Comble (architecture)

Un comble est l'ensemble constitué par la charpente et la couverture. Il désigne par extension l'espace situé sous la toiture, volume intérieur délimité par les versants de toiture et le dernier plancher. On utilise couramment le terme au pluriel, « les combles », pour désigner un tel espace, qu'il soit aménagé ou non.

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Les combles aménagés du Kasteel Hoensbroek.
Les combles de la cathédrale de Salisbury.
Les combles aménagés en chambre en Islande.

Histoire

Les toitures inclinées sont le mode de couverture traditionnelle des bâtiments de l'Europe Centrale et de l'Ouest.

En l'absence de sous-toiture, les couvertures n'étaient pas suffisamment étanches pour garantir une ambiance sèche propice à l'habitation ni à la conservation des objets. Un traducteur de Vitruve habille le plancher du comble d'un enduit de terre grasse pour préserver les pièces d'habitation de l'humidité, d'après lui la fonction primitive du comble[1]. Le comble était donc sacrifié à une fonction purement technique. Les combles n’étaient pas habités ni ne servaient de grenier ; le toit avait comme principale fonction de protéger les pièces d'habitation des intempéries.

Les combles dégagés ont pu servir de débarras des maisons, ou de lieu d'étendage dans les immeubles en ville. Cet espace tampon entre l’extérieur et l’habitation était ventilé et permettait de garantir une excellente protection contre l’humidité des pièces d'habitation. Il a pu servir de stockage du foin dans les constructions rurales, et pour éviter que le foin ne s'enflamme spontanément, il a dû être abondamment ventilé au moyen de fenêtres et de lucarnes. Le plancher épais des combles a pu servir d'isolation thermique et, lorsqu'il était hourdé en plâtre, de pare-feu en cas d’incendie.

L’utilisation actuelle des combles comme espaces habitables engendre une nouvelle conception de la toiture qui fait usage de sous-toitures et de panneaux/matelas d'isolation. Les combles sont alors chauffés. Les éléments de charpente nécessitent d’être ventilés afin d’éviter le confinement de l'humidité, le développement concomitant de moisissures et la prolifération d’insectes xylophages comme les capricornes. Une barrière vapeur est disposée du côté chaud de l’isolation afin de diminuer les risques de condensation de l'humidité ambiante dans l’isolation.

Une distinction s'opère ainsi entre combles froids et combles chauffés.

La toiture plate, utilisée dans le passé principalement dans les pays à faibles précipitations, exempte de combles, s’est quant à elle généralisée avec le développement des membranes d'étanchéité synthétiques.

Dans une définition plus contemporaine datant de l'époque des Trente Glorieuses (à partir de 1945), le terme de « comble » renvoie aussi au volume situé en dernier étage d'un édifice et directement sous le toit quelle que soit la nature de la toiture (plate, inclinée, double inclinaison, etc.).[réf. nécessaire]

Typologie selon configuration du volume intérieur

Comble perdu ou comble visitable

Comble non habitable dû à un espace insuffisant (hauteur libre moyenne trop petite ou bois de charpente trop encombrant), il peut être seulement accessible par une trappe pour les visites techniques.

Comble accessible

Appelé aussi « comble habitable », « comble aménageable » : comble à volume suffisant entre les pièces de charpente (les fermes ou pannes reposent sur des murs, bonne hauteur disponible), souvent éclairé par des lucarnes ou des fenêtres de toit.

Typologie selon charpente

Toiture à comble brisé du XVIIIe siècle (musée de la Folie Marco).

Il existe plusieurs types de charpentes permettant de rendre l'espace habitable :

Comble retroussé

Il s'agit de surélever l'entrait, qui se nomme alors entrait retroussé, chaque versant du toit a deux pans inclinés, le pan inférieur étant moins pentu.

Comble à surcroît

Aussi appelé comble à accroissement ou à exhaussement : on dispose la ferme sur une structure trapézoïdale, un mur de surcroît ou encuvement rehausse d'autant la façade d'un large bandeau.

Comble à la Mansart

Mansarde, appelée aussi comble mansardé ou comble brisé ou comble brisé en mansarde[2] : la ferme est placée sur une structure verticale quasiment rectangulaire, chaque versant du toit a deux pans inclinés (le brisis, pan inférieur à pente raide, et le terrasson, pan supérieur à très faible pente), la ligne de brisis séparant les deux.

