Coquelin aîné

Benoît Constant Coquelin, dit Coquelin aîné pour le distinguer de son frère Ernest, dit Coquelin cadet, né à Boulogne-sur-Mer le et mort à Couilly-Pont-aux-Dames le , est un comédien français.

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L'un des comédiens les plus notoires de son temps, il a notamment créé le rôle de Cyrano de Bergerac.

Biographie

En , après avoir reçu le premier prix de comédie au Conservatoire de Paris, il débute à la Comédie-Française dans des rôles de valets du répertoire classique. Il en devient sociétaire en . En 25 années, il y crée plus de 40 rôles.

Il quitte la Comédie-Française en et, pendant plusieurs années, donne des représentations en Europe et en Amérique. Il est ensuite engagé dans divers théâtres parisiens. Il revient brièvement à la Comédie-Française en , comme pensionnaire ; il y crée Thermidor (en) de Victorien Sardou, pièce interdite dès la troisième représentation. En , il entre au théâtre de la Renaissance.

L'année suivante, il prend la direction du théâtre de la Porte-Saint-Martin avec son fils Jean, jusqu'en 1901 où il la laisse à son fils seul. Le guide Paris-Parisien, qui le considère en 1899 comme une « notoriété de la vie parisienne », trouve son « comique irrésistible[1] ».

Raimundo de Madrazo y Garreta, Portrait en pied de Constant Coquelin l'aîné (1879) dans le rôle de Don César de Bazan du Ruy Blas de Victor Hugo, localisation inconnue.

Cyrano de Bergerac

En 1897, Coquelin aîné crée le rôle de Cyrano de Bergerac au théâtre de la Porte-Saint-Martin, ce qui lui assure une gloire éternelle. Rostand lui dédie même sa pièce, en écrivant : « C'est à l'âme de Cyrano que je voulais dédier ce poème. Mais puisqu'elle a passé en vous, Coquelin, c'est à vous que je le dédie ».

En 1900, il est élu à la tête de l'Association des artistes dramatiques. Il est également l'auteur de nombreux ouvrages sur le théâtre.

Il meurt, le , d'une crise cardiaque dans la Maison des comédiens de Couilly-Pont-aux-Dames, une maison de retraite pour artistes dramatiques dont il avait été le principal fondateur en 1902.

Son fils Jean Coquelin est aussi devenu acteur et a joué plusieurs fois à ses côtés, notamment dans Cyrano de Bergerac, où il incarnait Ragueneau dès la création de la pièce. Tous deux sont des personnages de la pièce Edmond d'Alexis Michalik.

Hommages

Antoine Bourdelle exécute son buste en 1893, bronze conservé à Paris à la Comédie-Française.

Aimé Guerlain choisit de créer une eau de Cologne en hommage à Benoît Constant Coquelin, L’Eau de Cologne du Coq.

Son nom a été donné à une avenue du 7e arrondissement de Paris : l'avenue Constant-Coquelin.

Une station de la Ligne 9 du tramway d'Île-de-France porte son nom.

Théâtre

Constantin Stanislavski, l'un des inventeurs du théâtre du XXe siècle, critiquera la manière de jouer de Coquelin aîné dans son livre La Formation de l'acteur. Selon lui, l'art de Coquelin est un art de la représentation. Il pense qu'il crée le personnage dans son imagination, puis qu'il essaie d'imiter ce personnage dans son jeu. Stanislavski reconnait qu'il s'agit là d'un art de la création. Cependant, au lieu d'essayer d'imiter sur scène un personnage déjà imaginé, il proposera de vivre, directement sur scène, l'émotion d'où surgit cette imagination, et non de l'imiter[2].

Carrière à la Comédie-Française

Entré en  ; nommé 287e sociétaire en  ; départ en .

Hors Comédie-Française

Cinéma

Galerie

Mention dans la littérature

Dans Du côté de chez Swann de Marcel Proust, le narrateur, jeune, classe naïvement par ordre de talent les acteurs les plus illustres : Got, Delaunay, Coquelin, Thiron, Febvre[3].

Notes et références

  1. Paris-Parisien, Ollendorff, , p. 26.
  2. Konstantin Stanislavski, An Actor Prepares, (œuvre écrite), , p.
  3. Proust, Du côté de chez Swann, Paris, Gallimard, , 527 p. (ISBN 978-2-07037-924-8), p. 73.

Bibliographie

  • Benoît Noël, avec Francine Delacroix et Liliane Kalenitchenko, Les Coquelin, trois générations de comédiens, Société historique de Rueil-Malmaison, 1998.
  • Jacques de Plunkett, Fantômes et souvenirs du théâtre de la Porte-Saint-Martin (1781-1941), Paris, 1946.

Liens externes

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