Correctiv
Correctiv est un média allemand et une maison d'édition[1]. Organisme à but non lucratif fondé en 2014, il a des bureaux à Essen et Berlin. Il se présente comme « le premier centre d'investigation à but non lucratif dans l'espace germanophone ».
Objectifs
Correctiv entend répondre à une crise contemporaine des médias et journaux. Le média, qui publie principalement sur internet, se concentre sur l'investigation, transmet gratuitement[2] les résultats de ses enquêtes aux médias partenaires, et réduit drastiquement les frais d'impression et de distribution[3]. Il « se veut le laboratoire d'un nouveau journalisme, à mi-chemin entre l'agence de presse et l'ONG »[2].
Histoire
Correctiv est créé en , sous le statut d'organisme à but non lucratif. Le financement initial de 3 millions d'euros, pour les trois premières années, est couvert par la fondation Brost, de Essen[4].
Markus Grill est le rédacteur en chef de Correctiv de à , il est alors remplacé par Oliver Schröm[5].
En 2017 Facebook conclut un partenariat avec Correctiv : le média exerce une activité de vérification ou factchecking de contributions identifiées sur le réseau social par des utilisateurs comme relevant d'un canular ou de fake news[6].
Un partenariat existe également avec le journaliste turc Can Dündar[7],[8]
Le , Correctiv a publié en coopération avec d'autres médias dans 11 pays les résultats de son enquête portant sur la fraude fiscale dans le cadre des CumEx Files[9].
Le succès de Correctiv inspire le lancement du site de journalisme d'enquête Disclose en France en 2018[10].
Le rédacteur en chef de Correctiv, Oliver Schröm, est poursuivi en justice en 2018 pour avoir enfreint le secret des affaires en révélant une grande affaire de fraude fiscale. Le journal réagit en dénonçant « une attaque à la liberté de la presse »[11],[12]. Le quotidien Die Welt estime que cette poursuite contre Correctiv « montre à quel point la liberté de la presse est menacée » en Allemagne[13].
Organisation
David Schraven dirige le centre d'investigation Correctiv. Un conseil de surveillance contrôle et certifie les comptes. Un conseil d'éthique veille à la qualité du travail journalistique.
La rédaction comporte une dizaine de journalistes à temps plein et trois développeurs web[2].
Financement
En tant qu'organisme à but non lucratif, Correctiv est financé par les contributions de ses membres, des dons privés et des contributions de fondations. Correctiv compte environ 1 200 membres en [2]. Il ne dépend pas des ressources publicitaires ou de ses ventes, mais parvient à lever des fonds à hauteur de plus d'un million d'euros par an en 2018[10]. Les principaux soutiens de Correctiv sont la Fondation Brost, la fondation Rudolf Augstein, la Bundeszentrale für politische Bildung (Centre fédéral pour l'éducation politique) et Google (en 2016: 26.884 euros)[14],[15]. Les dons supérieurs à 1000 euros donnent lieu à publication de l'identité du donateur sur le site[16]. Correctiv reçoit en 2017 un don de l'Open Society Foundations[17].
Prix
- L'Équipe de Correctiv reçoit en 2014 le prix allemand du Journaliste de l'année, dans la catégorie Révélation[18].
- Pour son reportage web MH17 – la recherche de la vérité, sur le vol 17 de la Malaysia Airlines, Correctiv reçoit le Grimme Online Award de la catégorie Information[19],[20]. Le jury salue un reportage « qui est un exemple de ces contributions de grande qualité, qui honorent le centre d'investigation d'intérêt public Correctiv, qui les met à disposition des autres médias »[21].
- Prix allemand du Reportage dans la catégorie Innovation en 2016[22].
- Prix allemand du journaliste de l'année dans la catégorie Équipe de l'année[23].
- Prix franco-allemand du journalisme en 2015 et 2018.
Critiques
Die Tageszeitung critique le manque de précision d'une enquête de Correctiv en 2014[24]. Correctiv publie un droit de réponse[25].
