Dayak

Dayak (ou Daya) est un terme générique qui désigne différents peuples de l'intérieur des îles indonésiennes et malaisiennes d'Asie du Sud-Est.

Groupe de femmes Daya, vers 1910
Garçon et fille daya, vers 1920

Étymologie

Le terme dayak est issu d'une vieille racine austronésienne signifiant « amont » et se retrouve dans l'ethnonyme traditionnel d'un grand nombre de ces populations (Kayan, Kenyah et Ngaju à Bornéo, Gayo dans le nord de Sumatra, Toraja ou Toraya dans le sud de Célèbes). D'autres exemples sont fournis aux Philippines (Mandaya) et à Taïwan-Formose (Siraya).

Ethnologie

Dans l'ethnologie de l'époque coloniale, les Dayaks étaient classés comme « proto-malais » (aux côtés des Batak et des Toraja) censés appartenir à une première vague de peuplement qui aurait précédé les peuples du littoral, parmi lesquels les Malais et les Javanais, qualifiés alors de « deutéro-malais ». Aujourd'hui, cette interprétation est caduque. En fait, les Dayaks ne se distinguent de leurs cousins du littoral (souvent eux-mêmes d'anciens Dayaks, alors même que bien des groupes dayaks descendent à leur tour d'anciens marins s'étant établis tardivement à l'intérieur des terres) que par une moindre acculturation étrangère, en particulier par rapport à l'islam. Beaucoup de changements ont été effectués en 20 ans, ils ne vivent plus en autarcie. Attirés par la modernité, les jeunes Dayaks se désintéressent de plus en plus de leur culture, tandis que les anciens sont nostalgiques. Les religions chrétiennes et musulmanes ont détruit la culture des ethnies ce qui entraîne un bouleversement économique, alors que des ethnologues travaillent encore pour conserver vie et souvenirs et pour protéger l'artisanat local moyen d'intégration, sans dévaster les forêts.

Folklore

Dans le folklore touristique, les Dayaks passaient volontiers pour de redoutables « chasseurs de têtes », en raison d'anciennes coutumes de décapitation des ennemis vaincus[1]. Ils avaient également la réputation de faire des coupes à boire dans des crânes merveilleusement ciselés[2]. Mais de nos jours, les peuples « dayaks » regroupent en partie des minorités ethniques fortement christianisées, souvent de confession protestante. Une minorité d'entre eux préféra cependant se convertir à l'islam, sans pour autant renier leur identité dayake. Certains croient encore en des esprits (croyances animistes) et ont remplacé les lourds anneaux aux bras, aux jambes et aux oreilles des coutumes sociales du XIXe siècle par d'autres ornements comme des bigoudis.

Aujourd'hui

Certains peuples dayaks comme les Iban de Sarawak (Malaisie) ou les Ngaju de Kalimantan comptent parmi les peuples les plus modernes de l'Asie du Sud-Est. Leurs élites constituent partout une fraction importante de l'élite nationale de leurs pays respectifs (des professeurs d'université, des scientifiques de haut niveau, des officiers supérieurs, des cinéastes ou autres artistes renommés, etc.).

Ces populations parlent des langues de la branche malayo-polynésienne des langues austronésiennes, répartie entre les groupes suivants :

Territoire

La République des États-Unis d'Indonésie, -.

Le Grand Dayak (Dayak Besar) était le nom d'un des territoires fédéraux de l'éphémère République des États unis d'Indonésie reconnue le à l'issue de la Conférence de la Table Ronde, et remplacée le par l’État Unitaire de la République d'Indonésie.

Ce territoire est approximativement celui de l'actuelle province de Kalimantan central.

Lithographies

Des Dayaks dans les années 1880. Lithographies de C.F. Kelley, dessins de Carl Bock.

Notes et références

  1. La décapitation des ennemis vaincus est une coutume largement répandue à travers le monde, y compris chez les Gaulois antiques : Bernadette Arnaud, Les Gaulois embaumaient les têtes de leurs ennemis vaincus in : Science et Avenir, Novembre 2018,
  2. Le crâne: objet de culte, Musée Cantini, Marielle Latour, Danièle Giraudy, Evelyne Lehalle (1972), p. 30.

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