Echoes (chanson)

Echoes est une chanson de Pink Floyd, avec de longs passages instrumentaux, des effets sonores et une improvisation de rock.

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Echoes

Chanson de Pink Floyd
extrait de l'album Meddle
Sortie
Durée 23:32
Genre Rock progressif, rock psychédélique
Auteur Roger Waters
Compositeur Roger Waters
David Gilmour
Richard Wright
Nick Mason

Pistes de Meddle

Elle a été écrite par les quatre membres du groupe (Roger Waters, Richard Wright, David Gilmour et Nick Mason), Echoes est le long final du disque Meddle (1971). La chanson dure vingt-trois minutes et trente secondes et prend toute la face B sur l'enregistrement vinyle. Elle apparaît aussi plus brièvement comme la cinquième chanson de la compilation à qui elle donne son nom, Echoes: The Best of Pink Floyd. Echoes est la troisième chanson la plus longue du répertoire de Pink Floyd après Atom Heart Mother (suite) (23 min 44 s) et les neuf parties de Shine On You Crazy Diamond (qui, dans leur ensemble, représentent plus de vingt-six minutes). Echoes, pourtant, n'est pas séparée en parties comme les deux autres ; toutefois, la composition a été à l'origine faite de fragments séparés et, plus tard, a été coupée en deux pour servir à l'ouverture et à la fermeture du film Pink Floyd: Live at Pompeii.

Dans des entrevues de Roger Waters pour la promotion de son disque Amused to Death, le musicien a assuré qu'Andrew Lloyd Webber a plagié des thèmes d'Echoes pour sa comédie musicale The Phantom of the Opera. À 19 min 58 s de la chanson, la partition de basse est identique à l'introduction du Fantôme de l'Opéra. Néanmoins, il a décidé que la vie était trop longue pour prendre la peine de lui faire un procès.

Echoes se range parmi les chansons les plus originales et les plus ambitieuses de Pink Floyd. Le titre commence avec un thème marin, inspiré par la note de piano créée par Rick Wright (et qui ressemble à un sonar) passée dans une cabine Leslie.

À la différence du morceau Atom Heart Mother, il était relativement facile pour Pink Floyd de reproduire Echoes sur scène (comme on peut le voir dans le film Pink Floyd: Live at Pompeii) sans avoir besoin de musiciens additionnels, bien que parfois le passage d'un clavier à l'autre causât des problèmes sur scène. Originellement, Wright commençait le morceau au piano amplifié au travers d'une cabine Leslie, passait ensuite à l'orgue Hammond juste avant le premier couplet, puis à l'orgue Farfisa pendant la section « mouettes », avant de revenir au Hammond pour le dernier couplet et finalement au piano pour la coda. Même si, dans le cas du live à Pompéi, on entend en même temps orgue Hammond et piano, en effet des pistes musicales ont été enregistrées en studio par le groupe en post-production avant la sortie du film.

Sur scène

La genèse de cette pièce musicale se trouve dans une collection d'expérimentations musicales écrites séparément par chaque membre du groupe et enregistrées sur une série de bandes intitulées Nothing, Parts 1-24. Les bandes suivantes du travail en marche ont été nommées The Son of Nothing et The Return of the Son of Nothing ; ce dernier titre a été par la suite employé comme "titre de travail" pendant ses premières exécutions en spectacle début 1971.

Pendant cette étape du développement du morceau, le premier couplet de la chanson a été fini. Il s'est à l'origine rapporté à la réunion de deux corps célestes, mais peut-être en raison de ses préoccupations croissantes, Waters a décidé de revenir sur des paroles concernant le thème sous-marin. Le titre Echoes a été également soumis aux révisions significatives avant et après la sortie de Meddle : Waters, un fan de football, a proposé que le groupe appelle son nouveau morceau We Won the Double pour célébrer la victoire d'Arsenal en 1971, et pendant une tournée en Allemagne en 1972, il a jovialement présenté la chanson sous le titre de : Looking Through the Knothole in Granny's Wooden Leg (à Böblingen, dans la banlieue de Stuttgart, le ) puis sous le titre de The March of the Dam Busters (à Francfort, le lendemain).

Synchronisation

Selon certaines rumeurs[1], Echoes se synchronise avec le dernier segment (intitulé Jupiter and Beyond the Infinite) du film de Stanley Kubrick 2001, l'Odyssée de l'espace (1968).

Echoes est sorti trois ans après le film et dure vingt-trois minutes et trente et une secondes, la même durée que le segment Infinite. Les vocalisations bourdonnantes entendues dans les scènes finales du film semblent s'accorder avec les discordantes vibrations de la basse de Waters au milieu de Echoes, aussi bien qu'avec les glissando choraux de son final. Un autre lien notable se produit à l'instant précis d'un changement de scène : crescendo de claviers alors que les paroles recommencent pour le couplet final. Enfin, les paroles des premières versions contenaient des références aux planètes, entièrement appropriées au film.

