Conseil d'analyse économique

Le Conseil d’analyse économique (CAE) est un lieu de réflexion pluraliste qui conseille le Premier ministre français, composé d’économistes professionnels reconnus. Sans qu’il y ait nécessairement consensus, le CAE s’attache à mettre en évidence des éléments d’analyse partagés. Il fait partie du réseau France Stratégie qui a pour objectif de concourir à la détermination des grandes orientations pour l’avenir de la nation et des objectifs à moyen et long terme de son développement économique, social, culturel et environnemental.

Pour les articles homonymes, voir CAE.

Description

Le Conseil d’analyse économique (CAE) est une instance composée d'économistes reconnus de sensibilités diverses qui conseille le Premier ministre français. Il a été créé par un décret du Premier ministre Lionel Jospin du 22 juillet 1997[1] et mis en place par Pierre-Alain Muet et Jean Pisani-Ferry. Sa composition le distinguait du Commissariat général du Plan (aujourd'hui France Stratégie)[2]. Un nouveau décret du 5 novembre 2012 en modifie la composition structurelle et précise ses missions. D'après ses statuts, sa mission est « d'éclairer, par la confrontation des points de vue et des analyses, les choix du gouvernement en matière économique ».

Il comporte quinze membres, de sensibilités économiques variées, nommés par le Premier ministre, sur proposition du ministre chargé de l'Économie[3], pour un mandat de deux ans renouvelable. Le directeur général de l'Institut national de la statistique et des études économiques et le directeur général du Trésor sont membres de droit du Conseil d'analyse économique. Les membres ne sont pas rémunérés, et sont nommés à titre personnel pour leurs travaux de recherche en économie, tandis que les correspondants viennent plutôt du secteur économique des entreprises.

Succédant à Pierre-Alain Muet, Jean Pisani-Ferry, Christian de Boissieu, puis Agnès Bénassy-Quéré, Philippe Martin en est le président délégué depuis le 16 janvier 2018[4].

Ses travaux s’organisent autour de Notes qui, après présentation au Premier ministre ou au ministre de l’Économie et des Finances, sont rendues publiques. Ils traitent aussi bien de sujets pour lesquels le Premier ministre, ou le ministre chargé de l’Économie, sollicite une expertise que de sujets dont le CAE s’auto-saisit.

L’organisation et l’animation des travaux relèvent d’une équipe permanente placée sous la responsabilité du président délégué et dirigée par un secrétaire général.

Composition du Conseil

Le Conseil d’analyse économique comporte, jusqu'en 2012, de nombreux hommes d'affaires et administrateurs de grandes entreprises[5].

À compter de la mi-novembre 2012, le Conseil subit un renouvellement assez profond. Les nouveaux membres sont beaucoup plus des spécialistes d'un domaine donné que les précédents qui étaient davantage des généralistes[6]. Le Conseil comprend des membres issus du monde de la recherche et des correspondants. L'objectif est « de faire un CAE plus resserré en nombre, de réaliser un renouvellement des générations en donnant la parole à des gens qui s'expriment moins dans les journaux »[7]. Par ailleurs par mesure de transparence, les membres doivent signer une « déclaration d'intérêt ». Ce sujet avait donné lieu à des polémiques dans le milieu des économistes (voir Indépendance des économistes financiers)[8].

  • Membres du Conseil :
    • Yann Algan, doyen de l’École d'affaires publiques de Sciences Po
    • Emmanuelle Auriol, professeur à TSE et à l’université Toulouse I Capitole
    • Stéphane Carcillo, professeur à Sciences Po
    • Gabrielle Fack, professeur à l’université Paris-Dauphine
    • Élise Huillery, professeur à l’université Paris-Dauphine
    • Sébastien Jean, directeur du CEPII et directeur de recherche à l'INRA
    • Camille Landais, professeur à la London School of Economics (LSE)
    • Philippe Martin, professeur à Sciences Po, Président délégué du CAE
    • Thierry Mayer, professeur à Sciences Po
    • Anne Perrot, inspectrice générale des Finances
    • Thomas Philippon, professeur à l’École d’économie de Paris (PSE)
    • Corinne Prost, chercheuse affiliée au CREST
    • Xavier Ragot, président de l’OFCE
    • Katheline Schubert, professeur à PSE et à l’université Panthéon-Sorbonne
    • Claudia Senik, professeur à PSE et à l’université Panthéon-Sorbonne
    • Stefanie Stantcheva, professeur à l'université de Harvard (États-Unis)
    • Jean Tirole, président de TSE, prix de la Banque de Suède en sciences économiques (2014)
    • Farid Toubal, professeur à l’ENS Cachan
  • Membres de droit :
  • Correspondant :
    • Dominique Bureau, délégué général du Conseil économique pour le développement durable (CEDD)

