Commerce international

Le commerce international est l'échange de biens, de services entre pays. Ce type de commerce existe depuis des siècles (cf. route de la soie), mais il connaît un nouvel essor du fait de la mondialisation économique.

La poupe du porte-conteneurs géant Colombo Express.

La théorie du commerce international est la branche de l'économie qui étudie et modélise le commerce international.

Par ailleurs, il existe un « droit des opérations de commerce international », formalisé notamment par les incoterms de la Chambre de commerce internationale.

Selon la Banque mondiale, en 2019, le volume mondial total d'exportations de biens et de services était de $24 795 milliards de dollars[1] et le volume mondial total d'importations de biens et de services était de $24 312 milliards de dollars[2]. Le volume total du commerce international (exports + imports de biens et de services) représente 60% du PIB mondial[3].

Évolution du commerce international

Évolution du commerce international depuis 1970. Source : Banque Mondiale.[4]

Le développement des moyens de transport de personnes et de marchandises a conduit le commerce mondial à croître plus vite que le produit intérieur brut (PIB) dès le XIXe siècle. Le volume des exportations rapporté au produit intérieur brut réel a atteint un sommet en 1913, avant de redescendre entre les deux guerres mondiales[5]. Depuis 1950, le commerce mondial a recommencé à croître plus vite que le PIB : entre 1950 et 2010, le volume des exportations mondiales a été multiplié par 33 quand le PIB réel mondial augmentait d'un facteur 8,6[6]. La crise bancaire et financière de l'automne 2008 a conduit à une forte baisse des exportations en 2009, de plus de 12 % en volume, mais celle-ci a été annulée par un rebond d'ampleur équivalente l'année suivante.

Cette configuration a été profondément modifiée par un changement structurel : une étude conjointe du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale révèle que les changements structurels de l’économie chinoise expliquent en grande partie le ralentissement du commerce international : le commerce a progressé de guère plus de 3 % en 2012 et 2013 contre une moyenne constatée de 7,1 % entre 1987 et 2007, avant la crise ; pour la première fois en plus de quarante ans, le commerce a progressé plus lentement que l'économie mondiale elle-même. L'étude montre que la modification de la relation entre le commerce et l'évolution du PIB mondial est due essentiellement au changement des chaînes d'approvisionnement commerciales des deux principales économies du monde, les États-Unis et la Chine : dans les années 1990 et 2000, la Chine importait massivement des composants, principalement des États-Unis, pour les assembler et les réexporter. La part importée des exportations chinoises est montée jusqu'à 60 % au milieu des années 1990, mais elle s'est effondrée à 35 % en 2013, les entreprises chinoises utilisant maintenant des composants fabriqués sur place. La croissance des échanges commerciaux internationaux devrait donc ralentir, à moins que d'autres régions, telles que le reste de l'Asie, l'Afrique et l'Amérique du Sud, ne prennent le relais[7].

La croissance rapide des échanges commerciaux est appelée mondialisation économique.

Principaux acteurs du commerce international

Les principaux acteurs du commerce international en 2015 sont la Chine, les États-Unis, l'Allemagne, le Japon et la France[8]. Les principales monnaies utilisées pour les transactions sont le dollar américain et l'euro.

Les dix principaux pays pour le commerce international en 2007.
Source : Le Journal de Montréal[9].

Accords commerciaux régionaux

Classification

Les accords commerciaux régionaux sont de différents types, reflétant chacun des degrés d’intégration économiques distincts. Béla Balassa, dans The theory of economic integration, a proposé en 1961 une typologie en six grandes catégories :

  • La « zone d’échange préférentielle » qui lève les obstacles au commerce interrégional pour certains produits ;
  • La « zone de libre-échange » qui est marquée par une suppression des obstacles tarifaires, comme l'ALENA depuis 1994 ;
  • L'« union douanière » qui combine une libre circulation des marchandises et l’adoption d’un tarif extérieur commun, c’est-à-dire des taxes douanières identiques à chaque pays membre vis-à-vis des pays tiers ;
  • Le « marché commun » correspond à la libre circulation des marchandises, des capitaux et des personnes ;
  • L'« union économique et monétaire » ajoute l'instauration d'une monnaie unique ;
  • L'« union politique » correspond à l'étape ultime et intègre une politique étrangère et de défense commune, dans un cadre qui peut rester fédéral : l’Allemagne du XIXe siècle a atteint ce stade en 1870, soit 46 ans après la création d’une union douanière entre différents États allemands, le Zollverein.

