Doggy bag

Un doggy bag est un terme anglais qui désigne l'emballage dans lequel le client d'un restaurant peut emporter les restes de son repas.

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Un doggy bag.

La traduction littérale de « sac à toutou » reflète le prétexte invoqué : ces restes serviront à nourrir le chien[1]. Cette pratique est assez fréquente dans les restaurants, notamment italiens et asiatiques, qui combinent consommation sur place et vente à emporter. Depuis les années 2010, cette pratique s’inscrit de plus en plus dans le cadre de la lutte contre le gaspillage alimentaire[1].

En français québécois, il est recommandé par l'Office québécois de la langue française d'utiliser le terme emporte-restes pour parler de doggy bag[2].

Contexte historique

Le doggy bag, conséquence indirecte des privations de la guerre, est présenté comme courant en Israël dès l'arrivée des premiers rescapés de la Shoah, par Josy Adida-Goldberg dans sa chronique familiale Les deux pères[3].

Enjeux

En France, selon une étude de l’ADEME, dans la chaîne de production alimentaire, la consommation finale est responsable de 33 % de la quantité de nourriture gaspillée. Dans cette consommation finale, 40 % du gaspillage alimentaire a lieu dans les restaurants, alors que 15 % seulement des repas y sont pris. Les consommateurs gaspillent ainsi 4 fois plus en restauration collective qu'à domicile[4].

Une expérimentation menée en Écosse a montré que la proposition systématique de doggy bags pouvait permettre de réduire de 42 % le gaspillage alimentaire dans les restaurants[5].

Dans le monde

Australie

En Australie, la loi interdit aux restaurants de distribuer des sacs pour récupérer les restes de table, car cette pratique présente des risques sanitaires si les aliments ne sont pas conservés à la température appropriée[6].

Chine

En Chine, le gaspillage de nourriture est tel que plus de 12 000 restaurants du Jinan, capitale de la province du Shandong, ont placé des cartes sur la table, rappelant aux clients de ne commander que ce qu'ils peuvent manger ou d'emporter les restes[7].

États-Unis

Cette pratique est très commune aux États-Unis[1] où, par exemple, 80 % des clients de la chaîne The Cheesecake Factory repartiraient avec les restes de leur repas[8].

Europe

En Europe, elle est acceptée dans quelques restaurants signalés dans les guides touristiques, comme le Petit Futé[9],[10],[11].

Belgique

Lancé en février 2016 par la Région wallonne et celle de Bruxelles-Capitale, le Rest-o-Pack n'a pas le succès escompté : ce sont moins de 70 % des restaurants qui distribuent moins de cinq boîtes par semaine. Par ailleurs des études montrent que le gaspillage en cuisine est nettement supérieur à celui dû aux restes sur les assiettes[12].

France

En France, l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie, la principale organisation patronale de la restauration, annonce le avoir signé un accord avec la startup TakeAway[13] pour promouvoir l'usage du doggy bag en France, afin de lutter contre le gaspillage alimentaire[14]. Peu ancré dans la culture française[1], le doggy-bag n'est pas obligatoire mais seulement recommandé[15].

La pratique a du mal à s'imposer mais se démocratise quelque peu depuis les années 2010, le doggy bag pouvant être demandé, et accepté, auprès des restaurants les plus prestigieux, voire dans certains restaurants étoilés[1]. La plupart du temps, son appellation varie : « gourmet bag », « box anti-gaspi » ou bien « outil de take away »[1]. Selon Denis Courtiade, directeur de salle du restaurant Alain Ducasse au Plaza Athénée, cette pratique « ne fait pas partie de notre culture »[1]. « Aux États-Unis, en Asie ou même au Moyen-Orient, les portions sont généreuses et les plats conviviaux, quand en France, les assiettes sont généralement moins fournies et travaillées de façon plus individuelle (…) De plus, dans de nombreuses familles, on apprend très tôt aux enfants à finir leurs assiettes »[1].

Contrairement à une idée répandue, la loi du relative à la lutte contre le gaspillage alimentaire[16] n'ordonne pas aux restaurateurs de proposer systématiquement un doggy bag à leurs clients. Le texte leur enjoint de réviser leur politique de tri sélectif et l'utilisation des invendus. Si la loi « recommande fortement » de proposer ce service, elle ne les y oblige cependant pas[1].

À partir de 2021, les restaurateurs devront mettre à disposition des clients qui en font la demande des contenants permettant d'emporter les produits non consommés[17],[18].

Notes et références

  1. « Est-ce bien raisonnable de demander un "doggy bag" dans un restaurant étoilé ? », Anne-Laure Mignon, Le Figaro.fr, 18 juillet 2017.
  2. « emporte-restes », sur gdt.oqlf.gouv.qc.ca (consulté le )
  3. Josy Adida-Goldberg, Les deux pères, L'Harmattan, (ISBN 2296038212 et 9782296038219, lire en ligne), p. 234.
  4. État des lieux des masses de gaspillages alimentaires et de sa gestion aux différentes étapes de la chaîne alimentaire, ADEME, 2016
  5. (en) Good to Go pilot report, Zero Waste Scotland
  6. (en) « A Malaysian in France », (consulté le )
  7. 60 milliards de nourriture gaspillée tous les ans
  8. Psychomédia
  9. Alexander Knetig, Camille Acket, Nicolas Maréchal & Aline Van Meenen, Le Petit Futé Berlin, Paris, 2008, p. 143 (Google Livres)
  10. Jean-Paul Labourdette & Dominique Auzias, Le Petit Futé Marseille, Paris, 2010, p. 105 (Google Livres)
  11. Cécile Dupuy, Gauvain Peleau-Barreyre & Aude Richard, Le Petit Futé Gironde, Paris, 2010, p. 93 (Google Livres)
  12. Thibaut Van Hoof, « Le Rest-o-Pack, alias le Doggy Bag officiel, n’a pas séduit les foules », sur dhnet.be, (consulté le ).
  13. « "Doggy Bag" & "Wine Bag" à la Française », sur Takeaway-group.com (consulté le )
  14. « Le principal syndicat hôtelier veut promouvoir le "doggy-bag" », L'Express.fr avec AFP, 24 juin 2014.
  15. « Le doggy bag, qu'est-ce que c'est ? », sur Testavis, (consulté le ).
  16. « LOI no 2016-138 du 11 février 2016 relative à la lutte contre le gaspillage alimentaire (1) », Légifrance.fr (consulté le 18 juillet 2017).
  17. Loi n° 2018-938 du 30 octobre 2018 pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous, Titre II, article 62, Legifrance
  18. Le doggy bag dans les restaurants et débits de boissons : ce qu'il faut savoir, servicepublic.fr

Voir aussi

Bibliographie

  • Alex P. de Rieux, Dictionnaire des idiomes anglais et américains, Édition Publibook, p. 124.
  • Roy Fuller, Les expressions animalières en anglais, Toulouse, Presses Universitaires du Mirail, 2000, p. 48-49.
  • New York Week-end, Les Guides Verts Michelin, 2009, 143 p.

Articles connexes

  • Alimentation et gastronomie
  • Portail du commerce
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