Dieu de l'Artémision

Le dieu du cap Artémision est une sculpture grecque monumentale (haute et large d'environ 2 mètres) en bronze, datée vers 460 av. J.-C. et conservée au musée national archéologique d'Athènes (Inv. 15161).

Dieu du cap Artémision
Type Sculpture grecque classique en bronze
Dimensions 209 cm
Inventaire NAMA 15161
Matériau Bronze
Méthode de fabrication Cire perdue
Période Premier classicisme grec
(vers 460 av. J.-C.)
Culture Époque classique,
Grèce antique
Date de découverte 1926 et 1928
Lieu de découverte Cap Artémision
Coordonnées 37° 59′ 20″ nord, 23° 43′ 56″ est
Conservation Musée national archéologique d'Athènes, salle 15
Signe particulier Attribué à Calamis

Elle a été découverte en 1926 (bras gauche) et 1928 (reste de la statue) au large du cap Artémision, au nord de l'île d'Eubée. Le naufrage, au Ier siècle av. J.-C., du navire qui la transportait, parmi une cargaison hétérogène, lui a permis de traverser les siècles et d'échapper aux fontes des statues de bronze à la fin de l'Antiquité pour en récupérer le métal. Cette statue fait partie des rares bronzes grecs de grande taille encore conservés dans leur intégralité, avec l'aurige de Delphes et les deux guerriers de Riace.

Description

Le dieu du cap Artémision se présente comme un homme nu, d'âge mûr, barbu, debout dans une position dynamique, jambe gauche tendue vers l'arrière, jambe droite pliée.

Il lançait un attribut, qui a disparu. Celui-ci a souvent été supposé être le foudre, et donné lieu à une identification du dieu comme Zeus. Cependant, une analyse de la position des mains, et notamment de l'index droit remet en cause cette première hypothèse : il semblerait que l'attribut ait été un trident, et qu'il faille donc considérer le dieu comme un Poséidon. Le débat n'est toutefois pas clos. Le sculpteur joue avec le regard du spectateur, qui devait se placer face au visage, en décomposant le mouvement pour donner plus de dynamisme.

Datation

On note dans cette statue un certain nombre d'incongruités morphologiques, dans la position du corps, l'étirement du pied gauche ou encore la longueur des bras, équivalente à celle des jambes. Ces archaïsmes, ainsi que l'apparence traitée avec virtuosité, ont permis de rattacher cette sculpture au style sévère. Néanmoins, la précision des volumes musculaires, quoique stylisés, et la douceur dans la transition des plans, laissent déjà entrevoir le style classique et font pencher pour une datation à la frontière de ces deux périodes, vers 460 av. J.-C., selon les spécialistes, c'est-à-dire dans une période contemporaine du temple de Zeus à Olympie.

Le nom de Calamis a été proposé comme auteur de cette sculpture, par comparaison avec l’Apollon à l'omphalos qui lui est attribué sans certitude.

Technique

Il est difficile d'effectuer une analyse technique de la statue, étant donné la restauration extensive et irréversible à laquelle elle a donné lieu lors de sa découverte en 1929. De toute évidence, elle a été réalisée selon le procédé de fonte à la cire perdue sur positif. Les bras ont été fondus à part et rapportés par une soudure en cuvette sous les aisselles, comme dans le cas des guerriers de Riace. La moitié de chaque pied a également été rapportée et soudée. Les sourcils et les lèvres étaient incrustés de cuivre rouge ; quant aux yeux, la composition de leur incrustation reste inconnue : il pouvait s'agir de pierre ou de métal.

Une armature de fer, scellée au plomb, dépasse du pied : elle servait à fixer la statue sur un piédestal de pierre.

Objet Description Origine et datation
14984

Zeus brandissant le foudre

Statuette de Zeus, en bronze, brandissant le foudre (attribut symbolisant la foudre). Un aigle (?) se tient sur sa main gauche.

Musée national archéologique d’Athènes.

Ambracie, Étolie

-490/-480

15161

Le dieu de l'Artémision

« Zeus » ou « Poséidon ». Bronze, attribué à Calamis. 2,09 m de haut. Trouvé en 1928 dans l'épave du cap Artémision, en même temps que le jockey de l'Artémision.

L'attribut manque. S'il s'agit du foudre, comme sur la statuette précédente, c'est Zeus, dieu du Ciel. Mais si l'attribut est un trident, c'est son frère, Poséidon, dieu de la mer.

Les spécialistes font remarquer les proportions un peu archaïques des membres et de la tête.

Musée national archéologique d’Athènes.

Épave du cap Artémision, origine inconnue.

vers -460/-450

Voir aussi

Article connexe

Bibliographie

  • (en) Georges Emmanuel Mylonas, « The Bronze Statue from Artemision », American Journal of Archaeology, vol. 48, , p. 143-160 (ISSN 0002-9114).
  • John Boardman, La Sculpture grecque classique, Paris, Thames & Hudson, (1re éd. 1985), 252 p. (ISBN 2-87811-086-2), p. 53.
  • « Le Dieu du cap Artémision », dans Bernard Holtzmann et Alain Pasquier, L'art grec, Paris, Réunion des musées nationaux, coll. « manuels de l'école du Louvre », , 364 p. (ISBN 2-7118-3782-3), p. 166-167.
  • (en) Kosmas A. Dafas, Greek Large-Scale Bronze Statuary: The Late Archaic and Classical Periods, Londres, Institute of Classical Studies, School of Advanced Study, University of London, Bulletin of the Institute of Classical Studies, Monograph, BICS Supplement 138, , 368 p. (ISBN 978-1905670673), p. 84-96, pls 72-81.
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