Impacts

Depuis les années 1990 le commerce intrarégional a progressé au sein de l’ALENA, passant de 42 à 54 % des exportations totales des pays membres, au sein du Mercosur ce chiffre est passé de 9 à 20 % sur la même période, tandis qu’en Europe la part des échanges intracommunautaires n’a guère progressé en dépit d’une intégration croissante, restant toutefois au niveau élevé de 74 % en 2006[10].

Des impacts difficiles à cerner

Avant l’entrée en vigueur de l’ALENA en 1994, Paul Krugman (La mondialisation n’est pas coupable) s’interrogeait sur les conséquences de cet accord alors que certains hommes politiques américains prévoyaient la disparition de centaines de milliers d’emplois. Selon lui, la portée de tels accords est limitée. En effet les droits de douanes internationaux sont aujourd’hui de l’ordre de 3 ou 4 %, ce qui signifie un faible impact de leur disparition. Dans le cas précis de l’ALENA, l’intégration du Mexique dans une zone de libre-échange avec les États-Unis et le Canada aura surtout comme effet de redonner confiance aux investisseurs financiers en ce pays en proie à des difficultés économiques : une conséquence des comportements irrationnels des acteurs financiers n’ayant que peu à voir avec le commerce international.

En 1950, Jacob Viner (The Custom Union Issue) a tenté de prévoir les conséquences de la constitution d’unions économiques régionales. Elles ont selon lui un double impact sur le commerce international :

  • Elles sont d’abord destructrices de certains flux commerciaux, vu que les partenaires d’une même union économique tendent à réduire leurs importations en provenance des pays tiers. Ce fut par exemple le cas de la Grande-Bretagne vis-à-vis du Commonwealth à la suite de son entrée dans l’Union européenne. La préférence communautaire (une des clauses de la PAC par exemple) supplantant dès lors la « préférence impériale ». Plus récemment l’entrée des pays d’Europe de l’Est dans l’Union européenne risque de nuire aux importations textiles en provenance du Maghreb.
  • Elles sont d’un autre côté créatrices de flux. Elles permettent une collaboration, et donc une spécialisation accrue des différents pays membres qui accroît le commerce international. Elles permettent une meilleure entente et une connaissance accrue des partenaires commerciaux qui apporte confiance et facilité dans les échanges (il est par exemple plus aisé d'organiser un échange avec les Allemands qu'avec les Chinois). Enfin le développement de certains secteurs protégés peut finalement se révéler profitable pour certaines économies étrangères. La politique agricole commune, bien qu’ayant freiné les importations agricoles américaines, a toutefois accru les commandes à ces derniers de matériel agricole.

Finalement il est difficile de conclure quant au côté profitable ou non de la constitution d’espaces économiques régionaux pour la croissance des volumes d’échanges internationaux.

Dangers vis-à-vis du multilatéralisme

Il est enfin à noter que la constitution d’espaces économiques régionaux réduit le nombre de négociateurs lors des réunions de l’OMC (l’Union européenne est par exemple représentée en tant que membre de l’organisation), ce qui peut faciliter les accords. En permettant le développement des économies dans un cadre protégé, le régionalisme peut être une étape préalable au multilatéralisme, permettant à certains pays de prendre de l’assurance. C’est ainsi que Mike Moore, ancien président de l’OMC, déclarait que le régionalisme pouvait servir à compléter et à promouvoir le multilatéralisme, mais qu’il ne devait en aucun cas le remplacer. Mais le risque est grand selon lui de voir les économies se refermer sur des zones restreintes de commerce privilégié, encourageant en retour les autres économies à faire de même, spirale négative qui pourrait mener à une contraction des échanges mondiaux et du PIB mondial.

