Edgar le Pacifique

Edgar, né vers 943 et mort le , est roi d’Angleterre de 959 à sa mort.

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Edgar

Portrait d'Edgar dans la charte de refondation du New Minster (966).
Titre
Roi d'Angleterre
Prédécesseur Eadwig
Successeur Édouard le Martyr
Biographie
Dynastie Maison de Wessex
Date de naissance vers 943
Date de décès
Lieu de décès Winchester
Sépulture abbaye de Glastonbury
Père Edmond Ier
Mère Ælfgifu de Shaftesbury
Fratrie Eadwig
Conjoint Æthelflæd Eneda
Wulfthryth
Ælfthryth
Enfants Édouard le Martyr
Édith de Wilton
Æthelred le Malavisé
Liste des monarques d'Angleterre

Deuxième fils d'Edmond Ier, il devient le souverain des Merciens et des Northumbriens dès 957, puis de toute l'Angleterre à la mort de son frère aîné Eadwig. Son règne est marqué par la réforme monastique menée par les archevêques Dunstan de Cantorbéry et Oswald d'York, ainsi que par l'évêque Æthelwold de Winchester. En 973, Edgar est sacré lors d'une cérémonie grandiose à Bath.

Edgar n'est âgé que d'une trentaine d'années lorsqu'il meurt, en 975. Il laisse deux jeunes fils, Édouard et Æthelred, qui lui succèdent tour à tour sur le trône. Avec le recul, le règne d'Edgar est considéré comme un âge de paix et de prospérité. Le surnom de « Pacifique » (Pacificus) lui est attribué par le chroniqueur du XIIe siècle Jean de Worcester.

Biographie

Jeunesse

Edgar naît en 943 ou 944. Il est le deuxième fils d'Edmond Ier, qui règne sur l'Angleterre de 939 à 946, et de son épouse Ælfgifu. Edmond est assassiné en 946, alors que ses fils sont encore jeunes : Edgar n'a que trois ans et Eadwig, son frère aîné, cinq. C'est leur oncle Eadred, le frère cadet d'Edmond, qui devient alors roi. Edgar est envoyé auprès d'Ælfwynn, l'épouse de l'ealdorman d'Est-Anglie Æthelstan Demi-Roi, l'un des plus puissants nobles du royaume. Il compte parmi ses précepteurs l'abbé Dunstan de Glastonbury.

À la mort d'Eadred, en 955, Eadwig lui succède. Deux ans plus tard, en 957, Edgar devient majeur et il est reconnu la même année roi des Merciens et des Northumbriens. L'hagiographie de Dunstan présente cette situation comme le résultat d'une révolte contre Eadwig, mais celui-ci continue à porter le titre de « roi des Anglais » jusqu'à sa mort, tandis qu'Edgar n'est que « roi des Merciens ». Il est donc plausible que le partage du royaume soit le résultat d'un accord entre les deux frères.

Eadwig meurt le sans laisser d'enfants et Edgar devient l'unique souverain de toute l'Angleterre. Les principaux conseillers du roi défunt restent en place (à l'exception de l'archevêque de Cantorbéry Byrhthelm), ce qui constitue un autre argument en faveur de l'idée d'un partage pacifique du royaume entre les deux frères.

La réforme monastique

Edgar rappelle immédiatement Dunstan d'exil pour le nommer évêque de Worcester, puis de Londres et enfin archevêque de Cantorbury. L'allégation selon laquelle Dunstan aurait d'abord refusé de couronner Edgar car il désapprouvait son mode de vie, fait référence à l'histoire populaire de Wulfthryth, la maîtresse d'Edgar, une femme de Wilton qui lui donne une fille, Eadgyth, en 961. Dunstan reste toutefois le conseiller d'Edgar durant son règne.

Le mouvement de réforme monastique qui restaure la règle bénédictine dans les communautés monastiques d'Angleterre connaît son apogée sous le règne d'Edgar. Les principaux évêchés du royaume sont alors occupés par les chefs de file du mouvement réformateur : Dunstan est archevêque de Cantorbéry, Oswald de Worcester est archevêque d'York et Æthelwold est évêque de Winchester. Une charte richement décorée atteste de la refondation du New Minster de Winchester en 966. Son frontispice enluminé représente Edgar entouré de Pierre et Marie aux pieds d'un Christ en gloire.

Le sacre de 973 et l'assemblée de Chester

Edgar remonte la Dee à bord d'une barge dont huit rois forment l’équipage (illustration de James William Edmund Doyle, 1864).

Edgar est sacré à Bath le , dans une cérémonie impériale envisagée non pas comme l'entrée en fonction, mais comme l'apothéose de son règne. Cette cérémonie, conçue par Dunstan lui-même, est célébrée dans un poème en vers allitératifs de la Chronique anglo-saxonne.

Edgar se rend ensuite avec sa flotte à Chester où il rencontre d'autres souverains des îles Britanniques : le roi d'Écosse Kenneth II, le roi du Strathclyde Mael Coluim mac Domnall, le roi des Hébrides Maccus et les princes gallois du Gwynedd Iago ab Idwal et Hywel ab Ieuaf. La Chronique anglo-saxonne et les historiens anglo-normands du XIIe siècle affirment que ces souverains sont venus jurer fidélité à Edgar, Jean de Worcester allant jusqu'à rapporter qu'ils servent de rameurs à Edgar pour traverser la Dee[1].

Les historiens modernes considèrent avec circonspection cette vision des faits. Les chroniqueurs du XIIe siècle vivent à une époque où les rois anglais cherchent à imposer leur suzeraineté à l'Écosse et ont donc tout intérêt à présenter Kenneth II comme le vassal d'Edgar. Dans le contexte de la fin du Xe siècle, il est plus plausible que l'assemblée de Chester constitue une sorte de sommet diplomatique où les différents souverains britanniques s'efforcent de régler leurs différends, sans qu'aucun d'eux ne soit reconnu comme supérieur aux autres, quand bien même la démonstration de la puissance navale de l'Angleterre place Edgar en position de force[1].

Mort et succession

Edgar meurt le à Winchester, et est enterré à l'abbaye de Glastonbury. Il est à peine âgé de trente-et-un ou trente-deux ans et ne semble pas avoir pris de mesures concernant sa succession[1]. Ses deux fils peuvent prétendre au trône, Édouard en tant que fils aîné et Æthelred en tant que fils de la reine Ælfthryth. En fin de compte, la couronne revient à Édouard, mais il est assassiné trois ans plus tard, peut-être à l'instigation d'Ælfthryth, dont le fils monte à son tour sur le trône.

La mort d'Edgar est l'objet d'un autre poème dans la Chronique anglo-saxonne.

Postérité

Par contraste avec le règne troublé de son fils Æthelred, l'époque d'Edgar est considérée a posteriori comme un âge de paix et de stabilité, ce qui lui vaut le surnom de Pacificus, « le Pacifique », dans la chronique de Jean de Worcester, rédigée au XIIe siècle[1]. Les sources rapportent peu d'événements survenus sous son règne.

Il est reconnu comme saint par l'Église catholique romaine qui le célèbre le .

Mariages et descendance

On connaît quatre enfants d'Edgar, trois fils et une fille, qu'il a eu de trois femmes différentes :

Références

Bibliographie

Liens externes

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