Consumérisme

Le mot « consumérisme » a plusieurs sens :

  • un sens courant, qui définit l'« action concertée de consommateurs » face aux entreprises ;
  • un sens répandu en sociologie, qui définit un « mode de vie lié à la consommation » [réf. nécessaire] ;
  • une théorie qui considère l'augmentation de la consommation des biens comme un bénéfice économique[réf. nécessaire].
  • individu qui achéte ou utilise un produit ou un service

Défense des consommateurs

Son premier sens, relié à l'étymologie anglaise « consumer », qui signifie « consommateur », est celui de l'action concertée de consommateurs dans le but de défendre leurs intérêts face aux entreprises. Le terme est attesté dès 1915 par le Oxford English Dictionary avec pour définition : « Plaidoyer en faveur des droits et intérêts des consommateurs ».

Les racines sont déjà anciennes et remontent d'une part au Mouvement des Coopératives de consommation actif tout au long de la seconde moitié du XIXe siècle, et d'autre part aux différentes ligues et associations réunissant comme au Danemark au début du XXe siècle, des femmes acheteuses[1] et où se crée en 1935 un Conseil économique pour la protection des consommateurs.

Selon le portail de l'INC le mouvement connaît une nouvelle effervescence en France, où « En 1927, la Confédération générale de la consommation est créée. Elle exprime le rêve d'un consumérisme de masse et unifié. Sa première réunion se tiendra en 1929, mais… sera la dernière »[2].

Le mouvement trouve son essor aux États-Unis et au Canada où est créé en 1967 le Department of Consumer and Corporate affairs[3],[1]. À partir de la fin des années 1970 apparaissent en Europe une série de législations visant à protéger le consommateur : France (1978), Autriche (1979), Belgique (1991), Suisse (1992)[1].

Modèle:Paul N. Bloom, Stephen A. Greyser, "Directions for Consumerism: A Life Cycle Analysis," Working Paper, Marketing Science Institute, Cambridge, MA, April 1981.

Sociologie

Jean De Munck[4] pose la question « Qu'est-ce que le consumérisme ? Le consumérisme désigne autre chose que la consommation... Le suffixe « -isme » précise la notion de consommation par deux connotations enchevêtrées. Ce suffixe attire d'abord l'attention sur le fait que le phénomène bio-économique de la consommation est culturellement surdéterminé. On ne passe de la consommation au consumérisme qu'en ajoutant des dimensions symboliques à la dimension bio-économique de la consommation. On désigne par « consumérisme » un mode de vie, des normes et standards de désir légitime de la vie réussie... Il s'agit d'un mode de consommation individualiste, dépendant du marché, quantitativement insatiable, envahissant, hédoniste, axé sur la nouveauté, faisant usage des signes autant que des choses[non neutre] »[5].

Autres usages

L'usage du mot s'est considérablement élargi dans le monde des services : on parle aussi désormais de consumérisme médical, de consumérisme immobilier, de consumérisme scolaire...[réf. nécessaire]

Un autre usage tend à utiliser le mot « consumérisme » comme l’épistémè associé à la société de consommation[réf. nécessaire]. Il s’agirait d’une idéologie où la consommation de biens revêt une importance capitale[réf. nécessaire], jusqu'à l'excès, une situation qu'illustre bien le roman Les Choses de Georges Perec[réf. nécessaire].

On retrouve cet usage chez certains analystes, essayistes, démographes (Emmanuel Todd, etc.), philosophes (Bernard Stiegler[6], etc.) ou chez des groupes engagés telles les associations dénonçant la surconsommation et qui organisent la Journée sans achat dans le monde comme l'association française Casseurs de pub[7].

Notes et références

  1. Consumérisme - Lexinter
  2. L'histoire du consumérisme, de sa naissance à aujourd'hui (France) - Institut national de la consommation (INC)
  3. (en) Chapter 7—Department of Consumer and Corporate Affairs - 1981 Report of the Auditor General of Canada
  4. Jean De Munck, professeur invité à Paris X - Nanterre et président de 2006 à 2009 de l'École doctorale en sciences sociales de la Communauté française de Belgique
  5. Isabelle Cassiers et al., Redéfinir la prospérité, Éditions de l'Aube, 2011 (ISBN 978-2-8159-0191-8), p. 103
  6. Bernard Stiegler et Ariel Kyriou, L'emploi est mort, vive le travail ! : entretien avec Ariel Kyrou, Paris, Mille et une nuits, , 118 p. (ISBN 978-2-7555-0746-1), p. 27
  7. « Une journée sans achat contre la "consommation à outrance" », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )

Annexes

Articles connexes

Notions de base

Autres

Bibliographie

  • (fr) Isabelle Cassiers et al., Redéfinir la prospérité, Éditions de l'Aube, 2011 (ISBN 978-2-8159-0191-8), 281 pages
  • (en) Jackson, T and M Pepper (2010), Consumerism as Theodicy – an exploration of religions and secular meaning functions ; , In Thomas, L Consuming Paradise, Oxford, Palgrave-Macmillan
  • (fr) Robert Ballion, Les consommateurs d'école, Stock, 1982, (ISBN 978-2234015616), 310 pages
  • (en) Paul N. Bloom, Stephen A. Greyser, "Directions for Consumerism: A Life Cycle Analysis", Working Paper, Marketing Science Institute, Cambridge, MA, April 1981

Lien externe

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