Dominique Sorrente

Dominique Sorrente, né le à Nevers, est un écrivain/poète français contemporain.

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Biographie

Enfance provençale, ponctuée de nombreux séjours dans les forêts du Morvan et sur la côte Vendéenne, notamment à l'abbaye de Saint-Michel-en-l'Herm. À 17 ans, après sa scolarité à l'école de Provence à Marseille, plusieurs rencontres décisives, en particulier Christian Gabriel/le Guez-Ricord (1948-1988) en qui il salue son « frère aîné en poésie » et qui orientera durablement son écriture.

En 1975, fonde avec Michel Orcel et quelques autres amis la revue Avalanche. Premiers poèmes publiés dans la revue Sud. Rencontre la ville de Sorrente dans la baie de Naples dont il choisit d’habiter le nom. Il participe à l’aventure de la revue Sud de 1986 à 1997. En 1982, Cheyne qui deviendra son principal éditeur pendant vingt ans accueille le manuscrit de La lampe allumée sur Patmos. Lauréat Guy Lévis Mano en 1984, Sorrente reçoit successivement les Prix Luc Bérimont, Antonin Artaud, Louis Guillaume ainsi que plusieurs aides à la création du Centre national du livre et du Conseil général des Bouches-du-Rhône. Une exposition rétrospective lui est consacrée à la Fondation Saint-John Perse à Aix-en-Provence (1999). Son écriture qui se partage entre poésie, micro-fictions et chansons évolue entre la veine troubadour et un lyrisme joueur.

Quelques extraits de l'œuvre sont aujourd'hui traduits en mandarin, en anglais, italien, en allemand, en roumain, en grec…

Participe depuis 2005 au comité de rédaction de la revue Les Archers (Éditions Titanic -Toursky), sous l’impulsion du comédien et metteur en scène Richard Martin.

Dominique Sorrente a partagé durant trente ans la vie de la pédiatre Patricia Le Roux, auteur de plusieurs livres en recherche homéopathique internationale (Narayana éditions), décédée dans un accident sur la voie publique à Paris, en octobre 2011. Ils ont eu ensemble quatre enfants.

Professeur en Culture et Sciences humaines, Dominique Sorrente poursuit aujourd’hui son action poétique à travers ateliers d’écriture, conférences et lectures-spectacles, se définissant volontiers comme « passeur de poésie » auprès de publics divers. Il a notamment créé avec la poète et slameuse Marie Ginet deux spectacles: Nord Sud où vont les fleuves ( production Générale d'Imaginaire) et Zig-zag déclame.

Dominique Sorrente est également le fondateur du groupe du Scriptorium, créé en 1999, au vallon des Auffes, à Marseille. Conçu comme un sémaphore de poésie, "Le Scriptorium" se présente comme un laboratoire d'initiatives visant à faire vivre un espace de poésie en prise sur notre temps. Il procède par « Intervalles », épisodes intenses et éphémères, où se réunissent quelques poètes, artistes et lecteurs en quête d’une expérience partagée des mots. Un livre collectif « Portrait de groupe en poésie » (BoD 2010) témoigne de cette aventure.

Bibliographie

  • Citadelles et Mers (Sud, 1978)
  • L'Apparent de Lumière (Les Heures, 1980)
  • Ephémérides (Le Lamparo, 1980)
  • La Lampe allumée sur Patmos (Cheyne éditeur, 1982)
  • La Combe obscure (1985)
  • Une Route au milieu de la Nuit (Froissart, 1985)
  • Les Voix de Neige (Cheyne, 1988)
  • Petite suite des Heures (Cheyne, 1991) (Prix Artaud)
  • Une seule phrase pour Salzbourg (Cheyne, 1994)
  • La Terre accoisée (Cheyne, 1998)
  • Le petit livre de Qo (Cheyne, 2001)
  • Un crayon pour l'arc-en-ciel/ A crayon for the rainbow (Publibook, 2003)
  • Mandala des Jours (Publibook, 2007)
  • Pays sous les continents, un itinéraire poétique 1978-2008 ( MLD, 2009, prix Georges Perros 2011)
  • Improviser, Feuille volante, 2010
  • C’est bien ici la terre, préface de Jean-Marie Pelt, éditions MLD 2012
  • Il y a de l'innocence dans l'air, L'Arbre à paroles résidence, 2014
  • Tu dis: rejoindre le fleuve, Tipaza, 2014
  • Les gens comme ça va, Cheyne, 2017
  • B comme Bran, sonodrame livre-cd, Le Scriptorium, 2017
  • Les jours mimosas, Cd chansons, Le Scriptorium, 2018
  • À la digue du large, pastels de Gilles Bourgeade, Tipaza, 2020



ainsi que plusieurs participations à des anthologies et livres collectifs en France (éd. Sillages, Nouvel Athanor, Cherche-Midi, Editions Henry, édition Bruno Doucey), à l’étranger et sur les sites internet (Publie.net, Terres de femmes, Recours au poème, Poezibao).

Publication de poèmes en roumain (revue Nord Literatur) d’Un crayon pour l’arc-en-ciel (poésie jeunesse), traduction par Cornelia Balan Pop.

