Eduard Buchner

Eduard Buchner ( à Munich - à Munich) était un chimiste bavarois, lauréat du prix Nobel de chimie de 1907[1].

Eduard Buchner
Naissance
Munich (Royaume de Bavière)
Décès
Munich (Royaume de Bavière)
Nationalité Royaume de Bavière
Domaines Biochimie
Chimie
Diplôme Université de Munich (1888)
Renommé pour Travaux sur la fermentation
Distinctions Prix Nobel de chimie (1907)

Biographie

Né à Munich, il est le fils d'un médecin et professeur de médecine légale, son frère est le médecin Hans Buchner (de). En 1884, il commence ses études de chimie avec Adolf von Baeyer et de botanique avec le professeur Karl Wilhelm von Nägeli à l'institut de botanique de Munich. Après une période où il travailla avec Otto Fischer à Erlangen, il reçoit son doctorat de l'université de Munich en 1888. En 1897, il résout une question débattue depuis longtemps en prouvant que les organismes vivants qui provoquent la fermentation alcoolique ne le font qu'indirectement : on peut obtenir la fermentation alcoolique en l'absence de cellules de levure, à l'aide d'une substance non vivante sécrétée par la levure[2]. Il donne à cette substance (qui, selon une terminologie ultérieure, est un complexe enzymatique), le nom de zymase. En 1905, il obtient la médaille Liebig et en 1907 le prix Nobel de chimie « pour ses travaux en biochimie et sa découverte de la fermentation non cellulaire[1],[3] ».

Durant la Première Guerre mondiale, Buchner servit comme major dans un hôpital de campagne à Focşani en Roumanie. Il fut blessé le 3 août 1917 et mourut de cette blessure 10 jours plus tard à Munich.

Polémique avec Marie von Manasseïnn

Lorsque Marie von Manasseïnn découvre les travaux d'Eduard Buchner, elle s'insurge, et revendique l'antériorité de la découverte. Elle a en effet publié en 1872 un article retraçant ses travaux sur des extraits de levure dans le laboratoire de Julius Wiesner à Vienne l'année précédente. Elle y conclut qu'il n'est pas nécessaire d'avoir de la levure vivante pour obtenir une fermentation alcoolique, ce qu'elle est la première à faire de façon formelle. Eduard Buchner rejette ces revendications. Pour lui, les conclusions de Marie von Manasseïnn relèvent d'un présupposé subjectif ; il conteste le caractère probant de ses expériences, aussi bien en raison de la haute température appliquée pour obtenir de l'extrait de levure, que du temps trop court de stérilisation de la solution sucrée utilisée, conduisant à un risque de contamination[4]. Lors de son discours de réception du prix Nobel, il ne la cite que pour signaler qu'elle a réussi à résoudre un problème méthodologique en pilonnant des levures avec des matériaux pulvérulents afin d'obtenir une texture adaptée aux expériences[2].

Notes et références

  1. (en) « for his biochemical researches and his discovery of cell-free fermentation » in Personnel de rédaction, « The Nobel Prize in Chemistry 1907 », Fondation Nobel, 2010. Consulté le 6 août 2010
  2. Eduard Buchner, « Cell-free fermentation », discours de réception du prix Nobel, 11 décembre 1907 (histoire de sa découverte et des travaux de ses prédécesseurs), en ligne sur nobelprize.org. Reproduit et présenté dans le recueil de Tore Frängsmyr et Sture Forsén : Nobel lectures, Chemistry 1901-1921, World Scientific, 1999, (ISBN 981-02-3405-8), 9789810234058, p. 97-122; livre partiellement consultable sur Google Livres; Pierre Thuriaux, « Eduard Buchner, ou un siècle d’enzymologie », Med Sci. (Histoire de la médecine et des sciences), vol. 14 (1998), 248-251, en ligne.
  3. Buchner E, « Alkoholische Gährung ohne Hefezellen : vorlaüfige Mitteilung », Berichte der Chemischen Gesellschaft 1897 ; 30 : 117-24.
  4. (en) Athel Cornish-Bawden, New Beer in an Old Bottle. Eduard Buchner and the Growth of Biochemical Knowledge, Universitat de València, (ISBN 978-84-370-3328-0, lire en ligne), p. 56, 83

Annexes

Bibliographie

  • Eduard Buchner, « Cell-free fermentation », discours de réception du prix Nobel, 11 décembre 1907 (histoire de sa découverte et des travaux de ses prédécesseurs), en ligne sur nobelprize.org. Reproduit et présenté dans le recueil de Tore Frängsmyr et Sture Forsén : Nobel lectures, Chemistry 1901-1921, World Scientific, 1999, (ISBN 981-02-3405-8), 9789810234058, p. 97-122; livre partiellement consultable sur Google Livres.
  • Pierre Thuriaux, « Eduard Buchner, ou un siècle d’enzymologie », Med Sci. (Histoire de la médecine et des sciences), vol. 14 (1998), 248-251, en ligne.

Articles connexes

Liens externes

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