Danièle Dubroux

Danièle Dubroux, née le à Paris, est une réalisatrice, scénariste et actrice française.

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Danièle Dubroux a un parcours atypique dans le cinéma français puisqu'il y a relativement peu de cinéastes, et encore moins de femmes, ayant fait de la critique (pendant près de dix ans aux Cahiers du cinéma) avant de faire des longs métrages. (Certains critiques qu'elle a croisés aux Cahiers du cinéma à cette période ont eu le même parcours, Pascal Bonitzer ou Olivier Assayas). Elle a aussi cette singularité d'être actrice de ses propres films, tout en n'étant pas une actrice professionnelle.

Ses films sont très marqués par la psychanalyse (discipline qu'elle a étudiée par intérêt sans vouloir en faire son métier). Ainsi de Border-line et de Le Journal du séducteur (inspiré du livre homonyme du philosophe danois Søren Kierkegaard).

Biographie

Danièle Dubroux étudie les lettres à l'Université de Vincennes, où elle fait connaissance d'un groupe de cinéphiles. Elle coréalise, avec ce groupe, dit Groupe Cinéma de Vincennes, son premier film en 1975, un documentaire sur la Palestine, L'Olivier. Puis elle devient rédactrice aux Cahiers du cinéma de 1975 à 1984, au moment où la revue est dirigée par Serge Daney et Serge Toubiana. Lors de ses débuts, elle exerce des petits boulots tout en fréquentant le monde du cinéma. Donnant des cours d'alphabétisation à des travailleurs immigrés dans des foyers Sonacotra, elle relate cette expérience dans son premier CM, Les Deux élèves préférés du professeur Francine Brouda. Elle a pu tourner ce film grâce au prix en pellicule que le film L'Olivier avait remporté à Carthage[1].

À la suite d'un projet collectif franco-allemand, Les filles héréditaires (1982), elle obtient pour sa participation à ce film collectif (CM, Sœur Anne ne vois-tu rien venir ?), une prime à la qualité de 150 000 francs, avec laquelle elle entreprend son premier long métrage, Les amants terribles, qu'elle tournera à Rome, recevant aussi une aide technique du producteur Paulo Branco. Celui-ci produira ensuite trois films de la réalisatrice : Border-line, Le journal du séducteur et L'examen de minuit.

Danièle Dubroux a la particularité de jouer dans presque tous ses propres films. C'est, raconte-t-elle, Serge Daney qui le lui a conseillé[2].

En 1997, elle est signataire du "Manifeste des 66", qui dénonce les lois Pasqua-Debré (66 cinéastes appelleront à la désobéissance et lanceront un mouvement civique de soutien aux sans-papiers).

En 2000, le Festival international du film de La Rochelle lui a rendu hommage.

Parallèlement à son travail comme réalisatrice, elle a enseigné le cinéma à l'université (Paris 3, Paris 7, Femis, ainsi qu'à Paris 8, avant d'être mise à la retraite en 2012).

Filmographie

Danièle Dubroux a participé à deux projets collectifs[3] :

- L'Olivier est un film collectif réalisé par le Groupe Cinéma Vincennes, groupe dont faisaient partie Ali Akika, Guy Chapoullie, Serge Le Péron, Jean Narboni, Dominique Villain et Danièle Dubroux.

- Die Erbtöchter est un film franco-allemand composé de six fragments réalisés par six réalisatrices : 3 de nationalité allemande (Helma Sanders-Brahms, Jutta Brückner et Ula Stöckl), 3 de nationalité française (Viviane Berthommier, Marie-Christine Questerbert, Danièle Dubroux). Le projet, proposé à la ZDF, s'appelait "Les filles héréditaires", et se voulait un échange de regard de femmes réalisatrices nées après-guerre. D. Dubroux est l'auteur du cinquième sketch, Sœur Anne ne vois-tu rien venir ?.

Depuis 2004, Danièle Dubroux s'est vu refuser l'avance sur recettes pour différents scénarios : elle déplore l'évolution de ce système qui "a perdu sa vocation première" d'aider les auteurs[4].

Court-métrage

  • 1978 : Les Deux Élèves préférés du professeur Francine Brouda
  • 1982 : Sœur Anne ne vois-tu rien venir ?. Épisode du film collectif Die Erbtöchter

Longs métrages

Scénariste

Collaboratrice pour les films suivants :

Actrice

Bibliographie

Notes et références

  1. entretien pour le Festival du Film Court en plein air de Grenoble, édition 2011
  2. interview pour le journal Libération, 28 février 1996
  3. Propos tenus dans l'émission Cinéma en freestyle sur Radio Libertaire, le 22 décembre 2011
  4. entretien pour le Festival du Film Court en plein air de Grenoble, édition 2011

Liens externes

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