Notes du CAE (depuis 2013)

Depuis 2013, le CAE réalise des Notes de douze pages présentées au Premier ministre puis rendues publiques.

Rapports du Conseil (de 1997 à 2012)

De 1997 à 2012, le CAE a publié 105 rapports dont :

  • Évaluer la performance économique, le bien-être et la soutenabilité, Conseil d’analyse économique et Conseil allemand des experts économiques, Rapport du CAE n° 95, La Documentation française, 2010.
  • Banques centrales et stabilité financière, Jean-Paul Betbèze, Christian Bordes, Jézabel Couppey-Soubeyran et Dominique Plihon, Rapport du CAE n° 96, La Documentation française, 2011.
  • Valoriser le patrimoine culturel de la France, Françoise Benhamou et David Thesmar, Rapport du CAE n° 97, La Documentation française, 2011.
  • L’émergence de la Chine : impact économique et implications de politique économique, Patrick Artus, Jacques Mistral et Valérie Plagnol, Rapport du CAE n° 98, La Documentation française, 2011.
  • Réformer le système monétaire international, Agnès Bénassy-Quéré, Emmanuel Farhi, Pierre-Olivier Gourinchas, Jacques Mistral, Jean Pisani-Ferry et Hélène Rey , Rapport du CAE n° 99, La Documentation française, 2011.
  • Crise et croissance : une stratégie pour la France, Philippe Aghion, Gilbert Cette, Élie Cohen et Mathilde Lemoine, Rapport du CAE n° 100, La Documentation française, 2011.
  • La protection du consommateur : rationalité limitée et régulation, Xavier Gabaix, Augustin Landier et David Thesmar, Rapport du CAE n° 101, La Documentation française, 2012.
  • Les mutations du marché du travail allemand, Francis Kramarz, Alexandra Spitz-Oener, Charlotte Senftleben et Hanna Zwiener, Rapport du CAE n° 102, La Documentation française, 2012.
  • Réflexions sur l’organisation du système de santé, Gilles Saint-Paul , Rapport du CAE n° 103, La Documentation française, 2012.
  • Le financement de l’économie dans le nouveau contexte réglementaire, Jézabel Couppey-Soubeyran, Olivier Garnier et Jean-Paul Pollin, Rapport du CAE n° 104, La Documentation française, 2012.
  • Les risques majeurs et l’action publique, Philippe Mongin, Céline Grislain-Letrémy et Reza Lahidji, Rapport du CAE n° 105, La Documentation française, 2012.


Bibliographie

Notes et références

  1. Décret n°97-766 du 22 juillet 1997 portant création du Conseil d'analyse économique, site Légifrance
  2. Dominique Rousset, « Rôle et de la place des économistes dans la société », émission L’Économie en question sur France Culture, 14 avril 2012
  3. « Décret n° 2018-261 du 11 avril 2018 modifiant le décret n° 97-766 du 22 juillet 1997 modifié portant création du Conseil d'analyse économique », sur legifrance.gouv.fr,
  4. Arrêté du 16 janvier 2018 portant nomination au Conseil d'analyse économique JORF n°0013 du 17 janvier 2018 texte n° 37 NOR: PRMX1800744A
  5. Renaud Lambert, « Les bons tuyaux du Conseil d’analyse économique », sur Le Monde diplomatique,
  6. « Coup de balai au Conseil d'Analyse économique, think-tank de Matignon », La Tribune, (lire en ligne, consulté le ).
  7. article du monde du 13/11/2012 consulté le 2/12/2012
  8. Mauduit 2012, p. 47 à 74

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

  • Portail de l’économie
  • Portail de la politique française
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.