Convention constitutionnelle au Canada

Une convention constitutionnelle au Canada est une source non-juridique de la Constitution du Canada. Les conventions sont des règles politiques considérées comme obligatoires par les acteurs qu'elles concernent[1]. Il s'agit des conventions qui émanent de la pratique et de l'usage entre les acteurs[2]. Malgré leur caractère politique, elles sont d'une importance centrale dans le fonctionnement de la fédération canadienne[3]. Certaines conventions contredisent même le texte écrit de la Constitution[4].

L'existence de ces conventions est typique de la tradition britannique dont a hérité le Canada[5].

Les conventions constitutionnelles sont de plusieurs ordres. Un grand nombre d'entre eux régissent le fonctionnement du parlementarisme[6]. Par exemple, même si dans la Loi constitutionnelle de 1867, la reine détient le pouvoir exécutif au Canada, ce pouvoir est exercé par le gouvernement du Canada[7]. Ainsi, la plupart des règles qui touchent au gouvernement responsable sont des conventions constitutionnelles et ne sont prévus dans aucun texte constitutionnel[5].

Les tribunaux ne peuvent toutefois pas sanctionner un acteur qui ne respecte pas une convention constitutionnelle[8]. « [L]a sanction de la violation d’une convention est politique et non juridique[9]. » Un acte à l'encontre d'une convention constitutionnelle est tout de même considéré « inconstitutionnel »[8].

Notes et références

  1. Tremblay 2000, p. 19-20.
  2. Duplé 2011, p. 63-64.
  3. Funston et Meehan 2003, p. 15.
  4. Tremblay 2000, p. 20.
  5. Brun, Tremblay et Brouillet 2008, p. 41.
  6. Duplé 2011, p. 64.
  7. Duplé 2011, p. 65.
  8. Brun, Tremblay et Brouillet 2008, p. 45.
  9. Cour suprême du Canada, Renvoi : Résolution pour modifier la Constitution, [1981] 1 R.C.S. 753, 28 septembre 1981 à la p. 883 [lire en ligne (page consultée le 4 novembre 2012)]

Voir aussi

Monographies, chapitres de livres et articles

  • Henri Brun, Guy Tremblay et Eugénie Brouillet, Droit constitutionnel, Cowansville (Québec), Éditions Yvon Blais, , 5e éd., 1548 p. (OCLC 233522214).
  • Nicole Duplé, Droit constitutionnel : principes fondamentaux, Wilson & Lafleur, , 5e éd., 772 p. (OCLC 726556952, lire en ligne).
  • (en) Bernard W. Funston et Eugene Meehan, Canada's Constitutional Law in a Nutshell, Toronto, Thomson & Carswell, , 3e éd., 258 p. (OCLC 52241646).
  • (en) Andrew Heard, Canadian Constitutional Conventions, Toronto, Oxford University Press, , 189 p. (OCLC 0195407199).
  • André Tremblay, Droit constitutionnel : Principes, Montréal, Les éditions Thémis, , 2e éd., 507 p. (OCLC 237390990, présentation en ligne).

Décisions judiciaires

  • Canada (Procureur général) c. Pelletier, 2008 CAF 1
  • Harquail c. Canada (Commission de la fonction publique), 2004 CF 1549
  • Renvoi relatif à la sécession du Québec, [1998] 2 R.C.S. 217
  • Renvoi concernant la modification de la Constitution du Canada, [1981] 1 R.C.S. 753

Articles connexes

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