Correctiv a déposé en 2015 un recours auprès du Ministère des affaires étrangères allemand sur le fondement de la loi sur la liberté de l'information[26]. Des critiques ont alors estimé que Correctiv outrepassait les règles du journalisme pour se positionner plutôt en activiste[27],[28].
Au printemps 2017 Correctiv publie un article sur une candidate de l'AfD en Rhénanie du nord-Westphalie, et indique qu'elle avait travaillé comme prostituée. Les auteurs, David Schraven et Georg Kontekakis ont justifié la publication en indiquant que ce parti était opposé à la prostitution. Cet article a été fréquemment critiqué, et le tribunal de Düsseldorf a interdit à Correctiv de poursuivre la diffusion de l'article incriminé[29],[30],[31],[32].
Lien externe
- correctiv.org Site officiel
Notes et références
- (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Correctiv » (voir la liste des auteurs).
- Verlagsprogramm Correctiv.org
- Prune Antoine, « Correctiv : La rédaction qui bouscule le paysage médiatique allemand », TéléObs, (lire en ligne, consulté le )
- Klaas-Wilhelm Brandenburg: Raum für Notizen mit Markus Grill.
- Journalismusprojekt Correct!
- Oliver Schröm wird neuer Chefredakteur von CORRECTIV. 22.
- Fabian Reinbold: Deutsches Recherchebüro soll Falschmeldungen auf Facebook richtigstellen.
- „Wir sind frei“ – Correctiv bringt deutsch-türkisches Medium „Özgürüz“ online. heise online, 24.
- Özgürüz Startseite. ozguruz.org, 24.
- tagesschau.de: "Cum-Ex-Files"-Recherche: Angriff auf Europas Steuerzahler.
- Hélène Riffaudeau, « Disclose, le premier média d’investigation non lucratif se lance en France », L'Obs, (lire en ligne, consulté le )
- Rachel Knaebel, « Secret des affaires : un journaliste allemand poursuivi pour avoir révélé une énorme fraude fiscale », sur Basta (consulté le )
- Maxime Vaudano, « La justice allemande enquête sur le journaliste à l’origine des « CumEx Files » pour violation du secret des affaires », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Christian Meier, « Der Fall Correctiv zeigt, wie gefährdet die Pressefreiheit ist », DIE WELT, (lire en ligne, consulté le )
- correctiv.org Finanzen und Jahresberichte (abgerufen am 4.
- Correctiv soll Fake News auf Facebook richtigstellen.
- Jahresberichte auf correctiv.org
- (de) Johannes Steger, « Correctiv: Soros spendet für Kampf gegen Fake-News », Handelsblatt, (lire en ligne, consulté le )
- Begründung der Jury vom 19.
- « Grimme Online Award 2015: Ausgezeichnete Infos und Unterhaltung | tagesschau.de », (consulté le )
- Grimme Online Award: „Tagesspiegel“-Chef für Newsletter ausgezeichnet.
- « Grimme Online Award | Preisträger 2015 », (consulté le )
- Reporterpreis 2016 - Das sind die Preisträger In: Spiegel Online, 6.
- Das sind die Journalisten des Jahres 2016 – Medium Magazin Beta.
- Das Correctiv korrigiert sich.
- Kritik der taz - wir antworten.
- Recherchen zu Absturz von MH17.
- Kommunikation oder Pranger?
- Ein Jahr Recherchebüro "Correctiv".
- Stefan Winterbauer: Wie das Recherchebüro Correctiv das Sexleben einer AfD-Politikerin enthüllte und sich einen Shitstorm fing, Meedia, 3.
- Stefan Winterbauer: Der angebliche AfD-„Sex-Skandal“ hat für Correctiv ein juristisches Nachspiel – Gericht verbietet Verbreitung des Artikels, Meedia, 11.
- Stefan Winterbauer: „AfD-Sex-Skandal“-Bericht auch innerhalb von Correctiv umstritten – Ethikrat befasst sich mit dem Fall, Meedia, 12.
- Michael Hanfeld: Umgangsformen im Netz: Wer Hass sät, Frankfurter Allgemeine Zeitung, 13.
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