Cornélius van der Geest

Cornélius van der Geest, né en 1575 et décédé le , est un négociant en épices, bourgeois d'Anvers, doyen de la corporation des merciers[1], qui consacra sa fortune à soutenir des artistes anversois et à se constituer une riche collection de peintures et de sculptures.

Biographie

Le Cabinet d'art de Cornélius van der Geest, par Willem van Haecht, 1628.

Cornélius van der Geest fut lui-même portraituré par Antoine van Dyck vers 1620 tandis que Willem van Haecht fit en 1628 une représentation de son cabinet de curiosité, en réalité un cabinet d'art privé constitué par un amateur éclairé, appelée à cette époque constcamer (par opposition au wondercamer, ne contenant pas d'artificiala, d'œuvres d'art) ; la peinture montre, entre autres, la visite des archiducs Albert et Isabelle, gouverneurs des Pays-Bas catholiques[2].

Cette vue quasi photographique du cabinet d'art permet de distinguer diverses œuvres picturales célèbres qui faisaient partie de la collection de Van der Geest : on y distingue deux peintures de Quentin Matsys, dont une Madone, la Femme à sa toilette de Jan Van Eyck, une nature morte de Frans Snyders, Cérès tournée en dérision de Adam Elsheimer, Danaé de Van Haecht, la Bataille des Amazones et un portrait par Rubens, Groupe de paysans avec une femme cuisant des couques par Pieter Aertsen, portrait d'Apelle par Johannes Wierix et des sculptures comme ces copies de la Vénus de Médicis, de l'Hercule Farnèse et de l'Apollon du Belvédère[3].

Au-dessus du chambranle de la porte figurent la devise de Cornélius van der Geest en français : VIVE L'ESPRIT (jeu de mot sur son nom de famille Geest signifiant « esprit ») ainsi que son blason avec trois colombes symbole du Saint-Esprit[4].

Le peintre Willem van Haecht qui était aussi le conservateur de cette collection en fit encore deux autres vues[Où ?].

Influences littéraires

Ce tableau est cité par Georges Perec dans son roman Un cabinet d'amateur (1979), où l'on découvre un riche entrepreneur en brasserie de la communauté allemande de Pittsburgh, Hermann Raffke se faire représenter lui-même en 1913 par le peintre Heinrich Kurz, au milieu des toiles de sa collection.

Notes

  1. Le mot mercier (cremer, mercator) n'a pas le même sens à l'époque que de nos jours, il s'agit d'un marchand vendant diverses marchandises de luxe, bijouterie, tableaux, curiosités, etc. et est donc erronément traduit par le mot haberdasher, comme dans Rosa Giorgi, European Art of the Seventeenth Century, Getty Publications, 2008, p. 383. (ISBN 978-0-89236-934-8).
  2. Le cabinet d’art de Cornelis van der Geest, Rubens Huis.
  3. Ann Sutherland Harris, Seventeenth-century art and architecture, Laurence King Publishing, 2005, p. 426. (ISBN 978-1-85669-415-5).
  4. D'azur à deux chevrons d'or accompagnés de trois colombes d'argent, celles en chef affrontées.

Sources

Voir aussi

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