Doudi Abdelhadi

Doudi Mohamed Abdelhadi (Abdel-Hâdî Dûdî en (?), Cheikh Abdelhadi en (?), Abu Abdelhalim Abdelhadi El Djazairi en (?), أبو عبد الحليم عبد الهادي الجزائري en (?)[réf. souhaitée]) est un prédicateur musulman algérien.

Biographie

Doudi Mohamed Abdelhadi est né le 10 mai 1954 à Redeyef (Tunisie). Il grandit à Guemar (El-Oued) en Algérie. Il fait ses études à l'université islamique d'Al Azhar du Caire (Egypte) puis revient en Algérie en 1975. Il deviendra imam à Alger dès 1976 où il passe son service militaire. D'abord à la mosquée « Bait El Arqam » (Chevalley-Bouzaréah), puis à celle d'El Achour en 1978. Dans ces mosquées, un discours islamiste politique commence à se construire; différentes idéologies islamistes s'y côtoient. Doudi Mohamed Abdelhadi commence ainsi à militer dans la mouvance islamique. Dans une interview accordée à François Burgat, il considère que les idéologues comme Sayid Qotb, Mohammed al-Ghazali et Hassan El Bana ont « un haut niveau intellectuel »[1].

Ses prêches influenceront le futur terroriste algérien Mustafa Bouyali[1],[2], dont il épouse la sœur[3]. Bouyali crée en 1979 le « groupe de défense contre l'illicite », qui adoptera plus tard le nom de Mouvement Islamique Armé.

Doudi Mohamed Abdelhadi s'exile en France dans les années 1985-1987. Il sera condamné à mort par le régime algérien, puis sa peine sera commuée à la prison à perpétuité[4], à la suite de son soutien idéologique aux attentats menés par son beau-frère et disciple, le terroriste Mustafa Bouyali.

Il se rapproche des oulémas saoudiens, à la suite de sa formation à l’université islamique de Médine[5] (Arabie Saoudite), ce qui lui vaut une tazkiyya (recommandation) du théologien saoudien Rabi‘ al-Madkhali, la référence centrale du salafisme en France[4].

En 2013, Doudi Abdelhadi est en quatrième position sur les listes de la mosquée de Paris pour les élections du Conseil régional du culte musulman dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur[4].

Doudi Mohamed Abdelhadi prêche à la mosquée « As Sounna » du Boulevard national dans le troisième arrondissement de Marseille. La mosquée sera fermée pour six mois par arrêté préfectoral du 11 décembre 2017[6] : « Les prêches qui sont tenus au sein de la mosquée « As Sounna » et dont certains sont toujours en ligne sur le site internet « assalafia.com » légitiment le djihad armé[7] et la mise à mort des auteurs d’adultère et des apostats ; appellent à la défaite et à la destruction des mécréants ; incitent à l’application de la loi du Talion à l’encontre de ceux qui combattent Dieu et son prophète et à l’égard desquels la sentence de Dieu est la mort ou la crucifixion ; présentent comme « lâche » celui qui recule devant l’ennemi par peur de mourir en martyr ; glorifient le combattant qui est présenté comme étant forcément gagnant, soit par la victoire, soit par la mort en martyr et une rétribution au paradis ; présentent les Juifs comme des « impurs », « les frères des singes et des porcs » et incitent à prononcer la formule « Allah akbar » dans les lieux publics pour « effrayer les mécréants » ; que M. El Hadi Doudi renforce la légitimité de ces messages en se référant à de nombreux prédicateurs et théologiens radicaux dont certains font l’objet d’une opposition à l’entrée sur le territoire national ; que l’intéressé reconnaît avoir produit des écrits qui ont pu inciter à la haine ; que son discours n’a pas changé depuis 2015, en dépit des nombreux attentats ayant endeuillé le territoire national ».

Il sera expulsé de France vers l'Algérie le 20 avril 2018[8].

Notes et références

  1. (en) François Burgat, The Islamic movement in North Africa, Center for Middle Eastern Studies, , 310 p. (ISBN 0-292-70793-2), p. 261-262
  2. (en) Martin Evans et John Phillips, Algeria : Anger of the Dispossessed, Yale University Press, , 352 p. (ISBN 978-0-300-10881-1 et 0-300-10881-8, lire en ligne), p.129
  3. CERI - Centre d'études des Relations Internationales, Monde arabe, Paris, Fondation nationale des sciences politiques, Centre d'étude des relations internationales, Section monde arabe, , p.50
  4. Samir Amghar, Le salafisme en France : de la révolution islamique à la révolution conservatrice, Presses de Sciences Po, (ISBN 978-2-7246-3126-5, lire en ligne)
  5. Antoine Sfeir et René Andrau, Liberté, égalité, Islam : La République face au communautarisme, Paris, Editions Tallandier, , 264 p. (ISBN 2-84734-206-0), p.68
  6. « Recueil des actes administratifs sprécial N°13-2017-285 Bis », (consulté le )
  7. Jean Chichizola, « Un sulfureux imam salafiste à Marseille », sur FIGARO, (consulté le )
  8. « La Cour ne s’oppose pas à l’expulsion de l’imam salafiste D. vers l’Algérie »
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