Dorette Muller

Dorette Muller, née le à Strasbourg et morte le [1] à l’hospice Bethleem de Cronenbourg[2], est une artiste peintre et affichiste française, active en Alsace.

Pour les articles homonymes, voir Muller.

Son urne repose au cimetière Nord de Strasbourg dans la tombe familiale.

Biographie

Dora Emma Berthe Émilie (Dorette) Muller était fille d'Emma Muller, journaliste, poète et dramaturge renommée en Alsace, militante féministe et de Albert Muller, commerçant négociant en huiles alimentaires sis rue du Faubourg de Pierre.

Grandissant dans un foisonnement culturel, Dorette produit dès son enfance des carnets de dessins signés dont certains nous sont parvenus (sa mère avait détecté son talent précoce pour le dessin).

Dans un collège privé protestant pour jeunes filles, elle suit une scolarité où ses dessins obtiennent les meilleures notes.

Elle étudia à l’école des arts décoratifs de Strasbourg, en compagnie de Lisa Krugell, où elle fut l’élève d’Émile Schneider, qui dirige la section féminine, de Joseph Sattler et de Georges Ritleng. Mais elle peine à son arrivée avec le rigorisme allemand, elle est plutôt fantaisiste. Pendant sa scolarité, elle produit sa 1ère affiche en couleurs pour le 80e anniversaire de la loterie pour les pauvres organisée par la ville de Strasbourg.

Grâce à sa maman, Dorette découvre et fréquente 2 grands mouvements artistiques : « La maison d'art alsacienne » dirigé par Gustave Stoskopf, et le Cercle de Saint-Léonard. Ce qui lui permet d'adhérer à leurs idées de résistance pacifique et culturels face à la germanisation. En 1918, elle publie une carte postale célébrant la fin de la guerre.

Ses premières expositions à Strasbourg (1919 et 1920) révèlent déjà son goût pour les paysages et le folklore alsacien : elle est le « Hansi » au féminin. Elle devient connue après avoir réalisé l'affiche de l'exposition annuelle des travaux d'élèves de l'École des arts décoratifs de Strasbourg où figurent des élèves nus représentant les matières enseignées.

Son œuvre est essentiellement constituée de dessins, portraits, affiches publicitaires, vignettes, cartes postales, mais aussi un livre pour enfant en français et en allemand (l'histoire du lapin « Hasengeschichte »). Elle utilise le crayon, fusain, pastel, encre, aquarelle, huiles, lithographies sur des supports variés : vaisselle, carton, panneaux, murs, papier.

Exilée avec sa mère à Saint-Médard-d'Excideuil (Dordogne) de 1939 à 1953, elle développe son talent de paysagiste (Château d'Excideuil, église de Saint-Médard) et de portraitiste réaliste (le Cantou). Mère et fille collaborent à la Résistance à distance : la mère par ses poèmes et Dorette avec ses dessins humoristiques des allemands. En 1953 : retour en Alsace à Soultz-les-Bains. La mère devenue aveugle a besoin de soins intensifs que Dorette ne peut payer qu'avec ses tableaux. A son décès, Dorette sombre en dépression et quitte Soultz-les-Bains pour Strasbourg où elle sera hébergée dans une mansarde proche du jardin botanique, là elle renaît peu à peu. Salariée au service d'archéologie du Palais Rohan, ses commandes reprennent.

Elle privilégie la représentation des enfants, notamment dans leurs costumes alsaciens, associés à des scènes humoristiques dans le goût de l'imagerie populaire de son époque. Elle réalisa les décorations murales de la clinique infantile des Hospices civils de Strasbourg.

Elle fournit aussi des illustrations pour le célèbre almanach Le Messager boiteux de 1956 à 1973 (sauf en 1970), ainsi que dans l'Almanach de l'Alsace et des Marches de l'Est de 1948 à 1964 (sauf en 1952).

Hommages

  • Il existe actuellement 2 rues portant le nom de Dorette Muller à Mutzig et à Soultz-les-Bains ainsi qu'un chemin Dorette Muller à Strasbourg.

Notes et références

  1. Hommage à Dorette Muller
  2. Dorette Muller sur blogspot

Voir aussi

Bibliographie

  • Hélène Braeuner et Catherine Hueber-Fonné, Les peintres et l'Alsace : autour de l'impressionnisme, Tournai, La Renaissance du Livre, 2003, p. 137-139 (ISBN 2-8046-0741-0)
  • François Lotz, « Dorette Muller », in Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 27, p. 2752
  • Christine Muller, « Dorette Muller » in Femmes d'Alsace : de Sainte Odile à Katia Krafft : portraits de femmes rebelles, Éditions Place Stanislas, 2009, p. 209-220 (ISBN 978-2-35578-039-4)
  • François Pétry et Marie-Laure Ingelaere (dir.), Femmes affichistes en Alsace, de 1900 à 1980 : Lika, Dorette, Hella, Strasbourg, Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, 2009, 187 p. (ISBN 2-85923-037-8) (catalogue d'exposition)
  • Bernard Riebel, Dorette Muller, le sourire de l'Alsace, La Broque, France, 2007, Éd. Les Petites vagues,133 p. (ISBN 978-2-915146-43-1)
  • Valérie Bach et Philippe Wendling, Femmes dans l'histoire, Alsace, Tours, Éditions Sutton, , 147 p. p. (ISBN 978-2813811165), p. 106-107

Articles connexes

Liens externes

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