Discipline scientifique

Les disciplines scientifiques (aussi appelées « sciences » ou « domaines scientifiques ») sont des parties de la science et sont communément divisées en deux groupes majeurs, distincts de par la nature de leur objet, de leurs méthodes, et de leur finalité : les sciences fondamentales et les sciences appliquées.

Pour l’article homonyme, voir Science.

Les sciences fondamentales constituent l'ensemble des connaissances rationnelles sur le fonctionnement et l'histoire du monde, indépendamment des considérations pratiques pouvant en résulter. Elles s'opposent aux sciences appliquées qui sont elles-aussi un ensemble de connaissances rationnelles, mais qui visent en ce qui les concerne la réalisation d'objectifs pratiques : cette volonté pratique assimile ainsi souvent les sciences appliquées à la technique.

La science fondamentale et les sciences fondamentales complètent la science appliquée et les sciences appliquées, qui précisément concernent leurs applications. Le corpus de connaissances fondamentales s'amplifie principalement grâce à la recherche fondamentale, mais aussi à la recherche appliquée par sérendipité, de même que la science appliquée bénéficie de la recherche appliquée mais régulièrement aussi de la recherche fondamentale.

La catégorisation précise des différentes branches de la science est un exercice délicat en raison de l'interdisciplinarité de certaines et aux mutations continues de ces domaines. Ainsi la typologie des sciences proposée est forcément non exhaustive et peut ne pas saisir certaines interdisciplinarités.

Science fondamentale

La science fondamentale (ou science pure) est l'ensemble des connaissances rationnelles sur le fonctionnement et l'histoire du monde physique, biologique et humain, indépendamment des considérations pratiques pouvant en résulter. Le corpus de connaissances fondamentales s'amplifie principalement grâce à la recherche fondamentale, mais aussi à la recherche appliquée par sérendipité. On distingue au sein des sciences fondamentales deux grandes familles :

  • Les sciences formelles (aussi appelées sciences exactes, en anglais Formal sciences) qui se concentrent sur l'observation de systèmes formels arbitrairement définis pour étudier leurs propriétés. À l'inverse des autres sciences (dites empiriques), les sciences formelles ne se basent pas sur des observations du monde réel pour en déduire des théories. Les « mondes » observés sont fabriqués (abstraits) et les règles qui les régissent sont choisies comme point de départ « admis » (appelés axiomes). Les systèmes étudiés peuvent donc décrire le réel ou aller jusqu'à être des univers parfaitement hypothétiques n'ayant aucune application concrète encore connue.
  • Les sciences empiriques (en anglais Empirical sciences) qui décrivent le monde réel en utilisant la méthodologie de la recherche empirique. Elles consistent plus concrètement en la réalisation d'expériences ou d'observations sur la réalité afin de produire des modèles, des lois, qui expliqueraient le fonctionnement du monde réel tel qu'il est observé durant lesdites expérimentations et observations. La méthodologie empirique passe également par l'évaluation par les pairs : les travaux des chercheurs sont confrontés aux autres chercheurs, à leur critique, de manière in fine à ne retenir que des modèles solides. Les sciences empiriques peuvent être divisées en deux famille en fonction de leur objet d'étude : les sciences naturelles qui étudient le monde naturel ; et les sciences sociales qui a contrario étudient le monde social.

Sciences formelles

Les sciences formelles (ou sciences logico-formelles) explorent déductivement, selon des règles de formation et de démonstration, des systèmes axiomatiques. Elles n'ont pas la nécessité de décrire le monde réel, et se basent ainsi sur des conceptions et des mondes abstraits.

Informatique théorique

L'informatique théorique est l'étude des fondements logiques et mathématiques de l'informatique. C'est une branche de la science informatique avec l'informatique appliquée. Plus généralement, le terme est utilisé pour désigner des domaines ou sous-domaines de recherche centrés sur des vérités universelles (axiomes) en rapport avec l'informatique.

Logique

La logique est l'étude des règles formelles que doit respecter toute argumentation correcte. Apparue durant l'Antiquité, elle est l'un des disciplines majeures de la philosophie. Depuis le XIXe siècle la logique est traitée avec une approche plus mathématique, et avec la développement des TIC elle s'associe à l'informatique depuis la fin du XXe siècle. Elle trouve aujourd'hui des applications dans de nombreuses disciplines scientifiques. Notons notamment les branches suivantes :

Mathématiques pures

Les mathématiques pures (ou mathématiques fondamentales) sont la branche des mathématiques dénuée de considérations pratiques : elles complètent les mathématiques appliquées. Les mathématiques pures reposent sur un ensemble d'axiomes et sur un système logique, détachés de l'expérience et de la réalité. Il n'est cependant pas rare que des théories développées sans objectif pratique soient utilisées plus tard pour certaines applications.

Sciences naturelles

Les sciences naturelles (aussi appelées sciences expérimentales, en anglais Natural sciences) étudient le fonctionnement du monde naturel, à savoir des notions telles que la vie, la matière, ou l'Univers. Ces sciences recourent à la méthode scientifique pour sélectionner les modèles les plus pertinents pour décrire la réalité. Elles adoptent, à l'inverse des sciences formelles et à l'image des sciences sociales, une méthodologie empirique. Elles sont habituellement divisées en trois ensembles : les sciences de la Terre et de l'Univers ; les sciences de la matière (physique et chimie) ; et les sciences de la vie et de l'environnement.

