Doctrine Gérin-Lajoie

La doctrine Gérin-Lajoie est le fondement de la politique internationale du Québec depuis 1965 et dispose que la souveraineté d'une province canadienne dans ses champs de compétence devrait s'appliquer également dans ses relations internationales. Ainsi, en matière de culture, de santé, d'éducation, le Québec, de qui relèvent ces secteurs selon la constitution canadienne, aurait une voix internationale et pourrait conclure des traités indépendamment du gouvernement fédéral.

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Cette doctrine a été formulée pour la première fois le par Paul Gérin-Lajoie, alors vice-premier ministre du Québec et ministre de l’Éducation, lors d'un discours prononcé à Montréal devant le corps consulaire. La doctrine juridique concernant les activités internationales du Québec tient en une formule qui résume ce discours : « le prolongement international des compétences internes du Québec ».

Cette doctrine a été inspirée par André Patry, professeur et juriste, spécialiste des relations internationales et conseiller de Jean Lesage[1] et a servi de bases aux revendications du Québec en matière de politique étrangère. En 1968, la province participe à la Conférence internationale des ministres de l'Éducation à Libreville au Gabon et ce, sans la présence du gouvernement fédéral. Pierre Elliott Trudeau s'assurera toutefois que ça ne se reproduise plus, en encadrant les futures présences internationales du Québec dans une délégation canadienne. En 2000, le Québec adopte la loi 99, Loi sur l'exercice des droits fondamentaux et des prérogatives du peuple québécois et de l'État du Québec, par Joseph Facal. La doctrine Gérin-Lajoie devient alors une loi (chapitre E-20.2, articles 6 et 7), c'est-à-dire que le gouvernement a maintenant l'obligation d'appliquer cette doctrine continuellement. En 2004, le Premier ministre Jean Charest réaffirme la doctrine dans un discours aux étudiants de l'ENAP: « [...] il revient au Québec d'assumer, sur le plan international, le prolongement de ses "compétences" internes. [...] En d'autres mots, ce qui est de compétence québécoise chez nous est de compétence québécoise partout »[2].

Notes

  1. Robert Aird, « La doctrine Gérin-Lajoie - Signé André Patry », Le Devoir, 9 mars 2005 ; Robert Aird, André Patry et la présence du Québec dans le monde. Montréal VLB éditeur, 2005.
  2. « La doctrine Gérin-Lajoie - Signé André Patry », sur Le Devoir, .

Références

  • Robert Aird, André Patry et la présence du Québec dans le monde. Montréal VLB éditeur, 2005. [présentation en ligne]

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