Démocratie délibérative

L'idée principale de la démocratie délibérative, inspirée par les théories de John Rawls et de Jürgen Habermas, est qu'une décision politique est réellement légitime lorsqu’elle procède de la délibération publique de citoyens égaux. Par rapport à la démocratie participative, elle met l’accent sur l’exigence de débats argumentés entre les citoyens.

Ne doit pas être confondu avec Démocratie participative.

Appel à l'instauration d'une démocratie délibérative

Principe

L’échange discursif entre les citoyens doit permettre de faire partager des conceptions du bien commun différentes et de faire ainsi entrer en jeu le pluralisme inhérent aux sociétés contemporaines. Aussi, l’échange d’arguments raisonnés et capables de convaincre les autres est censé apporter un gain de rationalité à la prise de décision finale. En effet, les préférences des citoyens peuvent à travers la discussion s’affirmer ou se modifier selon les arguments avancés. Les préférences deviennent réfléchies, à la fois dans le sens où elles sont exprimées devant d’autres citoyens qui par la possibilité d’y répondre par oui ou par non les renvoient à leurs premiers émetteurs, et encore, par cet effort collectif de réflexion qui assure la réflexion personnelle du citoyen lui-même.

Selon Hervé Pourtois, la condition d'argumentation, c'est-à-dire le processus qui vise à choisir le meilleur argument en faveur d'une thèse, et la condition de participation, qui permet de faire reconnaître différents points de vue moraux sur une question, sont essentielles à l'idéal de la démocratie délibérative. En effet, pour lui, l’origine des désaccords vient moins des différences de valeurs entre membres du groupe que des différences de signification des pratiques sociales. Sur ce point il se place d’ailleurs en désaccord avec John Rawls.

Qualité de la délibération

La multiplication des recherches empiriques sur la délibération depuis le début des années 2000, portant notamment sur ses conditions procédurales, a conduit à s’intéresser aux travaux de psychologie sociale sur la dynamique des groupes. Selon Julien Talpin, « des effets de domination symbolique sont ainsi mis en avant, les groupes pouvant se polariser, s’orientant vers l’opinion initialement majoritaire dans le groupe » (Talpin, 2013).

Bibliographie

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