Dazaifu (gouvernement)

Le Dazaifu (大宰府) est un terme japonais qui désigne le gouvernement régional de Kyūshū du VIIIe siècle au XIIe siècle[1]. Le nom peut aussi se référer au siège du gouvernement, devenu la ville moderne de Dazaifu dans la préfecture de Fukuoka[2].

Stèle commémorative du Dazai-fu dans la ville éponyme.

Histoire

Le gouvernement Dazaifu est établi au nord-ouest de Kyūshū à la fin du VIIe siècle[3]. La ville de Dazaifu grandit autour du siège civil et militaire du gouvernement régional[4]. Durant les VIIIe et IXe siècles, les documents citent le Dazaifu comme « la lointaine capitale[3] ». En 1268, des émissaires portant les lettres de Kubilai Khan paraissent à la cour du Dazaifu. Une succession d'envoyés se présentent avant l'invasion infructueuse de 1274[5].

Au cours de la période Muromachi, le centre politique de la région est déplacé à Hakata[4].

La ville de Dazaifu est le fief du clan Shōni et plus tard du clan Ōuchi. Pendant l'époque d'Edo, Dazaifu fait partie du domaine de Kuroda jusqu'à l'abolition du système han en 1873[4].

Usage

Le terme désigne le gouvernement régional de l'île de Kyūshū mais aussi les îles voisines.

Du VIIe siècle jusqu'au XIIIe siècle, le gouverneur et vice-gouverneur du Dazaifu remplissent des fonctions civiles et militaires[6]. Les titres des vice-gouverneurs sont Dazai dani et Dazai shoni. Parmi les Dazai shoni figure Fujiwara no Hirotsugu qui commence en 740 une rébellion la même année[7].

Il existe parfois un gouverneur absent officiel (Dazai-no-sotsu). Ce titre n'est accordé qu'aux princes impériaux. Parmi ceux qui occupent ce poste se trouve Takaharu-shinnō qui devient plus tard l'empereur Go-Daigo[8].

Ville

Dazaifu est le nom de l'endroit où le gouvernement central est installé de la fin de l'époque de Nara jusqu'à la période Muromachi[9]. C'est la ville qui a grandi autour du centre de gouvernement du VIIe siècle jusqu'au XIIe siècle. C'est aussi le nom de la petite ville qui a continué de croître, même après que le centre régional de gouvernement a été déplacé.

Région

Dazaifu désigne la région qui inclut toutes les provinces sur l'île de Kyūshū et les autres îles proches[10].

Gouvernement

Le Dazaifu est le nom du gouvernement civil sur l'île de Kyūshū[11]. Comme elle grandit et se développe, un grand complexe de bureaux gouvernementaux (都府楼迹, Tofuro-ato) est construit pour l'usage de la hiérarchie des bureaucrates. Les nombreux bâtiments sont disposés le long d'une grille symétrique[12] proche du temple bouddhiste Kanzeon-ji (観世音寺)[13].

Le terme « dazaifu » est une métonymie de la position officielle à la tête du gouvernement régional. Il s'agit donc d'une métonymie pour la personne qui remplit ce rôle de direction.

Source de la traduction

Notes et références

  1. Mikael S. Adolphson et al., 2007, Heian Japan, Centers and Peripheries, p. 5-6. sur Google Livres ; extrait : « […] Dazaifu  quartier général du gouvernement dans le nord de Kyūshū  était un centre à part entière […] qui a gagné le surnom de “capitale de la périphérie occidentale” (saikyoku no daijō). »
  2. (en) « Dazaifu », sur www.japan-guide.com (consulté le ).
  3. Louis Frédéric, 2005, « Dazaifu », Japan Encyclopedia, p. 150.
  4. « Dazifu »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?) (consulté le ).
  5. Richard Ponsonby-Fane, The Imperial House of Japan, 1959, p. 92.
  6. Thomas D. Conlan, « The Two Paths of Writing and Warring in Medieval Japan », Taiwan Journal of East Asian Studies, vol. 8, no 1, , p. 91 (lire en ligne).
  7. Isaac Titsingh, Annales des empereurs du Japon, 1834, p. 71.
  8. Richard Ponsonby-Fane, p. 204.
  9. Stephen R. Turnbull, The Mongol Invasions of Japan 1274 and 1281, (lire en ligne), p. 35.
  10. George Sansom, A History of Japan to 1334, (lire en ligne), p. 443.
  11. Charles R. Embry, Voegelinian Readings of Modern Literature, (lire en ligne), p. 71
    « Dazaifu, a reference to both a city in Kyūshū and the ancient headquarters of Kyūshū government. »
  12. (en) « Government Office Ruins », sur www.japan-guide.com (consulté le ).
  13. (en) « Kanzeonji », sur www.japan-guide.com (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • Mikael S. Adolphson et al., Heian Japan, Centers and Peripheries, Honolulu, University of Hawaii Press, (ISBN 082483013X et 9780824830137, OCLC 260109801).
  • Bruce Batten, « Foreign Threat and Domestic Reform », Monumenta Nipponica, vol. 41, no 2, , p. 199-219.
  • (en) Bruce Batten, « Cross-Border Traffic on the Kyūshū Coast 794-1086 », dans Mikael Adolphson, Edward Kamens, Stacie Matsumoto, Heian Japan, Centers and Peripheries, Honolulu, University of Hawai'i Press, (ISBN 978-0-8248-3013-7), p. 357-383.
  • Marcus Bingenheimer, A Biographical Dictionary of the Japanese Student-Monks of the Seventh and Early Eighth Centuries: Their Travels to China and their Role in the Transmission of Buddhism (= Buddhismus-Studien 4), Munich, Iudicium-Verlag, (ISBN 3-89129-693-2).
  • Nosongdang (d. i. Song Huigyong): Bericht des Nosongdang über seine Reise nach Japan aus dem Jahre 1420 = Nosongdang-Ilbon-haengnok (= Veröffentlichungen des Ostasien-Instituts der Ruhr-Universität, Bochum 8). Herausgegeben von Tchi-ho Pack. Harrassowitz, Wiesbaden, 1973, (ISBN 3-447-01525-X) (Zugleich: Bochum, Univ., Diss.).
  • Richard Ponsonby-Fane, The Imperial House of Japan, Kyoto, Ponsonby Memorial Society, (OCLC 194887, lire en ligne).
  • George Sansom, A History of Japan to 1334, Stanford, Stanford University Press, (OCLC 256194432).
  • Isaac Titsingh, Annales des empereurs du Japon (Nihon Odai Ichiran), Paris, Royal Asiatic Society, Oriental Translation Fund of Great Britain and Ireland, (OCLC 5850691, lire en ligne).

Article connexe

Lien externe

  • Portail de l'histoire du Japon
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