Cortone

Cortone (en italien Cortona) est une commune italienne d'environ 22 000 habitants située dans la province d'Arezzo, en Toscane (Italie centrale). Elle constitue le principal centre culturel et touristique du Val di Chiana arétin. Sa surface est la quatrième de Toscane (la deuxième si l'on ne compte pas les chefs-lieux de province) et la trentième d'Italie.

« Cortone : mère de Troie et grand-mère de Rome. » (Dicton cortonais extrait des vers 163-171 du IIIème livre de l'Enéide de Virgile)[1]

Cortone

Vue de Cortone
Noms
Nom italien Cortona
Administration
Pays Italie
Région Toscane 
Province Arezzo  
Code postal 52044
Code ISTAT 051017
Code cadastral D077
Préfixe tel. 0575
Démographie
Gentilé cortonesi (fr) cortonais/e
Population 23 036 hab. (31-12-2010[2])
Densité 67 hab./km2
Géographie
Coordonnées 43° 16′ 00″ nord, 11° 59′ 00″ est
Altitude Min. 494 m
Max. 494 m
Superficie 34 200 ha = 342 km2
Divers
Saint patron Santa Margherita da Cortona
Fête patronale 22 février
Localisation

Localisation dans la province de Arezzo .
Géolocalisation sur la carte : Toscane
Cortone
Géolocalisation sur la carte : Italie
Cortone
Géolocalisation sur la carte : Italie
Cortone
Liens
Site web http://www.comune.cortona.ar.it/

    Ancienne lucumonie appartenant à la dodécapole étrusque, elle est située au sud de la province d'Arezzo et au sud-est de la Toscane, à la limite de l'Ombrie.

    Géographie

    Cortone est située sur une colline à une altitude de 500 m environ, aux confins entre la Toscane et de l'Ombrie.

    Elle est située au nord-est de la ville de Camucia.

    Histoire

    Origine du nom

    Le nom Cortone (Curtun en étrusque) présente une ressemblance indéniable avec une famille de mots indo-européenne, qui ont tous le sens de "lieu clos" et, par extension, "ville entourée de murs", dont garten jardin », en allemand), yard cour », en anglais), to gird entourer, ceindre », en anglais), orto (provenant de gorto, "le potager" en latin et en italien), Gordion (ville d'Anatolie) et город (grad, « ville », en russe).

    Origines mythiques

    La date de la fondation de la ville se perd dans les nombreuses légendes qui nous sont parvenues depuis l'ère classique. La plupart de ces légendes ont été manipulées à la Renaissance (sous la domination de Cosme Ier) :

    • d'une part par la classe dirigeante de Florence qui voulait montrer que la Toscane et ses villes étaient les héritières directes de l'antique Étrurie et ainsi obtenir du Pape Pie V pour cette région le titre de Grand-duché et pour Cosme Ier le titre de Grand-duc (chose faite en 1570).
    • d'autre part par la classe dirigeante de Cortone qui mettait en avant l'histoire de la ville en la présentant comme la plus noble de Toscane, ce dans le but de revendiquer plus d'autonomie face au joug des seigneurs de Florence.

    Giacomo Lauro (se référant aux écrits de Annius de Viterbe) raconte que, 108 ans après le Déluge, Noé qui naviguait sur le Tibre emprunta le Paglia et entra dans la vallée de la Chiana ; comme ce lieu lui plaisait plus qu'aucun autre en Italie, il s'y installa pendant 30 ans. Sa descendance, et particulièrement un fils du nom de Crano qui, arrivé au sommet d'une colline et y appréciant sa hauteur et sa tranquillité, décida en l'an 273 après le Déluge d'y fonder la ville de Cortone qui selon les affirmations de Stefano (grand historiographe grec 1re moitié du VIe siècle ap. J.-C.) était la troisième ville en Italie à avoir été construite après le Déluge et la capitale des Turreni. Noé décida, au vu des compétences de Crano, de le nommer Corito, c'est-à-dire roi et successeur, ce nom étant dérivé de Curim qui deviendra en latin Quirim pui Quirino, surnom donné à Romulus. Une fois accepté le titre de Roi, Crano fit construire au sommet de la colline un palais en forme de tour dont il reste encore aujourd'hui des ruines à Torremozza. La zone sur laquelle régna Crano fut par la suite appelée Turrenia en raison des hautes tours dont étaient dotées les villes. Ce fut aussi la première appellation de la Toscane et Turreni était le nom donné à son peuple, également appelé Imbri ou Umbri.

