EUFOR Tchad/RCA

La force européenne EUFOR Tchad/RCA[1] était une force opérationnelle multinationale dirigée par l'Union européenne au Tchad et en République centrafricaine, dont l'objectif est d'appliquer la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies no 1778 du . Sa mission s'est achevée en 2009 (l'OHQ du Mont-Valérien a fermé ses portes le tandis que la date de fin d'opération avec transition en faveur des Nations unies était effectuée au ).

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EUFOR Tchad/RCA

Cocarde de l'EUFOR Tchad/RCA

Création 2007
Dissolution 2009
Allégeance  Union européenne
Type Force multinationale européenne
Rôle Maintien de la paix
Effectif 3 700

Historique

Militaire des forces armées polonaises engagé dans l'EUFOR Tchad/RCA armé d'une mitrailleuse Kalachnikov.
Plaque dans la forteresse du Mont-Valérien (Suresnes, France). Elle est située devant une pousse de Quercus petraea (aussi dit « Irish Oak Tree »), offerte par l'équipe militaire irlandaise en mémoire de l'opération commune au Tchad.

L'action commune de l'Union européenne a été décidée par le Conseil de l'Union dès le (cf. Action commune 2007/677/PESC du Conseil, relative à l’opération militaire de l’Union européenne en République du Tchad et en République centrafricaine, Journal officiel de l'Union européenne). L'accord définitif de mise en œuvre a été donné le lors du Conseil européen de Bruxelles pour le déploiement d'une force militaire européenne de 3 700 hommes au Tchad et en République centrafricaine (RCA), baptisée EUFOR Tchad/RCA. L'objectif principal de cette force est la sécurisation des camps de réfugiés dans les deux pays (estimés à 723 000 dont 241 000 Soudanais réfugiés au Tchad, 3 000 Soudanais réfugiés en RCA, 179 000 réfugiés tchadiens internes et 300 000 réfugiés centrafricains internes - seuls 20 000 de ces derniers, situés au Nord-Est du pays, seront sous protection de l'Eufor) et de la frontière entre la province soudanaise du Darfour et le Tchad et la RCA. L'Eufor doit par ailleurs assurer la protection du personnel et de l'infrastructure de l'ONU, notamment de la MINURCAT mais aussi de ses agences (HCR, PAM, OMS, PNUD), des ONG opérant dans les camps de réfugiés et faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire dans les deux pays et à destination du Darfour. Son déploiement a démarré (France, Irlande, Pologne, Italie, Pays-Bas, Suède, Autriche), hors militaires français déjà pré-positionnés (500 hommes au sein de l'opération permanente française au Tchad baptisée opération Épervier), et a été finalisé en , juste avant la saison des pluies. Le besoin d'agir rapidement est la cause de la forte participation française à l'opération, cette dernière étant la plus à même de se déployer dans cette zone.[réf. nécessaire]

Ses troupes sont fournies par 23 pays membres de l'Union européenne dans le cadre de la Politique européenne de sécurité et de défense (PESD) :

  • France 1 700 militaires + 8 hélicoptères - bataillon centre
  • Irlande 450 militaires + 2 hélicoptères (loués à une société privée[2]) - bataillon sud
  • Pologne 400 militaires + 3 hélicoptères - bataillon nord
  • Suède 200 puis 80 militaires (dans la première moitié de l'opération)
  • Autriche 170 militaires
  • Belgique 70 militaires + rotations d'avion C-130
  • Espagne 80 militaires + rotation d'avion Casa
  • Pays-Bas 90 militaires - bataillon sud - + rotation d'avion C-130
  • Finlande 60 militaires - bataillon sud
  • Slovénie 15 militaires - bataillon centre
  • Italie 90 militaires (hôpital de rôle 2 - Abéché)

Présence dans l'État-Major de force essentiellement

D'autres pays non membres de l'UE y participent également :

  • Albanie 60 militaires (arrivés en )
  • Croatie 15 militaires ()[4]
  • Russie 100 militaires et 4 hélicoptères Mi8MT (arrivées en )[5]

NB : les chiffres sont arrondis car les effectifs fournis ont bougé suivant les périodes (sources : EUFOR / Bruxelles2)

L’EUFOR Tchad/RCA est placé sous le commandement du général irlandais Patrick Nash et son centre opérationnel (OHQ), état-major de niveau stratégique est situé au mont Valérien près de Paris. Il comprend 160 personnes venant de 18 États européens[6]. Son État-Major de force (FHQ) est armé par le PC de Force de l'état-major interarmées (EMIA-FE) de Creil, situé à Abéché sous le commandement du général de brigade français Jean-Philippe Ganascia[7].

Cependant, le déploiement de l'Eufor Tchad/RCA a été retardé par la tentative d'une colonne rebelle tchadienne réfugiée au Soudan de prendre le pouvoir au Tchad[réf. nécessaire]. Cette tentative ayant échoué, le déploiement a repris en . Le , un soldat français de l'Eufor au Tchad / RCA, le sergent Polin, en reconnaissance près de la frontière soudanaise, est tué à la suite d'un accrochage avec les forces soudanaises. Il avait franchi "accidentellement" la frontière. Frontière considérée comme peu stable[8]. Le , le général Patrick Nash a déclaré la Capacité Opérationnelle Initiale (IOC) de l’opération EUFOR TCHAD-RCA, marquant le début effectif de la mission européenne[9]. Le , le Congrès espagnol a autorisé le déploiement de 100 soldats pour la mission EUFOR Tchad/RCA[10].

Le , la mission EUFOR de l'UE a passé le relais à la MINURCAT II - la force des Nations-Unies[11]. Selon une dépêche AFP du 15.03.09 | 09h12, l'Eufor « a passé formellement le flambeau à la Mission des nations Unies (Minurcat) dimanche matin lors d'une cérémonie à Abéché ». Des bérets bleus des Nations unies ont remplacé les bérets des différentes nations participantes lors de la cérémonie, sur le camp des Étoiles, en présence notamment de Bernard Kouchner. Mais dans la réalité, la MINURCAT avait pris le commandement le dimanche précédent à 0 heure. Concrètement, la MINURCAT reste surtout composée de quelque 2 000 soldats européens en attendant l'arrivée de forces africaines et népalaises.

Le bilan de l'Eufor est critiqué par un rapport de l'International Crisis Group qui critique un déploiement convenant trop à la France et à Idriss Déby: « La genèse de cette opération, initialement refusée par le Président Déby d'accepter une véritable mission de maintien de la paix dotée d'un mandat politique a mené à de mauvais compromis sur tous les plans. (…) Alors que les soldats de l'Eufor luttaient avec un succès considérable contre les accusations de partialité liées à la présence en son sein d'un contingent français, le blocage de la France contre tout mandat politique a contribué au jeu politique du Président Déby, c'est-à-dire à l'utilisation du déploiement international comme une force de dissuasion psychologique contre une opposition armée et ses soutiens soudanais. (…) Grâce à l'Eufor, la France a donc activement contribué à renforcer Déby sans aider les Tchadiens à trouver une solution durable à leur crise. le processus politique, déjà insuffisant, a été pris en otage par le régime et, grâce à l'Eufor, Déby a renforcé son contrôle sur l'Est[12]

Références

Complément

Articles connexes

Liens externes

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