Dannemoine

Dannemoine est une commune française située sur le territoire de la Communauté de communes Le Tonnerrois en Bourgogne dans le département de l'Yonne en région Bourgogne-Franche-Comté.

Dannemoine

Église Notre-Dame de Dannemoine.

Blason
Administration
Pays France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Yonne
Arrondissement Avallon
Intercommunalité Communauté de communes Le Tonnerrois en Bourgogne
Maire
Mandat
Dominique Mentrel
2020-2026
Code postal 89700
Code commune 89137
Démographie
Population
municipale
474 hab. (2018 )
Densité 46 hab./km2
Géographie
Coordonnées 47° 53′ 47″ nord, 3° 57′ 22″ est
Altitude Min. 128 m
Max. 309 m
Superficie 10,28 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Tonnerre
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton du Tonnerrois
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
Dannemoine
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Dannemoine
Géolocalisation sur la carte : France
Dannemoine
Géolocalisation sur la carte : France
Dannemoine

    Géographie

    Dannemoine est un petit village sur l’Armançon et le canal de Bourgogne, à proximité de Chablis et à km avant d’arriver à Tonnerre, en venant de Paris par l'ancienne nationale 5. Son territoire, avec un vignoble réputé, formait jadis une enclave du comté de Troyes, au cœur même du comté de Tonnerre, l’un des plus anciens de France.

    Communes limitrophes

    Auxerre Sens Reims
    Chablis N Troyes
    O    Dannemoine    E
    S
    Beaune Tonnerre Dijon

    Urbanisme

    Typologie

    Dannemoine est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Tonnerre, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 38 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[4],[5].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (60,4 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (63,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (51,5 %), forêts (35,4 %), zones urbanisées (4,3 %), prairies (4,3 %), zones agricoles hétérogènes (3,9 %), cultures permanentes (0,7 %)[6].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].

    Toponymie

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    Noël Le Boultz.

    Ce village porte un nom peu commun dont l’étymologie reste encore un mystère. Certains historiens voient dans le suffixe "moine", une influence clairement religieuse. Y a-t-il eu un établissement religieux dans le village ? Ou doit-on faire le lien avec le lieudit « crot au moine », jouxtant les anciennes murailles du village ? D’autres prêtent au nom une origine celtique en devinant dans ces trois syllabes l’indication d’un mont dédié à Dan, divinité gauloise, ou à des druidesses. Le village aurait été construit au pied de cette montagne.

    Histoire

    Période romaine : Dannemoine est intégré dans le pagus tornodorensis (pays du tonnerrois). Le village dépend administrativement de la ville de Tonnerre et de ce qui deviendra le comté de Tonnerre.

    IXe siècle : Au gré des partages et des successions, Dannemoine intègre la Champagne. Le village est qualifié de forteresse dans les titres les plus anciens du comte de Champagne.

    1088 : Charte dans laquelle l’évêque de Langres concède l’église de Dannemoine au monastère Saint-Benoit de Fleury.

    XIIe siècle : Construction de l’église primitive du village.

    1312 : à la suite d'une union avec un roi de France, la Champagne (et Dannemoine) font directement partie du domaine royal. À cette occasion, Philippe le Bel affranchit les habitants de la main morte.

    1433 : En pleine guerre de 100 ans, Dannemoine paye son attachement au roi. Le duc de Bourgogne Philippe le Bon envahit et met à feu et à sang le Tonnerrois. À l’été 1433, Dannemoine est assiégé puis pillé par les Bourguignons. À la suite d'innombrables combats dans la plaine de l’Armançon, on recense près de 300 corps entre Dannemoine et Tonnerre.

    XVIe siècle : Construction du château de Dannemoine, situé à côté du monument aux morts de 1870.

    1530 : François Ier, de passage dans le pays, autorise la ville à se pourvoir de murailles défensives.

    1568 : Pendant les guerres de religion, l’église de Dannemoine est entièrement brûlée. Elle va être reconstruite les années suivantes.

    1580 : La baronne de Dannemoine est Renée Chevalier, veuve de Martin Le Gresle de la Herbaudière, frère aîné des deux enfants adultérins de l'ancien évêque de Nevers Jacques Paul Spifame (1500-1566). Mariée à cinq reprises, dame de Chaumot, elle décéda en 1641 à Tarabel (Gard), domicile de Guy Du Faur de Pibrac son dernier époux. Sa baronnie revint à ses héritiers Anne Desprez (1610-1686) et Noél Le Boultz (1610-1684) qui la vendirent[8].

     : Antoine de Clermont achète la seigneurie de Dannemoine au prix de 28 000 livres, dont 20 000, furent payées aux créanciers ou héritiers de M. Guy du Faur-Réquelu, comte de Pibrac et de Renée Chevalier[9].

    Révolution : La terre des anciens seigneurs de Dannemoine est vendue en tant que bien national par le district de Tonnerre.

    1792 : Mise à la fonte de deux des trois cloches de l’église.

    1814 : De janvier à mai, le village est occupé par les troupes Alliées (alliées contre Napoléon), Autrichiens, Hongrois et Prussiens réquisitionnent vivres et armes, et dorment, quand la place le permet, chez l’habitant.

    1830 : Grande renommée et négoce du vin mousseux de Dannemoine partout dans le monde (New York, Saint Petersbourg, Buenos-Aires…).

     : défilé de troupes prussiennes se dirigeant vers Paris ; un vigneron du village, suivant des yeux les militaires et leurs voitures, indiqua que le défilé dura de 7 heures du matin jusqu’à 5 heures du soir en continu.

    1877 : Commencement des travaux de construction du lavoir de Dannemoine.

    1879 : Construction du pont sur l’Armançon, route de Vézinne.

    1887 : Création de l'usine de préparation d'escargots BOISSEAU.