Participation à plusieurs revues, dont : Nunc, Siècle 21, Fusées, Europe, Phoenix, Voix d'Encre, Osiris (États-Unis), Journal des poètes (Belgique), Estuaires (Québec)

Réalisation du Pictodrame- DVD- Entr'acte 1- Lettre à une habitante en chemin avec Daniel Vincent et Colette Papilleau (avril 2007), dédié à la pédiatre homéopathe Patricia Le Roux (1958-2011), dont les travaux de recherche sont accessibles notamment aux éditions Narayana

  • Préfaces :
    • Amin Khan, Archipel Cobalt, préface de Dominique Sorrente, Éditions MLD, Saint-Brieuc, 2010 (ISBN 978-2-917116-16-6)
    • Déborah Heissler, Comme un morceau de nuit, découpé dans son étoffe, Cheyne éditeur 2010

Commentaires sur l'œuvre

"L'oeuvre de Dominique Sorrente, si elle met en scène la quête du verbe et la quête de l'autre - ce qu'on appelle l'amour, en somme- choisit de le faire par des moyens divers. Elle l'interprète, comme on le dit d'une chanson- par la difficile avancée dans un taillis d'images, de références et de signes anciens. Elle la traduit par l'approche de l'île qui tout ensemble enserre, accueille, emprisonne, recentre, mais elle peut tout aussi bien exprimer ce sentiment de la séparation et ce désir d'être réconcilié en usant des images les plus simples et les plus familières. Ce que fait le poète dans son recueil Les gens comme ça va ( Cheyne éditeur, 2017). Olivier Boura, revue Phoenix, n°33, février 2020.

« Qu’il s’agisse de prose ou de poème, l’écriture est limpide et trace le relief d’images saisissantes, et les mots comme lavés offrent une sorte de force ascendante, d’éclairage lucide pour opposer leur ordre et leurs signes aux « milliers d’années de chaos » (Robert Sabatier, Histoire de la poésie française)

"L’artisan de tant de recueils, d’une architecture toujours très concertée, ne cède jamais à la routine : l’imprévisible, "l’imprévu rencontré" , réveille chaque fois notre attention de lecteurs, invente des procédures nouvelles, utilise des « secrets » que sa « fabrique » - ou son inconscient - n’avait pas encore laissés venir au jour. C’est cela qui passionne, quand on le suit depuis longtemps : il invente des formules inédites, quitte un tempo, un rythme, un instrument pour l’autre – à l’instar du musicien, de l’amateur de chant qu’il est, formé à des pratiques plurielles - il surprend toujours. À la longue cependant il s’approche de ce qu’il y a de plus central dans son être poétique : il écrit son Mandala des jours. On se dit a posteriori que tout l’y conduisait : la tension mystique sous-jacente à son œuvre, la « basse continue » qu’on y entend, un peu comme ces gutturales « voix » de trompettes tibétaines résonnant de très loin, les confidences journalières qu’elle sait transmuter en poésie, la contemplation permanente d’une idée de la vie couplée avec l’idéal d’une écriture, et l’insularité comme figure récurrente de nombreux poèmes..."

« Dominique Sorrente, les droits du quotidien rétablis dans l’étrange », étude réalisée par André Ughetto, revue Souffles, 2007

« … Procédant du simple au complexe, d’une image presque anodine à une comparaison plus insolite, le poète, par touches brèves et précises, par un cheminement qui ne l’écarte jamais de ses repères familiers, avance d’un palier à un autre – d’un objet déjà manié qui le frappe à nouveau à sa signification qu’il cherche encore, et débouche tout naturellement sur une zone obscure, environnante, qu’il faut éclairer –, ou sur le trouble qui l’oppresse et l’angoisse et qui, pour conclure, le font se reprendre, ici en formulant un conseil éthique ou là encore dans une tenace aspiration vers l’innocence, vers le mieux en qui la plupart des conflits se résolvent… »

Déborah Heissler, Paysages et lieux de Dominique Sorrente, revue Nunc, automne 2011


Citations

  • « Vous ne le savez pas sans doute, mais j'ai longtemps vécu sur un rebord du monde.

Pas si facile, l'exercice, à y penser.

On apprend une forme d'équilibre sauvage, un geste de bascule de haute définition parfois,

ou parfois de franchissement en eaux troubles… » extrait de C'est bien ici la terre

  • « Entre l’humeur chahuteuse du clown, la sainte folie du baiser et la lente sagesse des arbres, n’hésite pas un seul instant.

Choisis les trois. » extrait de Pays sous les continents

  • « N'allume pas. La porte s'ouvre d'elle-même toute au bonheur de son enfance» - extrait de Une seule phrase pour Salzbourg
  • « Écoute est le premier commandement du jour» - extrait de Mandala des jours

Actualités

  • Publication revue Voix d'Encre, n°63, automne 2020
  • Publication revue Le journal des Poètes (Belgique), mai 2020
  • Festival Voix vives de Méditerranée en Méditerranée à Sète (juillet 2015)
  • Salves poétiques, Morges (Suisse), avril 2015
  • Dans le cadre de Marseille 2013, capitale européenne de la Culture :

élaboration d’un numéro spécial de la revue des Archers « Marseille en poésie »

« de la ville monde au terrain vague, les destins poétiques de Marseille »


Liens externes

  • Dominique Sorrente: écrire la vie constellée, article d'Olivier Boura, dans la revue Phoenix n°33, février 2020
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