Comptabilité publique

La comptabilité publique est le nom de la comptabilité que tiennent les administrations et les collectivités publiques d'un pays pour enregistrer leurs recettes et leurs dépenses.

La dénomination comptabilité publique recouvre en réalité une grande diversité de systèmes comptables, propres au type de collectivités publiques concernées (État, collectivités territoriales, agences ou établissements publics nationaux et locaux, organisations internationales).

En France

L'architecture comptable de l'État

Elle a été profondément réformée par la loi organique du 1er août 2001 relative aux lois de finances (LOLF). Le volet comptable de la LOLF a mis en place une comptabilité de l'État qui doit s'inspirer des normes comptables issues de la comptabilité commerciale (art. 30) : logique patrimoniale, comptabilité d'exercice. Outre le suivi des dépenses et des recettes, celle-ci retrace donc désormais le patrimoine de l'État. Elle permettra à terme l'analyse des coûts des différentes politiques publiques par le Parlement et le citoyen. Cependant, la méthode comptable utilisée relève encore d'une logique de caisse (art. 28) avec cependant une possibilité d’extension lors d’une période complémentaire ne pouvant excéder vingt jours.

Les états financiers

Les états financiers retenus pour les comptes sont constitués par un bilan présenté sous la forme d’un tableau de la situation nette, un compte de résultat présenté en trois parties : un tableau des charges nettes de l’exercice, un tableau des produits régaliens nets et un tableau de détermination du solde des opérations de l’exercice ; un tableau des flux de trésorerie distinguant les flux liés à l’activité, les flux d’investissement et les flux de financement.

Les principes comptables

Le principe de régularité : il énonce que la comptabilité est conforme aux règles et procédures en vigueur.

Le principe de sincérité : les règles et procédures en vigueur sont appliquées de manière à traduire avec sincérité la connaissance que les responsables ont de la réalité et de l’importance relative des événements enregistrés.

Le principe de l’image fidèle : bien que non définie de manière directe, il convient, lorsque l’application d’une prescription comptable ne suffit pas à donner une image fidèle, de donner des informations complémentaires dans l’annexe.

Le principe de spécialisation des exercices est lié au concept même de l’exercice comptable qui est normalement annuel. Le principe de spécialisation vise à rattacher à chaque exercice les charges et les produits qui le concernent effectivement et ceux-là seulement.

Le principe de continuité d’exploitation : l’État continuera d’exercer ses activités dans un avenir prévisible.

Le principe de permanence des méthodes : les modifications de conventions et de méthodes comptables ne doivent intervenir que si elles contribuent à une présentation plus fidèle des états financiers. Toute modification ayant une incidence importante sur le résultat doit être explicitée dans les notes annexes.

Le principe de bonne information : la comptabilité doit être intelligible, pertinente et fiable.

La tenue de la comptabilité

Le comptable public est chargé de la tenue des comptes et du contrôle de régularité dans les conditions prévues par le règlement général sur la comptabilité publique. Il appartient au réseau du Trésor public. Ces fonctionnaires, relevant du ministère des finances

Le comptable public est chargé de la tenue des comptes et du contrôle de régularité dans les conditions prévues par le règlement général sur la comptabilité publique. Il appartient au réseau du trésor public. Ces fonctionnaires, relevant du ministère des Finances, encaissent les recettes et paient les dépenses des différentes collectivités publiques. À ce titre, ils engagent leur responsabilité, qui est personnelle et pécuniaire.

En revanche, la comptabilité des établissements publics autres est tenue par un agent comptable indépendant (établissement scolaire, université, agence du sang, etc.).

Chorus est le système d’information financière qui gère la dépense, les recettes non fiscales et la comptabilité de l’État.

Il s'agit d'une application partagée par tous les acteurs financiers des services centraux et déconcentrés de l’État : gestionnaires (services des RPROG, RBOP, RUO), contrôleurs financiers, comptables, préfets.

La comptabilité du secteur public local

La comptabilité des collectivités territoriales est également tenue par les comptables du Trésor.

Différentes comptabilités sont applicables au secteur public local, selon le type de collectivités (communes, départements, régions) et selon la nature de l'activité exercée s'il s'agit d'un établissement public local (service public administratif ou service public à caractère industriel et commercial). Ces différents types de comptabilités se déclinent par des instruction budgétaire et comptables du Trésor public[1] :

L'instruction comptable M14 est applicable aux communes depuis le 1er janvier 1997. Elle a fait l'objet d'une mise à jour importante au 1er janvier 2006. Comme toutes les comptabilités publiques, elle suit les principes posés par le plan comptable général applicable au secteur privé : comptabilité en droits constatés, en partie double (correspondance entre les ressources et leurs emplois). Pour les dépenses comme pour les recettes, elle distingue les opérations de fonctionnement (produits et charges) de l'organisme de ses opérations d'investissement (opérations sur le patrimoine).

Depuis 2015, un référentiel M57 a été mise en place pour les métropoles, les collectivités territoriales uniques (Guyane, Martinique, Corse, ville de Paris) ainsi que, sur option, pour toutes les collectivités . Il a vocation à remplacer en 2024 l'ensemble des référentiels, à l'exception des M4, M21 et M22. Cette instruction reprend, en matière budgétaire, les éléments communs tout en donnant la priorité aux dispositions applicables aux régions, en particulier pour la gestion pluriannuelle des crédits, la fongibilité des fonds et la gestion des crédits de dépenses imprévues. Depuis 2018, en vue de la mise en place de la certification des comptes, la M57 intègre les principes du futur recueil des normes comptables pour les entités publiques locales du Conseil de normalisation des comptes publics[2],[3].

Notes et références

  1. « Instructions budgétaires et comptables », sur www.collectivites-locales.gouv.fr
  2. « La M57, pourquoi, pour qui, sous quel délai ? », sur www.collectivites-locales.gouv.fr (consulté le )
  3. Isabelle Collignon et Philippe Gac, « Modernisation comptable dans le secteur public local : en route pour 2024 », Gestion & Finances publiques, no 5, (DOI 10.3166/gfp.2020.5.007, lire en ligne, consulté le )

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

  • La Comptabilité publique. Continuité et modernité, Actes d'un colloque de 1993, Comité pour l'histoire économique et financière de la France, 1995, 558 p.
  • André Voituriez, Des comptes d'administration et de leur contrôle, Arthur Rousseau, 1899
  • William GILLES, Les principes budgétaires et comptables publics, LGDJ, 2009
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