    1890 : Le phylloxera commence à ravager les vignes de Dannemoine. En une décennie, la vignoble sera totalement détruit.

    1895 : Suppression du cimetière qui entoure l’église. Il est délocalisé sur son emplacement actuel.

    Début du XXe siècle : Installation d'une fonderie Sisson-Lehmann, entre l'Armançon et la canal de Bourgogne, avec sa propre usine de production d'électricité.

    1913 : Le conseil municipal de la commune fixe la vitesse autorisée de la traversée du village à 10 km pour les automobiles, motocyclettes…

    1943 : L'église Notre-Dame de Dannemoine est classée monument historique.

    2013 : La Saint-Vincent de la confrérie des Foudres tonnerrois a lieu à Dannemoine[10].

    Blasonnement

    Blasonnement :
    « De gueules à la croix ancrée d'or, à la cotice d'azur brochant sur le tout ».

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
             
    mars 2020   Dominique Mentrel    

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[11]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[12].

    En 2018, la commune comptait 474 habitants[Note 3], en augmentation de 1,72 % par rapport à 2013 (Yonne : −1,17 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    991740759728762690664636651
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    597611614586600576603556510
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    450434418404413383355355405
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2008
    410371348326360416425426427
    2013 2018 - - - - - - -
    466474-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[13] puis Insee à partir de 2006[14].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    L'église Notre-Dame de Dannemoine est classée monument historique en 1943.

    À l’origine, en 1088 Robert de Bourgogne, évêque de Langres, donne l’église de Dannemoine à l’abbaye Saint-Benoît-de-Fleury (abbaye située à Saint-Benoît-sur-Loire dans le Loiret, copie de la charte de donation sur le 1er pilier de droite en entrant dans l’église.)

    Charpente du clocher de l'église de Dannemoine.

    L’église actuelle imposante de 860 mètres carrés, avec un clocher de 32 mètres de haut. Son origine remonte au XIIe siècle. Elle en conserve encore son portail roman.

    • XIIe et XIIIe siècles : première partie de la nef et transept soutenant le clocher carré, avec chapelles latérales.
    • XVIe siècle : deuxième partie de la nef et chœur renaissance.

    L'abbé Corsin vicaire avant la Révolution indique que la ville de Dannemoine essuya comme tant d'autres les fureurs de la soldatesque huguenote. Le feu fut mis à l’église et entraina la chute des voûtes.

    Actuellement, l'église conserve toujours une statue de saint Vincent, patron des vignerons.

    Le lavoir, dont la construction date de 1877, est de type impluvium à bassin ovale, sa toiture est soutenue par 12 poteaux en fonte. En 2010 l'association Dann'Patrimoine commence les travaux de restauration. Des travaux sont encore nécessaires[15].

    Le pressoir du XIIe siècle.

    Le pressoir du XIIe siècle est toujours dans le village, restauré au XVIIIe siècle, à l'abri dans une grange qui semble avoir été construite autour de lui, à côté de l'école et de la mairie. Visite possible sur rendez-vous en contactant l'association Dann'Patrimoine.

    Personnalités liées à la commune

    Fabrique d'escargots Boisseau.

    Gaston Boisseau (1859 - 1914) crée en 1887 la première usine de préparation des Escargots Boisseau à Dannemoine. Il est également visionnaire dans son approche commerciale et marketing. En , il fait installer un gigantesque escargot en bois au beau milieu de la promenade du Pâtis à Tonnerre. Le de la même année, il organise une séance de cinéma consacrée à la présentation de son entreprise, à peine 15 ans après la première représentation des frères Lumières.

    Gaston Boisseau a également fait une carrière en politique. En 1908, il est élu maire de Dannemoine. Puis il devient conseiller de l'arrondissement de Tonnerre.

    Vignoble et Gastronomie

    Vignoble

    Avant la destruction du vignoble par le phylloxera (1890), celui-ci avait acquis une grande renommée pour son vin mousseux partout dans le monde (New York, Saint Petersbourg, Buenos-Aires…).

    Louis XIV a fait livrer de ce vin à sa cour.

    Alexandre Dumas classe ce vin parmi les meilleurs de France.

    Au début du XIXe siècle, le vignoble atteignait presque 300 ha.

    En 1993, en peu plus d'un hectare de pinot noir a été replanté, par Jacques Lemaigre, sur le lieu-dit « Les Olivottes », dont le climat était jadis reconnu comme l'un des plus estimé du territoire de Tonnerre. C'est un vin rouge ou rosé de bourgogne en AOC, léger et fruité.

    Gastronomie

    Côté gastronomie, le gastéropode est incontournable. Au même titre que la gougère, l'escargot de Bourgogne est indissociable de Dannemoine. En 1887, le jeune Gaston Boisseau, 28 ans, tonnelier de son état, achète un petit hôtel particulier situé entre la route de Paris et le canal de Bourgogne. Rapidement il le transforme en véritable usine à escargots.

    Ses préparations ont tellement de succès et sont si bien reconnues qu'en 1900 il reçoit la médaille d'or, au salon gastronomique de Paris. En 1909, sa petite entreprise farcit et fournit 8 millions d'escargots aux restaurants et particuliers. Il expédie dans toute la France, mais également en Belgique, en Allemagne et en Angleterre.

    Pour approfondir

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Tonnerre », sur insee.fr (consulté le ).
    5. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    7. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    8. René Connat, « Les cinq mariages de Renée Chevalier, baronne de Dannemoine », .
    9. L. Le Maistre, Les environs de Tonnerre.
    10. « Une première Saint-Vincent réussie », sur L'Yonne républicaine, .
    11. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    12. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    13. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    14. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    15. « Dann'Patrimoine se réveille », sur L'Yonne républicaine, .
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