Charpente à la Philibert Delorme (ou toit en carène)

Les fermes arrondies laissent libre un espace important. Une classification du début du XIXe siècle donne en plus[2] :

  • comble à deux égouts entre deux pignons;
  • comble à deux égouts avec croupe;
  • comble en pavillon;
  • comble en impériale;
  • comble à potence ou en appentis.

Comble moisé

Comble dont chaque ferme est faite en bois de sciage ou en plats-bords, et dont l'entrait et arbalétrier sont liés ensemble par deux pièces de bois méplates posées de chaque côté et boulonnées, les moises[2].

Comble lierné

Comble cintré fait de bois de sciage ou de plat-bord, dont les courbes ou chevrons sont liés par des barres qui les traversent, les liernes[2].

Comble aménageable et comble non aménageable

Comble fait de charpente industrielle. Le comble est dit aménageable si l'entrait bas de la charpente est calculé pour recevoir un plancher porteur et si le volume est déjà existant. Le comble non aménageable (ou comble perdu) a un entrait bas ne permettant pas la création en l'état d'un plancher porteur et le volume intérieur du comble est obstrué par divers ensembles de fiches et contre fiches (formant le plus souvent une forme de W). Ces charpentes non aménageables peuvent faire l'objet d'aménagement après mise en place d'un nouvel entrait porteur.

Il est toutefois possible de transformer la charpente afin de modifier la configuration de celle-ci et libérer l'espace centrale du comble et le rendre habitable. Des entreprises se sont spécialisées dans ce type de modification de charpente pour permettre aux particuliers d'agrandir leur maison en aménageant les combles. Plusieurs procédés de modification de charpente existent. Dans le cas de combles à fermettes américaines (formant une triangulation en W) ou des charpentes traditionnelles, la majorité des techniques employées consistent à déplacer les efforts exercés par la toiture[3].

Pour cela, les artisans commencent généralement par renforcer les arbalétriers puis par créer un entrait haut. L'étape suivante consiste à installer des jambes de force ou poteaux venant soutenir les arbalétriers. Il s'agit ensuite de créer un nouveau solivage afin de supporter la charge du nouveau plancher. En fonction de la technique employée, des poutres en bois ou en acier sont installées sur les façades avant et arrière de l'habitation. La pose d'entretoises entre ces solives permettent d'assurer la rigidité de l'ouvrage et de supporter la charge exercée par la création du nouvel étage. LE DTU en vigueur impose une résistance de minimum 150 kg/m2.

Terminologie

  • Arêtier : ligne saillante déterminée par l’intersection latérale de deux pans de toits. Il s’agit également du nom donné à la pièce de bois.
  • Châssis ou tabatière : composé d’un cadre dormant et d’un cadre ouvrant, vitré ou opaque, il permet d’accéder au toit ou simplement de ventiler les combles.
  • Chatière : petite ouverture sur la couverture permettant la ventilation sous les tuiles.
  • Faîte : ligne déterminée par l’intersection de deux pans de toits par leur sommet. Le cornier est la pièce de bois située au faîte qui permet de soutenir la tuile faîtière.
  • Larmier : rive basse d’un pan de toit, appelé également « égout ». Il s’agit également du nom donné à la pièce de bois.
  • Lien : pièce de bois liée au poinçon et soutenant l’arbalétrier ou le faîtage.
  • Ligne de bris : ligne d’intersection entre deux pans de toits de pente différente.
  • Noue : ligne rentrante déterminée par l’intersection latérale de deux pans de toits. Il s’agit également du nom donné à la pièce de bois.
  • Poinçon : rencontre entre l’arêtier et le faîte, ou les arêtiers entre eux.
  • Rives : extrémités latérales d’un pan de toiture.
  • Virevent : rive latérale en pente d’un pan de toit. Il s’agit également du nom donné à la pièce de bois.

Notes et références

  1. Vitruve, De l'architecture, livre II, trad. nouvelle par M. Ch.-L. Maufras, Panckoucke, 1847.
  2. Joseph Morisot, Tableaux détaillés des prix de tous les ouvrages du bâtiment (charpente), Carilian, .
  3. « Les combles perdus à fermettes industrielles américaines en W ou A. L'aménagement de combles avec RHP Combles », L'aménagement de combles avec RHP Combles, (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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