Crocodile marin

Crocodylus porosus

Crocodylus porosus
Crocodile marin
Classification selon ReptileDB
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Reptilia
Sous-classe Archosauromorpha
Clade Crurotarsi
Ordre Crocodilia
Famille Crocodylidae
Genre Crocodylus

Espèce

Crocodylus porosus
Schneider, 1801

Synonymes

  • Crocodilus oopholis Schneider, 1801
  • Crocodilus biporcatus Cuvier, 1807
  • Oopholis pondicherianus Gray, 1862
  • Crocodylus porosus australis Deraniyagala, 1953
  • Crocodylus porosus minikanna Deraniyagala, 1953

Statut de conservation UICN


LC  : Préoccupation mineure

Statut CITES

Annexe I , Rév. du 16/02/1995

Crocodylus porosus, le Crocodile marin ou Crocodile de mer ou Crocodile à double crête, est une espèce de crocodiliens de la famille des Crocodylidae[1].

Répartition

Distribution

Cette espèce se rencontre en Asie du Sud, en Asie du Sud-Est et en Océanie[1].

Le nombre de crocodiles marins a beaucoup diminué dans la majeure partie de leur zone de présence, notamment en Thaïlande, au Cambodge, au Laos au Sri Lanka[2] et au Viêt Nam, devenant extrêmement rare ; l’espèce est proche de la disparition dans plusieurs de ces pays. C'est cependant le crocodilien le moins susceptible de s'éteindre complètement, en raison de sa large répartition en Australie du Nord et en Nouvelle-Guinée. En Inde, ce crocodile est extrêmement rare dans la plupart des zones mais est très commun dans la partie nord-est du pays (principalement l’Odisha et le Sundarbans). La population est sporadique en Indonésie et Malaisie où certaines zones abritent de larges populations (Bornéo par exemple) et d’autres de très petites populations « à risque » (les Philippines). Le crocodile marin est également présent dans des zones très limitées du Pacifique Sud, avec une population moyenne dans les îles Salomon, une très petite population proche de l’extinction au Vanuatu (où la population se résume officiellement à trois individus) et une population correcte mais à risque aux Palaos (susceptible de se renouveler).

Les crocodiles marins étaient auparavant présents à l’ouest jusqu’à la côte orientale de l’Afrique, aux îles Seychelles[3] et Madagascar, et tout le long de la côte africaine. Ces crocodiles ont été considérés comme une population des crocodiles du Nil, mais ont été plus tard reconnus en tant que Crocodylus porosus.

Habitat

Les crocodiles marins tolèrent très bien l’eau salée et se trouvent aussi bien dans les eaux douces que sur les régions côtières.

Ils passent généralement la saison tropicale humide dans les marais et rivières d’eau douce, rejoignant les estuaires à la saison sèche, et allant parfois jusqu’à la mer.

Les crocodiles entrent violemment en compétition pour leur territoire, les mâles dominants occupant en particulier les tronçons les plus intéressants des criques et ruisseaux d’eau douce. Les jeunes crocodiles sont ainsi contraints aux zones humides marginales et parfois à l’océan. Cela explique la large distribution de cet animal de la côte orientale de l’Inde au nord de l’Australie. On l’observe à l’occasion dans des lieux inhabituels comme la mer du Japon par exemple.

Le crocodile marin peut atteindre sous l’eau la vitesse de 24 à 29 km/h lors de courts sprints, mais possède une « vitesse de croisière » de 3 à 5 km/h.

Description

Cette espèce est avec le crocodile du Nil et le caïman noir, la plus grande espèce de crocodile actuel et le plus lourd reptile vivant[4].

Un adulte moyen mesure généralement entre 4,3 et 5,6 mètres de long, pour une masse de plusieurs centaines de kilos (pouvant largement dépasser la tonne pour certains gros mâles)[4]. Le plus grand crocodile marin vivant, observé dans l'État de l'Odisha en Inde, mesurait 10 mètres. Un spécimen de 6,40 mètres, et pesant plus d'une tonne, a été capturé vivant le 4 septembre 2011 près de Bunawan, dans le sud des Philippines, et serait le plus gros spécimen jamais capturé[5].

Les femelles sont beaucoup plus petites que les mâles, mesurant généralement entre 2,5 et 3 mètres. Elles sont matures une fois qu'elles mesurent entre 2,2 et 2,5 m[3].

