Diécie

La diécie ou dioécie (par opposition à monoécie) est l'arrangement des organes reproducteurs des plantes dioïques dont les individus sont strictement monosexués, ou monogames, c'est-à-dire que chaque pied ne porte que des fleurs soit mâles (staminées), soit femelles (pistillées).

Ginkgo biloba, un exemple de végétal dioïque.

Étymologie

Diécie vient du latin botanique dioecia, formé à partir du grec ancien di, deux et oikia, maison, habitat.

Variantes

Toutes ces variantes sont dites de type polymorphique :

  • Dioïque stricte : fleurs uniquement femelles et uniquement mâles sur des pieds différents ;
  • Gynodioïque : fleurs hermaphrodites et fleurs uniquement femelles sur des pieds différents ;
  • Androdioïque : fleurs hermaphrodites et fleurs uniquement mâles sur des pieds différents ;
  • Trioïque : un pied porte soit des fleurs hermaphrodites, soit des fleurs uniquement femelles, soit des fleurs uniquement mâles.

Avantages/inconvénients génétiques

Un avantage de la monoécie est une reproduction facilitée, puisqu'elle peut se réaliser entre deux sujets quelconques géographiquement proches, voire au sein d'un même sujet s'il relève d'une espèce comportant des fleurs mâles et des fleurs femelles sur le même plant. Cependant, un inconvénient est le risque d'appauvrissement du patrimoine génétique si la reproduction se fait trop souvent au sein d'une population limitée. À l'inverse, la diécie présente l'inconvénient d'une reproduction plus difficile, étant donné qu'elle requiert obligatoirement un contact entre deux sujets de sexe différent. Cependant, elle a l'avantage de favoriser la diversification du patrimoine génétique. Ces avantages/inconvénients expliquent que la majorité des plantes à fleurs sont hermaphrodites : seules 6 % des espèces sont dioïques et 7 % sont monoïques[1].

Bien qu'on observe la diécie sur des plantes très anciennes (Ginkgo biloba, Cycas revoluta…), cela ne signifie pas que ce soit une propriété archaïque puisqu'elle est observée sur quelques espèces récentes de plantes à fleurs (Angiospermes).

Quelques exemples

La diécie serait apparue pas moins de cent fois chez les plantes[2].

Gymnospermes

Les Gymnospermes et plus particulièrement les conifères sont pratiquement tous monoïques, à l'exclusion de l'if commun (Taxus baccata L.), Taxacées. Pour les autres familles, on peut citer :

  • le Ginkgo biloba L., (Ginkgoacées) : dans les villes, seuls sont plantés des sujets mâles car la femelle donne des fruits à odeur nauséabonde ;
  • le cycas du Japon (Cycas revoluta), une plante tropicale parfois cultivée dans les jardins méditerranéens comme faux-palmier ;

Attention, il est important de noter que le Ginkgo biloba et les Cycas n'appartiennent pas aux gymnospermes dans certaines classifications, mais sont regroupés dans l'embranchement des Préspermaphytes, du fait qu'ils ne produisent pas encore de graines à proprement parler mais simplement des ovules. Néanmoins, la ressemblance de leur ovule avec une graine, de par son tégument épais, amène à tolérer le fait que ces espèces puissent être rattachées aux spermaphytes, dans le sous-embranchement des gymnospermes.

Angiospermes

La plupart des Angiospermes sont monoïques ou hermaphrodites, portant généralement des fleurs elles-mêmes hermaphrodites, plus rarement des fleurs unisexuées, mâles et femelles, sur le même pied.

Seules 4 % sont dioïques. En voici quelques-unes :

Concernant les espèces cultivées pour leur production de fruits (palmier-dattier, actinide…), la diécie conduit à planter une très forte majorité (95 à 99 %) de plants femelles pour augmenter la production, en intercalant judicieusement les plants mâles.

La Catégorie:Plante dioïque est destinée à présenter une liste de ces plantes (genres ou espèces).

Notes et références

  1. Sylvie Chastant-Maillard, Marie Saint-Dizier, La reproduction animale et humaine, Quae, , p. 153.
  2. (en) « Inferring the Genetic Basis of Sex Determination from the Genome of a Dioecious Nightshade »

Voir aussi

Articles connexes

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