    De la descendance de Crano naquit Dardanos qui, à la suite d'une dispute, s'était vu contraint de fuir à Samothrace, puis en Phrygie pour arriver en Lydie, où il fonda la ville de Troie. Depuis Troie, des descendants (devenus grecs) de Dardanos revinrent en Turrenia et furent appelés Étrusques. Parmi ces Grecs venus en Turrenia et à Cortone se trouvaient également Ulysse et Pythagore. En effet, la tradition, rapportée par Aristote (IVe siècle av. J.-C.) et par Théopompe, fait émigrer Ulysse en Italie après son retour à Ithaque et le massacre des prétendants, et plus précisément en Étrurie dans la ville que Téopompe appelle en grec Curtonaia. Ulysse, qui était très respecté en Étruire, y est appelé Nanos, ce qui signifierait « errant » et sa tombe se situerait dans le Mont Perge, non loin de l'actuelle ville de Pergo. Pythagore, qui mourut à Cortone, fut enterré dans la Grotte de Pythagore, mais en réalité il s'agit probablement d'une confusion entre la ville de Cortone et la ville de Crotone, en Calabre. Selon Virgile (Énéide III et VII) Énée, qui descendait de Dardano, après avoir fui Troie accosta au Latium où sa propre descendance fonda Rome. Ainsi il apparaît que Cortone aurait donné naissance à Troie et à Rome.[réf. nécessaire]

    Périodes étrusque et romaine

    Entre le VIIIe et le VIIe siècle av. J.-C., Cortone devient une importante lucumonie étrusque, très probablement en raison de sa position stratégique, qui lui permet un large contrôle des territoires appartenant à la lucumonie. Ce sont les Étrusques qui construisent les murs imposants qui entourent la ville sur environ 3 km, au IVe siècle av. J.-C., de même que les tombes nobles "en melon" éparpillées autour de la ville et l'autel funéraire monumental orné de sphynxs, qui constitue un exemplaire unique en Italie. Des fouilles ont également permis de retrouver la Tabula Cortonensis, une plaque de bronze portant l'une des plus longues inscriptions connues en langue étrusque.

    En 310 avant J.C., Rome soumet de nombreuses cités étrusques et Cortone pense judicieux de sceller une alliance avec l'Urbs pour ne pas connaître le même sort. Mais l'alliance ne sera pas respectée, ce qui mènera à un violent conflit entre les deux cités près du lac Trasimène. En 450 après J.-C., les Goths occupent Cortone, lui faisant perdre encore un peu plus de son lustre.

    Cortone est présentée par Tite-Live comme l'une des trois plus importantes cités étrusques en -310 avec Arezzo et Pérouse.

    Moyen Âge

    Les informations relatives à Cortone pendant le haut Moyen Âge ne montrent pas clairement le rôle joué par la ville dans la diffusion du christianisme. Il n'est notamment pas possible d'établir si Cortone était ou non siège d'un évêché. Par la suite, on sait qu'elle sera soumise à la curie d'Arezzo.

    A partir du XIIIe siècle, la ville est une commune libre, gouvernée par un podestat, qui s'allie avec Pérouse pour se défendre contre les Arétins dans la lutte entre les guelfes et les gibelins. Ce conflit marque l'histoire de Cortone pendant toute la fin du Moyen Age. En 1232, alliés aux Florentins, les Cortonais occupent leur rivale. Mais en 1258, Cortone est occupée et mise à sac par l'armée arétine, aidée par les guelfes cortonais eux-mêmes. Trois ans plus tard, les gibelins de Cortone reprennent la ville grâce à une alliance avec Sienne.

    Au XIVe siècle, le pape Jean XXII érige Cortone en diocèse en raison de l'impossibilité pour ses habitants d'une coexistence pacifique avec l'évêché d'Arezzo.

    Jusqu'au début du XVème, la ville est gouvernée par les Casali, auxquels on doit le palais du même nom.

    Du XVe au XIXe siècle

    Au XVe siècle, Cortone entre dans la République de Florence et en devient l'une des villes les plus importantes sur le plan militaire, constituant un point crucial de la défense de l'Etat florentin. Mais en 1509, après un siècle de paix, elle se retrouve au centre du conflit qui oppose l'armée espagnole et la République, subissant l'assaut du prince Philibert d'Orange. Cosme Ier de Médicis décidera de construire la forteresse de Girifalco en 1549 et Cortone devient également siège d'un capitanat.