Adrian Maben a recréé ce mariage de la musique et de l'image dans le montage de son director's cut de Pink Floyd: Live at Pompeii en employant des images de synthèse.

Aucun membre du groupe n'a jamais déclaré que la synchronisation fût intentionnelle ; de plus, la technologie pour jouer la synchro du film dans un studio d'enregistrement aurait été coûteuse et difficile à mettre en œuvre. Cependant Roger Waters est parfois cité comme ayant affirmé que l'échec du groupe à participer à la bande originale du film de Kubrick était son « plus grand regret ». Kubrick avait demandé plus tard au groupe s'il pourrait utiliser Atom Heart Mother pour son film Orange mécanique. Pink Floyd a refusé parce que « la musique semblerait idiote une fois extraite du contexte ». Néanmoins, une copie de l'album Atom Heart Mother peut être aperçue dans ce film, derrière le comptoir d'un magasin de disques.

Découpage du morceau

Si l'on suit la synchronisation du morceau avec Jupiter and Beyond the Infinite, on peut aisément accéder à un découpage relativement précis de la pièce, car ce dernier segment de 2001, l'Odyssée de l'espace est déjà séparé plus ou moins en plusieurs parties (par exemple on peut observer une nette transition entre le passage du « voyage au-dessus des planètes » et celui dans les « appartements »), qu'Echoes suit parfaitement, si bien synchronisée avec le film, en changeant de rythme ou en rajoutant des instruments, etc., lors du passage à une autre partie. Le moment le plus troublant est un changement radical de ton dans la chanson au bout de 19 minutes, qui est synchronisé à la seconde près avec un verre brisé par David Bowman dans le film.

Voici un découpage approximatif que l'on peut proposer à partir de la synchronisation du morceau avec Jupiter and Beyond the Infinite :

  • Part I (0:00 - 7:01)

Durant cette partie psychédélique et extrêmement progressive introduite au clavier passé dans une cabine Leslie, dans 2001, l'Odyssée de l'espace on peut observer des planètes (dont Jupiter) traversant l'écran puis des rayons de lumière arrivant vers le spectateur à partir d'un point de fuite situé au centre de l'écran. Cette partie se termine sur un œil qui cligne plusieurs fois, changeant de filtre à chaque clignement. On peut encore séparer cette partie en deux : de 0:00 à 2:57 fait office d'introduction, et à 2:57, le chant entre, ouvrant la seconde partie.

  • Part II (7:01 - 11:25)

Cette partie est jouée sur un rythme jazzy et correspond à un long instrumental sur lequel David Gilmour exécute l'un des plus longs solo de guitare de l'œuvre de Pink Floyd (4:24, c'est-à-dire durant toute cette section). À l'écran, cette partie est introduite par l'arrêt des clignotements de l'œil cité précédemment et on peut observer une galaxie, des « courbes de lumière » et d'autres effets de couleur, elle se termine à nouveau par le clignotement d'un œil changeant de couleur.

  • Part III (11:25 - 15:02)

Cette partie, souvent appelée Seagull Part en raison du solo de guitare, joué avec la pédale wah-wah branchée à l'envers (la guitare branchée dans la prise de sortie de la pédale), qui produit ainsi un effet dit seagull (mouette en anglais) faisant penser à des cris d'oiseaux marins et des bruits d'albatros que l'on peut entendre dans le fond, nous montre ce qui pourrait être des paysages de planète et d'atmosphère passé dans un filtre de couleur vive et se termine aussi par les clignements de l'œil.

  • Part IV (15:02 - 23:30)

Enfin, la dernière partie reprend peu à peu le thème, commençant comme au début du morceau par le Si (ou B) au clavier et à la cabine Leslie et nous montre une scène se déroulant dans des appartements ou un vieil homme se lève et va dîner « au rythme d'Echoes ». La rupture musicale soudaine, qui semble synchronisée avec le verre brisé par David Bowman dans le film, se produit exactement à 19:11. A la 21ème minute commence la conclusion de l'album, qui sous la forme d'un dialogue harmonieux entre la guitare et le piano évoque fortement un adieu comme dans le film.

Musique et structure

La chanson commence par un "son ping", créé à la suite d'une expérience menée très tôt dans les sessions de Meddle, produit en amplifiant un piano à queue joué par Richard Wright, et en envoyant le signal par un haut-parleur Leslie et une unité Binson Echorec. Après plusieurs "pings", une guitare slide jouée par David Gilmour rejoint progressivement le groupe. Gilmour utilise une guitare slide dans certains autres effets sonores lors de l'enregistrement en studio et pour l'introduction dans les spectacles en direct de 1971 à 1975. La chanson adopte une structure qui change entre do# mineur et fa# mineur, tous les instruments se rejoignant pour deux vagues de do# majeur/si♭, la majeur, et sol#sus4 qui se résout à un sol# majeur.