Son corps brun verdâtre est souvent couvert d'algues[6]. Il a moins de plaques cuirassées sur son cou que les autres crocodiliens, et son large corps contraste avec la plupart des crocodiles, plus fins, ce qui pourrait faire supposer que ce reptile est un alligator[7].

Le crocodile marin a des glandes spéciales sur la langue qui lui permettent de rejeter le sel en excès[8].

Comportement

Crocodile marin sautant dans l'Adelaide River
Crocodile marin

Le crocodile marin est un prédateur opportuniste, capable d’attraper des animaux de la taille d’un buffle mâle adulte, aussi bien dans l’eau que sur la terre ferme. Les jeunes s’en tiennent à des proies plus petites, comme des insectes, des amphibiens, des crustacés, de petits reptiles et des poissons. Au fur et à mesure que l’animal grandit, sa nourriture se diversifie, bien que les proies relativement petites continuent à constituer une part importante du régime des adultes.

Les crocodiles marins peuvent attraper une très grande diversité d'animaux tels que des singes, des kangourous, des sangliers sauvages, des dingos, des varans, des oiseaux, du bétail domestique, des animaux de compagnie, des buffles domestiques, des requins, des gaurs[9], et même des humains. Généralement très léthargique – une caractéristique qui l’aide à survivre des mois sans manger – il rôde en principe dans l’eau ou se chauffe au soleil une grande partie de la journée, préférant habituellement chasser la nuit. Capables de pointes de vitesse impressionnantes quand ils surgissent de l’eau pour attaquer, ils sont aussi capables de rapides mouvements à terre et de charges impétueuses.

Protection

Toutes les populations de cette espèce sont inscrites à l’annexe I de la Cites sauf celles de l’Australie, de l’Indonésie et de la Papouasie-Nouvelle-Guinée qui sont inscrites à l’annexe II.

Les effectifs sont estimés de 200 000 à 300 000 individus. Leur conservation est rendue difficile par leur réputation de mangeurs d’hommes qui n’est pas complètement injustifiée. Compte tenu de la valeur de leur peau, de leurs effectifs et de l’étendue de leur répartition, leur chasse demeure encore une activité courante, braconnage qui semble difficile à maîtriser. Aujourd’hui, la menace principale est la destruction de leur habitat traditionnel.

Des fermes d’élevage ont été mises en place dans plusieurs pays afin de rendre le braconnage moins intéressant par la baisse des prix de la peau qu’elles permettent.

Étymologie

Le nom de l’espèce, porosus, vient du grec porosis (callosité) et du latin osus (plein de) ; le nom fait référence à l'aspect de son museau.

Publication originale

  • Schneider, 1801 : Historiae Amphibiorum naturalis et literariae. Fasciculus secundus continens Crocodilos, Scincos, Chamaesauras, Boas. Pseudoboas, Elapes, Angues. Amphisbaenas et Caecilias. Frommani, Jena, p. 1-374 (texte intégral).

Notes et références

  1. (en) Référence Reptarium Reptile Database : Crocodylus porosus 
  2. « Elsevier: Article Locator Error - Article Not Recognized », sur linkinghub.elsevier.com (DOI 10.1016/s0006-3207(00)00126-9, consulté le )
  3. (en) Grahame J.W. Webb, « Saltwater Crocodile Crocodylus porosus »
  4. (en) « Saltwater Crocodile | National Geographic », sur Animals, (consulté le )
  5. « Un crocodile géant capturé vivant aux Philippines », sur 20minutes.fr, .
  6. Collectif (trad. Michel Beauvais, Marcel Guedj, Salem Issad), Histoire naturelle [« The Natural History Book »], Flammarion, , 650 p. (ISBN 978-2-0813-7859-9), p. Crocodile marin page 401
  7. Crocodylus porosus (Schneider, 1801), by Adam Britton from the Crocodilian Species List
  8. Richard C. Vogt (trad. Valérie Garnaud-d'Ersu), La forêt vierge à la loupe [« Rain Forest »], Larousse, , 64 p. (ISBN 978-2-03-589818-0), Fleuves et rivières pages 18 et 19
  9. http://photos1.blogger.com/blogger/7194/799/1600/Crocodile-shark.jpg

Liens externes

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