    Au siècle suivant, la Renaissance florentine fleurit dans les œuvres des artistes Luca Signorelli et Pietro da Cortona, ainsi que dans les monuments de l'architecte siennois Francesco di Giorgio Martini.

    En 1727, c'est la naissance, grâce aux frères Venuti (Marcello, Filippo et Ridolfino), de l'Accademia Etrusca, centre de recherche ante litteram sur la civilisation étrusque, qui attire l'attention des intellectuels de la moitié de l'Europe par son innovation, tels Voltaire, Muratori, Pallottino et le grand archéologie Winckelmann. L'Académie de Cortone sera ensuite chargée de l'édition italienne d’œuvres fondamentales comme le Dictionnaire Encyclopédique de Diderot.

    En 1737, à la mort de Jean-Gaston, le dernier des Médicis, les Habsbourg-Lorraine montent sur le trône de Toscane. Comme partout dans leurs Etats, les nouveaux maîtres se lancent dans de grandes oeuvres de bonification de la campagne cortonaise, améliorant du même coup les infrastructures.

    Par la suite, Cortone renouera avec la violence lors de l'invasion napoléonienne de 1799. Retombée aux mains du grand-duché, la ville se rebellera toutefois également à cette autorité en participant activement aux insurrections du Risorgimento, qui culmineront en 1860 avec le plébiscite par lequel les Cortonais sanctionneront définitivement leur appartenance à l'Italie unie.

    Du début du XXe siècle à la Deuxième Guerre mondiale

    Au XXe siècle, la ville connaît une ère de développement régulier et organisé, avec la mécanisation des campagnes et, en parallèle, grâce à un meilleur statut social et financier, jouit de la mise en valeur des produits de la terre ainsi que de la qualité de la viande bovine locale, la célèbre chianina.

    Cortone paie toutefois un lourd tribut aux deux conflits mondiaux, avec de nombreux morts.

    Le , à Falzano, frazione de la ville, en rétorsion contre l'assassinat, la veille, de deux de leurs camarades par des résistants, un groupe de soldats allemands lance une opération de représailles féroces : 10 civils sont exécutés, dont certains à l'explosif, après avoir été enfermés dans les ruines d'une maison incendiée la veille. Le lieutenant de la Wehrmacht Josef Scheungraber a été reconnu coupable du massacre et condamné à la prison à perpétuité par le tribunal de Munich dans une sentence émise le , 65 ans après les faits. Le jugement allemand suit la condamnation prononcée par le tribunal militaire de La Spezia en 2006.

    Ainsi, Cortone, miraculeusement épargnée par les bombardements, peut réaliser le vœu de son évêque, qui charge le peintre Gino Severini de créer les stations du Chemin de croix en synergie avec le mosaïste Romualdo Mattia. Les œuvres, d'expression cubiste et futuriste selon les canons de la première moitié du siècle, sont visibles en suivant la rue qui part de la porte Berarda pour atteindre le sanctuaire de la sainte patronne de la ville, Sainte Marguerite.

    Culture

    Musées


    Transports

    La ville de Cortone est desservie par la gare ferroviaire de Camucia-Cortone, situé dans la ville de Camucia en contrebas, dans la plaine. Il faut environ une demi-heure de marche pour aller de la porte Sud de la ville à la gare.

    Des bus régionaux desservent également cette ville.

    Monuments et patrimoine

    Sites

    Administration

    Les maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
             
    Les données manquantes sont à compléter.

    Hameaux

    Camucia, Terontola, Mercatale, Montecchio del loto

    Communes limitrophes

    Arezzo, Castiglion Fiorentino, Castiglione del Lago, Città di Castello, Foiano della Chiana, Lisciano Niccone, Montepulciano, Sinalunga, Torrita di Siena, Tuoro sul Trasimeno, Umbertide

    Personnalités nées dans la ville

    Personnalités liées à la ville

    Jumelages

    La ville de Cortone est jumelée avec :

    Bibliographie

    • Frances Mayes : Sous le soleil de Toscane, chronique de son installation près de Cortone, dans une ruine.

    Liens externes

    Notes et références

    1. (it) Giovanni Colonna, Virgilio, Cortona e la leggenda etrusca di Dardano, L’Erma di Bretschneider, , vol. 32
    2. (it) Popolazione residente e bilancio demografico sur le site de l'ISTAT.


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