Edsel

Edsel est une marque de la Ford Motor Company nommée en mémoire du fils d'Henry Ford, Edsel Ford, désignant des modèles des années 1958, 1959 et 1960.
Malgré sa courte durée de vie, la marque est bien connue. Elle est aujourd'hui considérée comme l'un des plus grands échecs commerciaux de l'histoire des entreprises américaines.

Edsel Citation Convertible 1958

Edsel

Création
Disparition
Actionnaires Ford
Produits Automobile

Histoire

Edsel 1959

Ford lança en 1957 le premier véhicule de sa nouvelle marque Edsel, ainsi nommée d'après le nom du fils décédé de Henry Ford. Il s'agissait d'une automobile originale en matière de forme et d'équipement. Outre un imposant confort, l'Edsel était également un véhicule puissant : équipées de V8, les Edsel avaient une puissance comprise entre 300 et 345 ch.

Les raisons de l'échec de ce lancement peuvent être liées au style différent ou aux gros défauts de finition. L'échec est également à attribuer à la politique commerciale de l'époque. L'Edsel est une sorte d'accumulation de tous les désirs exprimés par des acheteurs potentiels du moment ; cette accumulation en a fait un véritable monstre quasi invendable.

Dans la culture populaire américaine, Edsel est synonyme de « raté commercial ». Ainsi, le cas en est parfois cité comme contre-exemple dans les écoles de commerce.

Diverses explications ont été avancées. Telle celle-ci, très freudienne : l'ornement central de la calandre évoquerait un vagin, alors que l'acheteur (le plus souvent masculin, à l'époque de la sortie du véhicule), aurait plutôt recherché, inconsciemment, des traits phalliques dans une automobile.

Lors d'une visite officielle à Lima, au Pérou, le vice-président (et futur président) des États-Unis Richard Nixon saluait la foule depuis une Edsel découvrable et des manifestants bombardèrent la voiture avec des œufs pourris. Interviewé par la presse, « Tricky Dickie » (traduction libre: Richard-l'Embrouille) s'en tira par une pirouette, en affirmant, très pince-sans-rire, que c'était la voiture qui était visée et non pas sa personne ou sa fonction.[1]

En fait, il semble que la cause de l'insuccès soit multifactorielle : lancement sur un marché connaissant un court cycle de récession, fiabilité douteuse des premiers exemplaires par manque de contrôle qualité (les farceurs traduisaient EDSEL par « Every Day Something Else Leaks », c'est-à-dire : « À chaque jour sa nouvelle fuite »), mauvais positionnement au niveau qualité et prix par rapport aux autres marques du groupe, notamment Mercury, liste d'options pléthorique et confuse, cafouillage de l'étude de marché (une grande première dans le monde automobile, pourtant) qui aurait été biaisée pour satisfaire les dirigeants de la firme.

Comme c'est souvent le cas pour les échecs commerciaux provoquant à terme la rareté du produit, ce véhicule mal-aimé durant sa production et donc assez peu diffusé (pour les États-Unis) en raison de sa réputation, a acquis au fil des ans un statut voiture de collection « culte » et une cote enviable chez les amateurs de voitures anciennes. Un club actif, regroupant de nombreux adhérents, est spécifiquement destiné aux propriétaires de cette voiture autrefois considérée comme un « loup ».

Dans la culture populaire

La courte nouvelle La Sortie de San Breta écrite par George R. R. Martin fait référence à cette voiture[2].

L'Edsel est également présente dans La cave à charbon et dans Sage comme une image, deux romans de Ruth Rendell[3].

On peut également voir une Edsel "Citation convertible" dans un épisode de la série télévisée Maigret avec Bruno Cremer (Maigret et les petits cochons sans queue, 2004).

L'écrivain de science-fiction américain Roger Zelazny, au début du célèbre roman L'Île des morts, mentionne cette marque d'automobile parmi des exemples de machines et d'objets appartenant à un passé révolu[4].

Billy Joel y fait référence dans sa chanson We Didn't Start the Fire.

La pièce de Dean Krippaehne Eight Tracks in my Edsel y fait référence.

Notes et références

  1. (en) « the short lived and expensive failure of the edsel (22min 55s) », sur you tube
  2. George R. R. Martin, « The Exit to San Breta » in recueil : A Song for Lya and other stories, 1976 ; « La Sortie de San Breta », in recueil : Chanson pour Lya, J'ai Lu, 1982, trad. M. Cartanas et M.-C. Luong
  3. The Vault, 2011 ; La Cave à charbon, éd. des Deux Terres, 2013 ; A Sight for Sore Eyes, 1998 ; Sage comme une image, Calmann-Lévy, 1999.
  4. Roger Zelazny, Isle of the Dead, 1969 ; L'Île des morts, éd. Mnemos, 2016, trad. Alain Dorémieux

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