Biosciences

Les sciences de la vie, ou les biosciences, ou, dans un sens élargi, la biologie, comprennent les domaines de la science qui impliquent l'étude des organismes vivants ainsi que des considérations connexes comme la bioéthique. Alors que la biologie demeure la pièce maîtresse des sciences de la vie, les progrès technologiques de la biologie moléculaire et de la biotechnologie ont conduit à une éclosion de spécialisations et de domaines interdisciplinaires.

Chimie

La chimie est une science de la nature qui étudie la matière et ses transformations, et plus précisément : les éléments chimiques, les réactions chimiques, les mécanismes réactionnels et les phénomènes fondamentaux observables en rapport avec les forces de la nature qui jouent un rôle chimique. La taille des entités chimiques varie de simples atomes ou molécules nanométriques aux édifices moléculaires de plusieurs dizaines de milliers d'atomes dans les macromolécules, l'ADN ou protéine de la matière vivante (infra)micrométrique, jusqu'à des dimensions parfois macroscopiques des cristaux.

Géosciences

Les sciences de la Terre, ou géosciences, regroupent les sciences dont l'objet est l'étude de la Terre (lithosphère, hydrosphère, atmosphère et biosphère) et de son environnement spatial.

Physique

La physique est la science qui essaie de comprendre, de modéliser et d'expliquer les phénomènes naturels de l'Univers. Elle correspond à l'étude du monde qui nous entoure sous toutes ses formes, des lois de sa variation et de son évolution.

Sciences de l'Univers

Les sciences de l'Univers étudient les phénomènes naturels extérieurs à la Terre.

Sciences sociales

Les sciences sociales (aussi appelées sciences humaines et sociales, en anglais Social sciences) étudient le social humain, les interactions sociales entre les individus, les groupes et leurs environnements : elles étudient les systèmes propres à l'humain ou créés par lui. Elles sont généralement opposées aux sciences naturelles qui décrivent le monde indépendamment des créations de l'Homme. Les sciences sociales étudient donc ce qui relève du « choix » des humains (les systèmes politiques, économiques, linguistiques, etc.) et non pas de ce qui est « imposé » par le monde naturel.

Anthropologie

L'anthropologie est une science, située à l'articulation entre les différentes sciences humaines et naturelles, qui étudie l'être humain et les groupes humains sous tous leurs aspects, à la fois physiques (anatomiques, biologiques, morphologiques, physiologiques, évolutifs, etc.) et culturels (social, religieux, linguistiques, psychologiques, géographiques, etc.). Chapitre le plus vaste de l'histoire naturelle, l'anthropologie constitue une monographie sur le genre Homo, qui décrit et analyse les « faits anthropologiques », c'est-à-dire caractéristiques de l'hominisation et de l'humanité.

Criminologie

La criminologie est l'étude scientifique de la nature, des causes, du développement et du contrôle criminel à la fois d'un point de vue individuel et social. C'est un champ interdisciplinaire qui étudie le phénomène criminel et qui fait appel à de nombreuses disciplines allant de la psychologie, au droit en passant par la sociologie (en particulier dans le domaine de la sociologie de la déviance) ou l'économie. Le champ de recherche criminologique couvre les incidences, les formes, les causes et les conséquences du crime autant que la régulation sociale et institutionnelle de la réaction au crime. Enseignée dans des universités, elle est parfois désignée par les vocables « sciences criminelles ».

  • Criminologie biosociale
  • Criminologie comparative
  • Criminologie comportementale
  • Comportements déviants
  • Théorie du contrôle social
  • Théorie de la pratique courante
  • Théorie de la pression sociale
  • Victimologie

Démographie

La démographie est l'étude quantitative et qualitative des caractéristiques des populations et de leurs dynamiques, à partir de thèmes tels que la natalité, la fécondité, la mortalité, la nuptialité (ou conjugalité) et la migration. Le démographe analyse les variations de ces phénomènes dans le temps et dans l'espace, en fonction des milieux socio-économiques et culturels. Sur cette base la prospective démographique est en mesure d'établir différents scénarios d'évolution : de type tendanciels, alternatifs, de crise ou de ruptures, etc.

Économie

L'économie (ou science économique) est une discipline qui étudie l'économie en tant qu'activité humaine : elle est la description et l'analyse de la production, des échanges et de la consommation des biens et des services. Elle est donc la science des choix permettant l'allocation des ressources rares au sein des sociétés humaines.

Géographie

La géographie est une science centrée sur le présent, ayant pour objet la description de la Terre et en particulier l'étude des phénomènes physiques, biologiques et humains qui se produisent sur le globe terrestre. Bien que conventionnellement classée parmi les sciences humaines et sociales avec qui elle entretient de solides liens, elle consiste également à la description naturelle de la Terre.

