaires (dont anthozoaires) 5 specimens d' E. andrillae ont fait l'objet de prélèvements afin de comparer leur microbiote entre eux et avec ceux d'autres espèces plus ou moins proches, ce qui pourrait éclairer la phylogénétique de l'espèce et sa diversité de microbes symbiotes ou non[10].

Cette étude a apporté des informations phylogénétique substantielles et a conclu à un microbiome peu diversifié, avec seulement sept embranchements détecté, mais dans les 7 spécimens étudiés, les microbes variaient selon les individus (comme cela a aussi été constaté chez d'autres cnidaires)[10].

Parmi les cinq anémones étudiés, le microbiote semblait dominé par des microbes affiliés au groupe des Proteobacteria (Alphaproteobacteria et Epsilonproteobacteria) ou par des microbes affiliés aux bactéries Tenericutes. Il y avait plusieurs types de séquences étroitement liés à celles de à microbiomes d'anémone de mer de zone tempérée ou Antarctique, sauf pour un représentant du groupe Acinetobacter[10].

Notes et références

  1. Daly M, Rack F, Zook R (2013) Edwardsiella andrillae, a New Species of Sea Anemone from Antarctic Ice. PLoS ONE 8(12): e83476. doi:10.1371/journal.pone.0083476
  2. Dunn DF (1983) Some Antarctic and sub-Antarctic sea anemones (Coelenterata: Ptychodactiaria and Actiniaria). Ant Res Ser 39: 1–67. doi: 10.1029/ar039p0001
  3. Fautin DG (1984) More Antarctic and Subantarctic sea anemones (Coelenterata: Corallimorpharia and Actiniaria). Ant. Res Ser 41: 1–42. doi: 10.1029/ar041p0001
  4. Rodriguez ER, Lopez-Gonzalez PJ (2013). New records of Antarctic and Sub-Antarctic sea anemones (Cnidaria, Anthozoa, Actiniaria) from the Weddell Sea, Antarctic Peninsula, and Scotia Arc. Zootaxa 3624.1: 1-100.
  5. Williams RB (1981) A sea anemone, Edwardsia meridionalis, sp. nov., from Antarctica and a preliminary revision of the genus Edwardsia de Quatrefages, 1841 (Coelenterata: Actiniaria). Rec Aust Museum 33: 325-360. doi:10.3853/j.0067-1975.33.1981.271
  6. Ansell AD, Peck LS (2000) Burrowing in the Antarctic anemone, Halcampoides sp., from Signy Island, Antarctica. J Exp Mar Bio Ecol 252: 45-55. doi:10.1016/S0022-0981(00)00232-X. PubMed: 10962064
  7. Rodríguez E (2012) Another bipolar deep-sea anemone: new species of Iosactis (Actiniaria, Endomyaria) from Antarctica. Helg Mar. Resour 66: 211-218. doi: 10.1007/s10152-011-0263-2
  8. Stephenson TA (1935) The British sea anemones, Vol. 2. London: The Ray Society. 426 pp
  9. Hand C, Uhlinger KR (1994) The unique, widely distributed, estuarine sea anemone, Nematostella vectensis Stephenson: a review, new facts, and questions. Estuaries 17: 501-508. doi:10.2307/1352679
  10. Murray, A. E., Rack, F. R., Zook, R., Williams, M. J., Higham, M. L., Broe, M., ... & Daly, M. (2016). Microbiome Composition and Diversity of the Ice-Dwelling Sea Anemone, Edwardsiella andrillae. Integrative and Comparative Biology, icw095 (résumé).

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

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