L’autre danger est une focalisation des ensembles économiques régionaux sur leur compétitivité face aux autres grandes économies. Le vocable de « guerre économique » ou la recherche systématique de la « compétitivité » sont les symptômes d’un retour des dogmes mercantilistes, de ce que Paul Krugman appelle la « théorie pop du commerce international ». Cette mentalité qui associe le commerce international à une compétition où il y aurait des gagnants et des perdants se manifeste régulièrement dans les discours politiques liés à la constitution de zone de coopération économique : « il faut faire l’Europe pour faire le poids ! » disent certains. Sur le long terme, la diffusion de ce genre d’idées pourrait nuire au libre-échange et donc au commerce international.

Différents types de commerce international

Le commerce international comprend toutes les opérations sur le marché mondial. Il est l'organe regroupant les divers pays du monde engagés dans la production des biens destinés aux marchés étrangers.

Le commerce mondial comprend :

  • le commerce de concentration : qui consiste à assembler les petites productions locales ou régionales dans des comptoirs créés à cette fin, en quantités convenables pour être manipulés sur le marche mondial ;
  • Le commerce de distribution : consiste à se procurer les marchandises en très grandes quantités sur le marché mondial et à les emmagasiner pour les distribuer aux consommateurs sur le plan mondial.

Le commerce extérieur s'effectue entre les habitants de deux ou plusieurs pays. Il comprend les importations, achats à l'étranger et les exportations, ventes à l'étranger des biens produits à l'intérieur d'un pays.

Le commerce de transit n'est rien d'autre que la faculté accordé à un produit originaire du pays X et destiné à la consommation dans le pays Y, de traverser le pays Z sans acquitter les droits de douane.

On distingue le commerce général qui est l'ensemble de commerce d'importation, d'exportation et de transit, du commerce spécial qui ne comprend que le commerce d'importation et le commerce d'exportation. Il ne comprend pas non plus le commerce en relation avec des zones franches et des entrepôts douaniers.

De nouvelles formes de commerce international se développent, comme le commerce de compensation[11] donnant lieu à des contrats non standards dans le cadre de grands marchés publics (définition légale dans l'article XVI de l'Annexe 4b[12] de l'accord de Marrakech en 1994) :

  • compensations commerciales :
    • troc : échange de marchandises sans transfert financier ni mention de la valeur de la transaction ;
    • contre-achat : l'exportateur achète ou fait racheter des produits de l'importateur ;
    • compensation au sens strict : échange de marchandises avec transfert financier et mention de la valeur de la transaction.
  • compensations financières :
    • clearing : deux États, par accord bilatéral, s'achètent leurs produits avec transaction à terme, alors que leur Banque centrale paye les fournisseurs nationaux ;
    • switch : si la balance clearing est déséquilibrée, la créance est transférée à un pays tiers contre un paiement en devises (switch financier) ou en marchandises (switch commercial) ;
    • partenariat public-privé ;
    • swap dont les debt-for-nature swap (en).

Études économiques

Pour favoriser les exportations, de nombreux organismes gouvernementaux publient sur internet des études de marché par secteur et par pays étranger. Ces études sont plus ou moins accessibles et souvent gratuites (des profils peuvent être demandés).

Liste d'organismes gouvernementaux par pays :

Sites internet diffusant les études de plusieurs organismes : Globaltrade.net, issu d'un Private Public Partnership entre l'USCS et la Fédération des associations du commerce international (FITA)[13], publie librement sur son site des études de l'USCS, l'USDA, Agriculture et Agroalimentaire Canada, UK Trade & Investment, HKTDC[14] et d'organismes non gouvernementaux. Elles sont classées suivant deux critères de tri : par pays étudié et par industrie ou sujet.

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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