Au bout de trois minutes, les instruments jouent en do# mineur en 4/4 et les principaux couplets sont chantés en harmonie par Gilmour et Wright. À la place d'un refrain, un riff de guitare descend chromatiquement de Do# à La, et remonte chromatiquement à Do#, plusieurs fois avant de jouer Mi majeur, Si majeur et Do majeur. Un autre couplet et un "chorus" suivent le premier, puis un solo de guitare joue sur une progression de couplets et culmine à la fin de deux progressions de "chorus". Dans certaines versions live, une troisième progression de "chorus" a été ajoutée.

Le point culminant est le début d'un long passage d'improvisation, qui dure sept minutes. La guitare basse, jouée par Roger Waters, joue une séquence répétitive de si et do#, tandis que le batteur Nick Mason joue un rythme 4/4 entraînant et que Wright joue l'accompagnement sur un orgue Hammond. Gilmour joue plusieurs courts solos de guitare, parfois déformés, en do# mineur ainsi qu'en mi majeur, fa# majeur, la majeur et si majeur.

À onze minutes, la section d'improvisation se croise avec la section "bruitages" de la chanson qui commence par un crescendo "vent", créé par Waters en utilisant un glissement de guitare sur ses cordes de basse et en envoyant le signal à travers un Binson Echorec. Un bruit aigu et strident, joué par Gilmour à la guitare, est prédominant dans cette section largement ambiante. Après la création de la chanson, Nick Mason a noté que le son de guitare dans la section centrale d'"Echoes" a été créé par inadvertance par David qui a branché une pédale wah-wah à l'avant. Parfois, de grands effets sont le résultat de ce genre de pur hasard, et nous étions toujours prêts à voir si quelque chose pouvait fonctionner sur un morceau. Les bases que nous avions reçues de Ron Geesin pour aller au-delà du manuel avaient laissé des traces". On peut entendre des "sifflements" harmoniques produits par Wright en tirant et en tirant certaines barres de traction sur l'orgue Hammond. Des crochets ont été ajoutés à la musique à partir d'un enregistrement d'archives (comme cela avait été fait pour certaines des premières chansons du groupe, notamment "Set the Controls for the Heart of the Sun").

Au bout de quinze minutes, la section "bruitages" disparaît et un orgue Farfisa Compact Duo joué par Wright s'efface. Plusieurs autres bruits de "ping" sont entendus, puis une séquence de "renforcement" prolongée est jouée en si mineur, fa# mineur, si/ré et mi/mi. Les cymbales de Mason débutent légèrement, puis crescendo au fur et à mesure que la section se poursuit. Gilmour joue des notes de guitare en sourdine pour correspondre à la ligne de basse, que Waters lui-même commence à la moitié de la section. Wright joue un solo d'orgue, qui dure jusqu'à la fin de la "construction". À la fin de la "construction", il y a un point culminant musical, où Gilmour joue des notes de guitare aiguës en la majeur tandis que le reste du groupe ne joue que les notes de basse. Suit une courte séquence structurellement similaire au "build-up", sauf que toute la progression des accords est transposée sur un ton entier pour correspondre à la tonique de la chanson, do# mineur.

La fin du climax instrumental conduit au troisième couplet de la chanson, suivi d'un autre "refrain". Le groupe joue sur deux autres structures de "refrain", puis une progression de couplets répétée et calme sert de conclusion à la chanson. Dans cette section, on entend un segment "choral". Il a été créé en plaçant deux magnétophones dans des coins opposés d'une pièce ; les bandes des accords principaux de la chanson ont ensuite été introduites dans un enregistreur et lues en même temps que l'enregistrement. L'autre enregistreur était alors réglé pour jouer ce qui était enregistré ; cela créait un retard entre les deux enregistrements, ce qui influençait fortement la structure des accords tout en lui donnant un aspect très "mouillé" et "résonnant". Cet effet donne également lieu à un glissando Shepard-Risset.

Personnel

Reprises

Références dans d'autres médias

Dans la quatrième partie de JoJo's Bizarre Adventure, Diamond is Unbreakable, le Stand de l'un des protagonistes de cette partie, Koichi Hirose, se nomme "Echoes" en référence à cette chanson. Pour des raisons de copyright, les localisations anglaises des jeux et de l'anime le renommeront "Reverb".

Notes et références

  1. Jupiter And Beyond The Infinite. Synchronicity Arkive

Liens externes

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