Delay (effet)

Le delay est un effet audio basé sur le principe de la chambre d'écho. Il permet de décaler un signal dans le temps entre son arrivée à l'entrée du delay et sa sortie, puis de le répéter régulièrement tel un écho. Suivant le genre musical, il peut être utilisé de manière intensive sur différents instruments (comme la guitare solo, la voix, etc.), ou peut simuler une légère réverbération.

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Ne pas confondre avec la ligne à retard qui retarde un signal dans un but technique de sonorisation.

Une pédale de delay contemporaine, l'Ibanez DE7, basée sur un traitement numérique du signal.

Caractéristiques

Physiquement, sur scène, le delay se présente le plus souvent sous la forme d'une pédale d'effet, mais peut être de forme plus élaborée.

Il peut également se trouver directement intégré à un instrument électronique ou à une console de mixage.

Enfin, le delay existe sous forme d'effets logiciels, dont les paramètres les plus courants sont :

  • le ratio de rétroaction (en anglais feedback) pour contrôler le nombre de répétitions ;
  • le délai entre les répétitions. Généralement, ce délai doit correspondre à une durée de note, afin d'avoir les répétitions en rythme. C'est pourquoi certains modèles se basent sur le tempo pour déterminer la valeur du délai ;
  • le niveau de l'effet par rapport au signal non traité (noté mix).

On trouve également d'autres traitements (le plus souvent des filtres) pour ajouter des effets sur les répétitions, et en cas de stéréophonie des paramètres permettant de produire des répétitions différentes sur les deux canaux[1].

Utilisation

Un exemple d'utilisation d'un effet délai figure dans le single Maneater de Hall and Oates numéro 1 aux États-Unis en 1982, dans le riff et le solo de saxophone. À l'époque les effets numériques ne disposaient pas assez de mémoire pour une durée de 4 mesures, et sur ce morceau le delay a été ajouté au mixage[2].

Exemples d'usage intensif à la guitare

Brian May a fait de l'usage du delay une marque de fabrique, et l'emploie intensément sur un solo qu'il joue sur scène et a interprété sur album depuis le début de sa carrière, et dont les versions les plus longues sont Brighton Rock, sur l'album de Queen en concert intitulé Live Killers et Brighton Rock Solo sur leur Live at Wembley '86.

Le solo effectué par Dave Weiner (en) lors d'un concert à l'Astoria à Londres les 6 et 7 décembre 2001, pour la tournée de Steve Vai, est également un bon exemple d'utilisation du delay. Dans ce cas, l'effet n'est plus utilisé comme un supplément au solo, mais comme une partie du solo lui-même. En effet, le temps de délai est réglé sur une durée égale à deux fois le tempo du solo et le signal n'est répété qu'une seule fois. Lorsque Dave Weiner commence son solo, il ne joue que des noires sur les temps. À chaque fois qu'il joue une note, le délai la répète deux fois plus vite que le tempo (et donc deux fois plus vite qu'un temps, à la croche). On entend donc un solo constitué de croches de deux notes identiques à chaque temps alors que Weiner, ne jouant que des noires, ne fait sonner réellement qu'une des deux notes. Cela donne un effet beaucoup plus fluide au solo contrairement au cas où toutes les notes seraient jouées, et cela permet également de réaliser des arpèges très réguliers sur un tempo très rapide sans avoir recours au sweeping. D'autres réglages sont possibles pour obtenir cet effet, comme régler la durée de délai quatre fois plus vite que le tempo et ne jouer que des croches : on entendra alors un phrasé constitué de doubles-croches. Le solo de Dave Weiner est disponible sur le DVD enregistré du concert, intitulé Live at the Astoria, de Steve Vai.

Une variante de cette technique d'utilisation du délai consiste à jouer des notes d'une durée égale à la durée du délai. Ainsi, la deuxième note jouée par le guitariste sonne en même temps que la première note répétée par le délai, la troisième en même temps que la deuxième et ainsi de suite. Cela permet de créer des harmonies relativement complexe en donnant un effet canon. Par exemple, en jouant un La en premier, puis un Do en second on entendra sonner une tierce mineure (la-do). Si un mi est joué par la suite, on entendra une tierce majeure (do-mi) et ainsi de suite. L'autre avantage de l'utilisation de l'effet pour créer ce genre d'harmonie est que le son produit par l'ampli reste clair et les fréquences des deux notes n'interfèrent pas l'une avec l'autre, comme si deux guitaristes étaient en train de jouer. Cela est d'autant plus vrai lorsque l'on joue en distorsion ou overdrive, où les notes d'une harmonie ou d'un accord sont parfois inaudibles à cause de la saturation si le gain est trop élevé.

Lorsque la note jouée est répétée plusieurs fois (deux, trois, quatre fois ou même à l'infini), il est possible de produire des harmonies impossibles à jouer à la main comme un empilement de tierces par exemple (la-do-mi-sol-si-la (octave supérieure)) ou même des empilements de plusieurs quartes, quintes ou mixtes. Les possibilités sont de plus en plus grandes avec l'apparition du même effet dans des pédaliers plus importants tels que la série des Boss GT par exemple, où l'on peut maintenant définir différentes structures de répétition, jouer sur les sorties stéréo gauche-droite, etc.

Notes et références

  1. « FX Story : le Delay », sur Audiofanzine (consulté le )
  2. (de) « Drew Bentley - Plan 9 », sur smooth-jazz.de (consulté le ).
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