Histoire

L’Histoire est à la fois l’étude et l'écriture des faits et des événements passés quelles que soient leur variété et leur complexité. L'histoire est également une science humaine et sociale : la science historique. On désigne aussi couramment sous le terme d’histoire (par synecdoque) le passé lui-même.

Linguistique

La linguistique est une discipline scientifique s’intéressant à l’étude du langage. Elle se distingue de la grammaire, dans la mesure où elle n'est pas prescriptive mais descriptive. La prescription correspond à la norme, c'est-à-dire ce qui est jugé correct linguistiquement par les grammairiens. À l'inverse, la linguistique se contente de décrire la langue telle qu'elle est et non telle qu'elle devrait être.

Psychologie

La psychologie est une discipline scientifique qui s'intéresse à l'étude du corpus des connaissances sur les faits psychiques, des comportements et des processus mentaux. La psychologie est la connaissance empirique ou intuitive des sentiments, des idées, des comportements d'une personne et des manières de penser, de sentir, d'agir qui caractérisent un individu ou un groupe. Il est commun de définir aussi la psychologie comme l'étude scientifique des comportements.

Philosophie

La philosophie, signifiant littéralement « amour de la sagesse », est une démarche de réflexion critique et de questionnement sur le monde, la connaissance et l'existence humaine. Chez Aristote, la philosophie est la science des premiers principes et des premières causes. Au sens moderne et pour une partie des philosophes contemporains, la philosophie n’est pas un savoir, ni un ensemble de connaissances, mais une démarche de réflexion sur les savoirs à disposition. Elle est devenue une discipline des sciences humaines et sociales.

Science politique

La science politique ou politologie consiste à étudier les processus politiques mettant en jeu des rapports de pouvoir entre les individus, les groupes, et au sein de l'État, mais pas seulement. Des tendances contemporaines tentent de saisir les rapports de force sur une base transnationale (par exemple, entre diasporas ou entre firmes multinationales) ainsi que certains courants postmodernes qui mettent l'accent sur le langage (philosophie du langage), sur la biopolitique, ou encore sur les conceptions genrées des individus.

Sciences juridiques

Les sciences juridiques, ou sciences du droit, sont un regroupement de disciplines scientifiques aux méthodologies et aux approches distinctes ayant de commun l'étude du droit. Ces sciences du droit font partie des sciences humaines et sociales, et proposent généralement d’étendre l'approche de leur discipline-mère aux phénomènes juridiques et à la compréhension du droit positif.

Sociologie

La sociologie est une discipline des sciences sociales qui a pour objectif de rechercher des explications et des compréhensions typiquement sociales, et non pas mentales ou biophysiques, à des phénomènes observables, afin d'en montrer la « nature » sociologique. La sociologie étudie les interactions sociales, qui produisent par exemple, selon les approches : des acteurs sociaux, des actions sociales, des faits sociaux, des identités sociales, des institutions sociales, des organisations, des réseaux, des cultures, des classes sociales, des normes sociales ainsi que de toutes ces entités qui n'ont pas d'explications purement biophysiques ou mentales et qui sont produites par l'interaction sociale. Une explication sociologique est vue comme le produit d'une démarche scientifique et/ou intellectuelle, afin de rendre compte, expliquer ou comprendre un phénomène social. Le savoir sociologique se distingue du sens commun, qui lui aussi permet d'appréhender la vie sociale, par sa méthodologie.

Science appliquée

La science appliquée est l'ensemble des connaissances rationnelles permettant de réaliser des objectifs pratiques. Les sciences appliquées sont les différentes disciplines de la science appliquée. Leur nature pratique tend à les assimiler à la technique, certains auteurs contestant notamment leur caractère scientifique.

Liste non exhaustive

Controverses épistémologiques

La principale critique de la notion de science appliquée est celle formulée par Louis Pasteur. En effet, si l'on considère que les sciences fondamentales (ici les sciences naturelles pour Pasteur) sont l'activité de recherche des mécanismes des phénomènes, alors l'application des sciences est une activité de technologie, et non de science.

« Souvenez-vous qu’il n’existe pas de sciences appliquées, mais seulement des applications de la science ».

« Une idée essentiellement fausse a été mêlée aux discussions nombreuses soulevées par la création d’un enseignement secondaire professionnel ; c’est qu’il existe des sciences appliquées. Il n’y a pas de sciences appliquées. L’union même de ces mots est choquante. Mais il y a des applications de la science, ce qui est bien différent. Puis, à côté des applications de la science, il y a le métier, représenté par l’ouvrier plus ou moins habile. L’enseignement du métier a un nom dans toutes les langues. Dans la nôtre, il s’appelle l’apprentissage, que rien au monde ne peut remplacer ».

« Non, mille fois non, il n’existe pas une catégorie de sciences auxquelles on puisse donner le nom de sciences appliquées. Il y a la science et les applications de la science, liées entre elles comme le fruit à l’arbre qui l’a porté ».

Ainsi les critiques de Pasteur sembleraient indiquer qu'il n'existe pas de sciences appliquées, et qu'ainsi les disciplines considérées comme telles ne sont que des applications de la science, et non pas de la science : en somme des techniques. Cependant l'expression « science appliquée » reste de fait très largement utilisée et acceptée.

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